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Tristan

Helena était vraiment bizarre depuis deux jours. Je n'avais pas réussi à démarrer la voiture pour le moment, la réparation me prenant plus de temps que prévue. Bon, en vérité, j'aurais pu le faire, mais je savais que cela mettrait fin à notre cohabitation. Quelle aurait été ma justification officielle pour rester si la voiture marchait ? La neige avait cessé de tomber et se stabilisait au sol. C'était moins dangereux de partir désormais.

– Alors ? Tu avances ?

Je ne l'avais pas entendu arriver et je sursautai comme un con, me tapant le dessus du crâne sur le capot ouvert. Je me frottai la tête.

– Oui, j'avance. J'ai nettoyé toutes les pièces, ajoutai-je en essuyant mes mains pleines de cambouis sur le torchon que j'avais à disposition et je remets petit à petit en place. Tu avais besoin de quelque chose ?

– Te donner tes médicaments. Ton mollet va comment ?

– Beaucoup mieux. Ça me lance un peu mais je l'ai bien reposé ces derniers jours... Le soleil décline, je vais arrêter pour aujourd'hui. Tu viendrais prendre un bain avec moi ?

Elle se mit à rire en me traitant de pervers mais ne déclina pas l'invitation. Je ne savais pas comment la convaincre que j'étais un mec parfait pour elle autrement qu'en utilisant mon corps. Je voulais lui créer un manque de moi. D'ailleurs, c'était décidé, ce soir-là, je ne la toucherai pas !

C'était clairement plus difficile à dire qu'à faire. En la voyant dans son legging de sport, je me mis à déglutir. Je venais de me mettre une limite absurde, surtout qu'elle se suspendit à mon cou alors que je préparai le repas du soir.

– J'ai quelque chose pour toi... suis-moi.

Elle m'entraina dans son bureau. Je n'étais jamais rentré dedans, mais j'y avais déjà jeté un coup d'œil. Il y avait aussi une cheminée dans le coin. Elle crépitait doucement et m'entrainait un sentiment de bien-être fantastique. Helena avait étalé une carte des USA sur son meuble.

–À quoi correspondent les croix ?

– Aux lieux où mon oncle a caché de la bouffe et de l'essence dans des bunkers sécurisés. Je me suis dit que tu allais en avoir besoin pour ton road trip.

J'écarquillais les yeux.

– Mais...

– Il était génial, mais surtout riche. Il avait pensé à juste titre qu'on aurait peut-être besoin de fuir. Il l'a fait pour toute notre famille. Tu peux la prendre avec toi et noter les lieux dont tu auras besoin sur ton trajet.

Je m'étais penché sur la carte pour l'étudier. Je finis par me redresser.

– C'est surtout au retour que j'en aurais besoin... merci beaucoup, Helena. Tu vas nous sauver Tessa et moi.

– C'est la période pour aider les autres. Ça me fait du bien de penser à une autre personne que moi.

Elle posa sa main sur mon épaule pour la serrer avant de tourner les talons. Je brandis ma main devant elle pour la forcer à s'arrêter.

– Je te le revaudrais au centuple... quand je reviendrai.

– Ton but c'est de retrouver ta famille et de la mettre à l'abri. Ne fais pas de promesses que tu ne pourras pas tenir. Ce serait cruel pour moi, tu ne crois pas ? ajouta-t-elle une pointe de chagrin dans les yeux. Me donner l'espoir que je reverrai un jour un autre être humain alors que... peut-être que tu ne reviendras pas.

– Je reviendrai, affirmai-je. Tu peux prendre ça pour de l'arrogance, mais je ne te laisserai pas en arrière. Je n'en ai aucune envie. Comme tu ne veux pas venir avec nous... je reviendrai. Je n'ai qu'une seule parole, Helena Caldwell. À moins... que tu ne veuilles pas que je revienne.

Zombies for ChristmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant