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Helena

Tristan dormait à coté de moi depuis deux bonnes heures. J'avais fini par me réveiller, alors que le soleil déclinait à vitesse grand V et j'avais repris d'office le volant. Je ne m'étais pas aventuré aussi loin de chez moi depuis longtemps. Le monde était vide. Je ne savais pas où étaient passés mes congénères, mais j'espérais qu'il en restait. Nous avions sûrement été décimé, mais il était impossible que tout le monde soit mort. Je ne pouvais pas l'envisager. J'avais retiré le CD enclenché par Tristan pour chopper une ligne de radio du monde libre. Les nouvelles étaient déprimantes mais nécessaires. Je ne devais pas me reposer sur mes lauriers. J'avais vu au regard de McBride qu'il avait compris la véritable raison de ma venue. Ou du moins, il en percevait la réalité.

Depuis le lycée, je voulais accomplir une grande œuvre. Je voulais devenir une scientifique dont on se souvenait. C'était sûrement ce que voulait tout scientifique : faire avancer le monde et aider mon prochain. Je voulais être une Marie Curie ou une Rosalind Franklin. Et puis... le monde avait changé radicalement. J'avais compris qu'être connu n'avait plus d'importance. Je devais juste trouver un moyen de survivre et maintenant que j'avais trouvé, je devais aider les autres. Mon pays. Mon monde. J'éteignis à la radio pour remettre un CD de Noël. Lorsque les premières notes de Let it snow retentirent, toutes les pensées négatives qui m'étaient arrivés et qui avaient commencé à plomber mon moral, s'envolèrent. Je tapotai sur mon volant en dansant presque.

Toute la joie de l'Avent me revint. Dans ma famille, c'était une période importante : nous profitions toujours de ces quelques semaines avant Noël pour distribuer de la joie. Mon oncle Don venait manger à la maison pratiquement tous les soirs, son rire tonitruant rebondissait entre les murs de la maison. La musique s'échappait des enceintes que nous avions. C'était l'une de mes périodes préférées et cette année, j'allais renouer avec la tradition. Nous allions trouver la mère de Tessa et la ramener avec nous.

Je continuai à conduire pendant un long moment et je finis par m'arrêter alors que le soleil se levait. J'observai le ciel devant moi alors que Tristan se réveillait.

– Qu'est-ce que c'est beau...

Son visage me paraissait apaisé.

– J'ai toujours adoré les levers de soleil, avouai-je. Encore plus que les couchers. Je me souviens d'une fois, à Hawaï où je me suis levée très tôt juste pour regarder ce lever de soleil depuis la plage. C'est l'une des plus belles choses que j'ai vue dans ma vie. C'est l'espoir d'une belle journée.

– Tu as été à Hawaï ?

– J'ai pris un sac à dos et je me suis barrée juste après avoir fini ma première année de fac. J'avais besoin de vacances loin de tout. C'était une expérience absolument géniale.

Mes yeux étaient rivés vers le soleil qui se levait au loin. Je tournai les yeux vers Tristan, heureuse.

– Merci de m'avoir accepté dans ton périple avec Tessa.

Il se pencha vers moi pour m'embrasser.

– Merci de m'avoir accepté dans ta vie. Tu es extraordinaire.

Tristan scruta mes lèvres avec intensité. Je sentais qu'il allait me dire quelque chose qu'il avait sur le cœur.

– Je vais te remplacer dans la conduite. Tu as besoin de te dégourdir un peu les jambes.

Je hochai la tête avant de sortir de la voiture et de marcher un peu pour détendre mes jambes. L'air était froid, mais pas autant que dans le Colorado. C'était une chose qui m'avait toujours frappé, cette différence notoire de climat entre les États. J'entendis du bruit derrière moi, mais cela ne m'alerta pas puisque Tristan m'entoura de ses bras. Nous restâmes un moment ainsi, l'un contre l'autre avant de repartir vers la voiture. Je grimpai sur le siège passager, laissant mon esprit vagabonder alors que Tristan chantonnait en grignotant l'un des gâteaux secs que j'avais préparé. Tessa finit par se réveiller et nous nous arrêtâmes afin qu'elle fasse sa toilette et qu'elle mange.

Zombies for ChristmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant