Tristan
J'avais baisé Helena Caldwell et j'avais adoré ça. Pire. Je lui avais promis un menu en cinq temps, lui en avais offert quatre... Et j'aurais aimé que cela ne se termine jamais. Depuis quatre jours, nous trainions au lit tous les deux, nous explorions nos corps de la manière la plus absolue et j'en demandais encore. Dès que je la voyais passer dans le jardin ou dans le chalet, je m'imaginais les positions les plus folles pour notre rendez-vous du matin. Dans la journée, elle ne s'approchait pas beaucoup de moi, comme si elle ne me connaissait pas, mais dès que je rejoignais son lit, elle finissait par me coller jusqu'à finir en beauté au petit matin.
Mon mollet se rappela à mon bon souvenir alors que je tranchais des bûches au dehors pour sa cheminée. Je ne pouvais pas rester à ne rien faire, même si j'avais mal. Elle me permettait d'avoir une agréable parenthèse dans cette vie de merde. Je n'avais pas vu Tessa aussi heureuse depuis... je ne savais pas si je l'avais déjà vue aussi heureuse. Elle adorait caresser les animaux dans la bergerie ou cueillir des légumes. Je commençais à lui apprendre à la lecture et l'écriture. Elle pouvait avoir une vie presque normale.
Ma hache s'abattait en rythme sur les bûches. C'était toute la vie que je ne pouvais pas lui offrir. Je ne pouvais pas rester ici. Il m'arrivait de fixer la carte qu'elle m'avait passé. Il fallait que je me penche sur un trajet. Je devais à tout prix rejoindre le Québec. Je m'arrêtai une seconde en entendant un éclat de rire. Je tournai les yeux sur les filles qui faisaient un bonhomme de neige dans ma ligne de mire. Peut-être que je pourrais revenir ici... avec elle... M'accepterait-elle quand elle comprendrait que j'allais partir ? Je n'en étais pas certain.
Depuis que je savais qu'elle avait une voiture et de l'essence, je devais bien l'avouer, j'espérais qu'elle me la prêterait pour faire le trajet. Au lieu de mettre un mois, je pourrais mettre une semaine. Mais ma morale m'en empêchait. C'était son moyen de fuir. Je ne pouvais pas la condamner alors qu'elle était seule ici. Foutue morale. Foutue Helena aux courbes somptueuses. Pourquoi n'était-elle pas restée la nana snob de jadis ? Il aurait été beaucoup plus facile de la détester. Mais là... elle gérait sa vie et me laissait presqu'avoir une place.
Je finis de couper quelques bûches avant de boiter vers la petite Tessa. Elle était le portrait craché de sa mère. À cette pensée, mon cœur se serra. J'espérais qu'elle n'avait rien. Bordel, je l'espérais tellement. Je ne voulais pas devoir la tuer. La seule chose que je voulais, c'était la serrer dans mes bras à l'en étouffer, l'embrasser et lui laisser connaître sa fille. Je ne pouvais pas à l'infini me substituer à une mère. Comment pouvais-je lui apprendre à devenir une femme alors que je ne savais moi-même pas vraiment ce que cela impliquait d'être une femme ? Ma sœur me répétait depuis toujours qu'on ne naissait pas femme, on le devenait. J'avais tendance à penser que je n'étais pas un homme bien... il suffisait de voir le coup que j'allais faire à la femme avec qui je couchais et que je laissai s'attacher à moi.
– Tess ? C'est l'heure de ta leçon.
Pour toute réponse, je me pris une boule de neige de la part de Caldwell.
– Je me vengerai...
– J'ai hâte de voir ça McBride. Mais bon, je ne suis pas certaine que tu y arrives.
Elle s'approcha de moi d'un air arrogant. J'eus envie de la faire taire d'un baiser. Elle était si belle ainsi. Ses yeux pétillaient de rire.
– Je te trouve bien présomptueuse. J'arrive toujours à mes fins, soufflai-je alors qu'elle s'arrêtait à proximité de moi.
– Moi aussi... je te rappelle que tu me dois encore un dessert...
– Je te propose une déclinaison en trois bouchées.
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Zombies for Christmas
RomanceHelena Caldwell DÉTESTE Tristan McBride depuis le jardin d'enfant où cet énergumène lui a volé son goûter. Arrogant, se moquant facilement d'elle et de ses parents survivalistes alors qu'ils sont au lycée, Tristan est sans conteste son ennemi le plu...