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Helena

Mon oncle m'avait toujours appris qu'il fallait boire un verre d'alcool et un verre d'eau pour éviter une gueule de bois. Clairement, je ne l'avais pas fait la veille au soir, et mes 75cl de vin devant un DVD de Bridget Jones passait mal. Je clignai des yeux, en remarquant que le jour était déjà levé depuis un long moment. Je posai mes pieds au sol en grognant avant de passer mes mains dans mes cheveux. Ma migraine était épouvantable. Je ne savais pas comment la faire passer. Est-ce que de l'aspirine était une bonne idée ? Un élancement se fit sentir de ma tempe gauche à la droite. Tout ça c'était de la faute de McBride. S'il avait accepté de m'écouter, je ne me serai pas pris une cuite du tonnerre.

Je me redressai pour regarder l'heure sur mon horloge. Il était midi passé. Putain de bordel. J'avais dormi comme une masse et désormais, je suintais l'alcool. Je passai dans la cuisine pour attraper une grande bouteille en verre que je remplis d'eau. Je devais boire beaucoup et je me sentirai mieux.

Je montai les escaliers avant d'ouvrir la porte de la salle de bain. Un bon vieux bain allait détendre mes membres endoloris. Une fois dans l'eau chaude, je soupirai. J'avais beaucoup de choses à faire aujourd'hui et la journée était bien entamée.

– Dernière fois que tu bois, espèce d'idiote !

Le son de ma propre voix me paraissait éraillée. Je devais avoir une haleine épouvantable. Je tentai de l'inspirer et je plissai des yeux. Je puais, c'était évident. Je me redressai un peu pour chopper un dentifrice. Même si personne n'allait sentir mon haleine, je devais être propre jusqu'au bout des ongles.

Lorsque je réussis à sortir de mon bain, ma migraine avait un peu baissé. L'aspirine que j'avais trouvé faisait un peu d'effet. Suffisamment pour que je puisse nourrir mes bêtes et ramasser mes légumes sans problème. Mon seul souci, c'était la luminosité qui me forçait à plisser les yeux. Dans mon laboratoire, je baissai la luminosité autant que possible. Je devais synthétiser ma formule. Il me faudrait plusieurs heures pour y arriver. J'attrapai ma blouse blanche, mes gants avant de me mettre à travailler. Je ne pus m'empêcher de sourire.

Je me souvenais d'une fois, dans mon travail, où tous mes collègues avaient une gueule de bois carabinée suite à une soirée d'entreprise. Le moindre bruit de tube à essai donnait mal au crâne. Tout le monde avait carburé à la tisane et à la salade verte le midi. Ma supérieure s'était promis de ne plus jamais boire... jusqu'à recommencer le week-end suivant. Nous nous entendions bien toutes les deux. Elle n'avait que trois ans de plus que moi et avait un parcours assez similaire. Je ne savais pas ce qu'elle était devenue. Notre entreprise avait fermé rapidement lorsque nos boss étaient morts. Nous avions convenu qu'il valait mieux sauver nos vies. Après tout, c'était moi qui avait abattu le zombie de notre responsable de service en plein milieu du laboratoire. Je n'avais pas non plus eu de nouvelles de mes autres collègues après cet incident.

Si j'en croyais l'accroissement des zombies, il y avait peu d'espoir pour eux. La plupart des grandes villes étaient tombées. Je n'avais pas rallumé une radio depuis l'arrivée de Tristan, mais j'étais certaine que le monde ne se portait pas mieux. Je roulai vers la radio que j'avais réparé quelques semaines auparavant. Les nouvelles du monde me calmèrent. Toujours plus de catastrophes et de morts. Je devais mettre de côté mon chagrin et me concentrer sur mon tour premier objectif.J'avais récupéré de l'ADN viable de la zombie et je comptais tester ma formule en direct. Je ne savais pas si cela allait fonctionner. Il me faudrait aussi faire des expérimentations sur des souris ou de petits animaux avant de bouger de ma tanière pour le distribuer aux humains.

Je passai ma journée sur mon tabouret, ne me nourrissant que de tisanes chaudes. Je n'avais pas faim du tout. J'avais laissé la radio en fond. C'était déprimant à souhait mais au moins ça me permettait de relativiser avec ma propre vie. Se faire quitter par un homme qui ne connaissait pas ses sentiments ne pouvait pas être pire que de se faire bouffer la cervelle par des zombies assoiffés de sang. Je préparai plusieurs fioles de solutions avant de m'étirer et de retourner chez moi. La nuit était tombée depuis un moment. Les étoiles brillaient dans le ciel. Je décidai de m'installer au dehors pour les regarder. Je tirai la chaise du perron dans le jardin avant d'attraper un gros plaid et une autre boisson chaude. Je voyais pas mal de constellations depuis ma place. Je fixai le ciel en espérant que Tristan avait trouvé un endroit sécurisant pour la petite. Je l'aimais vraiment cette petite. Elle méritait d'avoir une belle vie. J'aimerais la revoir un jour.

Zombies for ChristmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant