Zombies for Christmas

19

Helena

– Je peux te demander quelque chose ? émit la voix de la petite Tessa.

J'étais un peu gênée d'entendre leur conversation mais ma curiosité légendaire me poussait à écouter cette petite conversation familiale.

– Est-ce que Maman te manque ?

Je ne m'attendais pas à ça, pas du tout même. Je n'avais jamais posé de questions à Tristan sur la mère de Tessa... Était-ce une jeune femme que j'avais connue auparavant ? Sa réponse me laissa pourtant sans voix. « Elle me manque plus que tout. J'ai hâte de la revoir, de la serrer contre moi et de lui dire à quel point je l'aime. Et je sais une chose au plus profond de moi. Elle attend avec impatience de te revoir, toi. »

Un frisson désagréable me parcourut la colonne vertébrale. Il l'aimait toujours. Je reculai comme si j'étais brûlée avant de me rendre dans la buanderie avec mes affaires de sport en main. Je le savais pourtant que la curiosité était un vilain défaut. Un chagrin immense me traversa les entrailles. Elle me manque plus que tout. Je ne savais pas à quoi je m'attendais. Les comédies romantiques n'étaient que des chimères. Espérais-je vraiment que sous prétexte qu'on couchait ensemble, il pourrait tomber amoureux de moi ? C'était du grand McBride pourtant de faire miroiter les filles sans leur offrir ce qu'elles voulaient vraiment.

J'attrapai ma lessive pour lancer la machine avant de m'arrêter. C'était ce que je voulais vraiment, que McBride s'intéresse à moi.. qu'il s'intéresse vraiment à moi. Je voulais qu'il tombe amoureux de moi... Comme moi, je commençais à l'aimer profondément.

Ce constat me laissa un goût amer en bouche. Ce qui ne devait pas arriver était typiquement en train de se produire. Je tombais à chaque minute plus amoureuse de cet imbécile. Ses défauts ne le rendaient que plus charmants à mes yeux. Mon corps ne demandait qu'à être comblé de sa présence et mon cœur.. il voulait battre à l'unisson avec le sien. L'amour, je connaissais. Je savais en reconnaitre les prémices, mais je n'avais jamais ressenti ces sentiments aussi rapidement et avec une telle intensité. Ce serait si difficile de l'oublier. J'ai hâte de lui dire à quel point je l'aime. J'enclenchai la machine avant de laisser des larmes couler de mes joues. Je m'étais faite avoir et je m'en voulais terriblement.

Je ravalai mes larmes, essuyai mes yeux avant de remonter dans la pièce de vie. Je devais claquemurer cet amour dans mon esprit, mais en le voyant aussi souriant, c'était difficile. L'amour était une cruauté sans nom. Il nous prenait sans crier gare et nous laissait sur le carreau.

McBride tourna les yeux vers moi quelques instants plus tard.

– Dis-moi ce que je peux faire pour t'aider aujourd'hui ?

Oublie la mère de ta fille. Aime-moi.

– Repose ta jambe et prends tes médicaments ! Je vais m'absenter un peu après le déjeuner.

– Qu'est-ce que tu fais de beau pendant ce temps ?

– J'ai besoin d'un peu de solitude pour réfléchir.

Ses sourcils se froncèrent.

– C'est pas contre vous deux. J'ai toujours eu besoin de m'isoler, même quand j'étais en famille. Un moment juste à moi.

J'ai besoin de m'éloigner le plus vite de toi et de me plonger dans mon travail.

– Tu es sûre que je ne peux rien faire pour toi ? Je n'aime pas rester inactif et si je peux t'aider...

– Il y a bien une chose... tu es doué en mécanique ?

Il hocha vivement la tête. Je lui expliquai que j'avais une voiture qui ne fonctionnait plus. J'avais des pièces, mais je ne m'y connaissais pas suffisamment pour la réparer... en réalité, je n'avais pas vraiment de temps à lui accorder.