Tristan
Alors que j'accrochai des guirlandes aux étagères, je ne pouvais m'empêcher de surveiller Helena. Sa tristesse me sautait aux yeux, même si elle tentait de le cacher. Je la comprenais. C'était toujours difficile les fêtes de famille alors qu'il n'y avait plus personne et que l'inquiétude rongeait chaque minute de nos vies.
Nous devions lui rappeler sa famille disparue trop vite. J'envoyais Tessa placer des boules de Noël dans d'autres endroits de la maison et je me rapprochai de notre hôte.– Len, tout va bien ?
– Je suis exténuée. J'ai pas mal bougé aujourd'hui en dehors. J'ai remis mes pièges, ajoutai-je en voyant son sourcil levé.
– Je pensais qu'on devait y aller ensemble.
– Tu étais occupé.
Elle attrapa un peu de farine qu'elle déversa sur sa plaque pour étaler sa pâte dessus. Ce n'était pas hygiénique de le faire sur la table.
– Je peux ?
– Si tu te laves les mains.
Je hochai la tête vivement avant d'obéir à son ordre indirect. En revenant, sa tristesse avait disparu, du moins en surface. Elle avait une super poker face, mais il lui arrivait de montrer ses pensées les plus profondes durant quelques secondes. C'était pour cette raison que j'adorais faire l'amour avec elle. Elle me montrait sa véritable personnalité.. Après la jouissance, ses joues rosissaient, ses lèvres entrouvertes et son regard s'attendrissaient considérablement. Elle me fixait toujours avec les yeux débordants de plaisir. J'avais presque l'impression d'y lire de l'amour.
J'arrivai vers elle, glissai mes mains contre sa taille pour me caler juste derrière elle. J'inspirai son odeur tout en attrapant son rouleau entre mes mains afin d'étaler la pâte. Quelques secondes plus tard, elle s'appuya un peu plus sur moi.
– J'aimais tellement faire des sablés avec ma mère, m'avoua-t-elle. C'était notre moment à toutes les deux. Mon oncle Don, le meilleur ami de mon père, arrivait toujours dans le coin pour se servir. Il en taxait un ou deux encore chauds, sortants du four et se brûlait la langue.
– Tu sais ce qu'il est advenu de lui ?
– Pas du tout. La dernière fois que je l'ai vu... il était parti chercher sa fille de trois ans dans la ville d'â côté. C'était juste avant que les lignes téléphoniques meurent. Mon père lui avait confié un double de nos clefs. Je lui ai laissé des provisions pour tenir un siège dans la maison et pleins de post-it avec des indications. J'espère qu'il s'y est installé et qu'il va bien. Qu'ils vont bien tous les deux.
– Tu n'as jamais songé à partir le chercher ?
– Il nous l'a interdit formellement en partant. Je me souviens encore de cette discussion. Mon père lui avait dit qu'il pouvait partir avec lui. Il a refusé. « Helena est ta priorité, ma fille est la mienne. Si Dieu le veut, on se rejoindra. ». Je lui ai laissé un message pour lui donner ma localisation exacte, mais il n'est jamais venu. Après je ne peux pas lui en vouloir... on est loin de la Californie et les routes sont de moins en moins sécurisées...
Je ne pouvais pas la contredire. Pour arriver dans ce coin paumé par pur hasard, j'en avais essuyé des dangers et pas seulement de la part de ces zombies.
– L'homme est un loup pour l'homme, ne puis-je m'empêcher de murmurer.
– Oui, totalement. D'ailleurs, si tu arrives à réparer la voiture de mon oncle, tu pourras prendre mon pick up pour le voyage. J'ai suffisamment d'essence et mon oncle en a planqué un peu partout aux USA dans des endroits tellement paumés que personne ne s'y aventure. Je te donnerai une carte, comme ça... tu pourras te réapprovisionner si besoin.
Je m'arrêtai pour la fixer.
– Tu me passerais ta voiture ? hoquetai-je.
– Si j'en ai une autre, oui, sourit-elle, gênée d'être le centre de mon attention. La route sera super longue et tu seras en sécurité dedans. Personne ne pourra t'embêter dans un pick up ou sinon, bah... tu leur rouleras dessus. Zombies ou humain d'ailleurs. Dans une guerre, pas de pitié pour les connards, pas vrai ?
Je ne pus m'empêcher de dévorer sa bouche en un baiser furieux. Elle allait nous sauver la vie. Je pourrais sauver Tessa. Je me détachai d'elle un instant.
– Merci.
– Ne me remercie pas, c'est normal. Tu peux finir d'abaisser la pâte ? Je dois aller chercher le pain avant qu'il ne crame.
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Zombies for Christmas
RomanceHelena Caldwell DÉTESTE Tristan McBride depuis le jardin d'enfant où cet énergumène lui a volé son goûter. Arrogant, se moquant facilement d'elle et de ses parents survivalistes alors qu'ils sont au lycée, Tristan est sans conteste son ennemi le plu...