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Helena

Le visage de Tristan me brisait le cœur. C'était la raison pour laquelle je l'avais envoyé au chalet. Je me doutais que ce grand gaillard allait craquer hors des regards. Je pouvais au moins lui laisser ça. 20h. C'était la durée moyenne de transformation en zombie. La petite devait avoir un organisme particulièrement fort pour ne pas avoir été transformée préalablement. Je pouvais voir la sueur sur son front. Ça faisait partie des étapes de la zombiefication. Celle que j'avais pu voir chez mes parents. Mon poing se serra contre le rebord du lit médicalisé que je poussai dans un coin du laboratoire. Je pouvais sauver cette gamine. Je le voulais terriblement. J'attrapai une couverture pour la poser sur la petite ainsi qu'un oreiller pour le poser sous son visage avant de m'éloigner d'elle.

Je n'avais plus qu'à attendre de voir si mon remède fonctionnait. Je pouvais lire la souffrance dans ses yeux tandis que son organisme luttait de toute ses forces contre le Mal. Je récupérai la fiole de sang pour l'analyser. J'étais penchée sur mon microscope lorsque les pas de Tristan dans mon escalier retentirent.

– Helena, je voulais te dire une chose.

– Je t'écoute.

Il ne répondit rien. Je relevai les yeux de l'optique alors que j'étais en train d'effectuer un réglage du condenseur. Il portait son arme en main, sans le cran de sécurité.

– Si jamais, elle mourrait...

– Je m'en occuperai Tristan, l'interrompis. Je te l'ai dit au moment où tu arriveras, je ne te laisserai pas mettre fin à la vie de Tessa. Ce serait cruel et c'est bien la dernière chose que je voudrais.

– Ce n'est pas ça. Je ne pourrais pas vivre avec la pensée que j'ai échoué à la protection de Tessa. Si je me rate, j'aimerais que tu m'achèves.

Je me reculai de ma table de travail, les mains tremblantes.

– Tu me demandes de t'aider à te suicider, hoquetai-je.

– Si je me rate, oui.

– Tu te rends compte de ce que tu me demandes, continuai-je en sentant ma voix s'éteindre.

– D'aider un ami, même s'il ne le mérite pas.

Ses yeux se gorgèrent de larmes. Il posa son arme sur la paillasse et tomba à genoux devant moi.

– Je t'en supplie. Il y a peu de chances que je me rate, mais, si ça arrive... je ne veux pas devenir un zombie. Je ne veux pas te faire du mal, Helena.

C'était sûrement la pire chose qu'il pouvait me demander. Je m'accroupis à son niveau pour lui relever le menton. J'aurais aimé lui dire que je l'aimais si fort que ce serait une déchirure pour moi. J'aurais aimé lui dire que je saurais lui redonner goût à la vie. Mais mes mots se coincèrent dans ma gorge.

– Tu peux compter sur moi, Tristan.

Je l'attrapai contre moi, mes propres yeux s'humidifiant. Je laissai couler mes larmes dans ses chevaux alors que ses mains s'agrippaient à mon haut. Je finis par me détacher de lui.

– Écoute, je dois encore travailler et vérifier l'état de la petite. Va t'installer sur mon canapé, j'arrive dans une minute.

Il hocha la tête et se traina jusqu'au canapé. J'attrapai une boite de somnifère et je lui tendis deux cachets. Il les avala sans même me demander ce qu'il faisait. Ses démons l'avaient plongé dans un étang de désespoir. Je ne pouvais pas l'atteindre dans cette configuration là. Ses yeux ne tardèrent pas à se fermer et je le laissai se reposer. Il n'y avait plus de bruit si ce n'était la respiration erratique de Tessa. Elle s'était endormie.

Zombies for ChristmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant