Chapitre 4.3. ~ Aleksandr

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Le retour en Russie s’est fait dans un silence pensant. Personne n’a osé dire plus de trois mots. Ivan a reçu un appel de l’équipe de surveillance nous informant que tous les hommes d’Alessio avaient quitté les lieux et qu’on pouvait envoyer les scientifiques pour ratisser la zone. Il a alors aussitôt contacté une de nos équipes pour aller inspecter les lieux de l’explosion. 

Ca me parait quand même louche qu’ils aient mis plus d’une demi-journée pour quitter les lieux alors qu’il n’y avait littéralement plus rien sur place. L’équipe de surveillance a dit que les hommes d’Alessio étaient partis peu après nous mais qu’ils étaient revenus une heure plus tard. Ils ont apparemment retourné tous les gravats; comme s' ils cherchaient quelque chose. Peu importe ce que cette chose était, je ne vois pas comment ils pourraient la retrouver après les explosions qu’ils ont orchestrées. 

Bref, des imbéciles quoi. Mais j’aimerais bien savoir ce qu’ils cherchaient. Si ils sont revenus juste pour ça, c’est que cette chose devait avoir de la valeur pour eux. Et qui dit valeur dans notre monde, dit généralement information compromettante. 

Peu importe, l'équipe scientifique devrait être arrivée maintenant et nous devrions avoir les premières nouvelles ce soir en arrivant à Moscou. Avec un peu de chance, ils auront trouvé ce que les hommes d’Alessio cherchaient.

Je n'ai aucun doute sur le fait que ces explosions étaient volontaires, mais je voudrais des détails. Et surtout je voulais savoir si le corps de ma sœur s’y trouve. Je prends donc mon mal en patience et me focalise sur ce que je peux faire pour l’instant, à savoir terminer ma paperasse pour pouvoir me consacrer à cent pourcent à cette affaire en rentrant.

Arrivé au manoir Krylov, nous sommes tous partis nous rafraîchir rapidement avant de se rejoindre dans mon bureau. Entre le sang de Bogdan qui s’était incrusté dans nos vêtements quand nous lui avions soigné le bras, la transpiration et les résidus dû à l’explosion ; nous ne sentons pas la rose. 

J’entre dans mon bureau et j’ai la surprise de voir la fille retrouvée sur les lieux, attachée sur l’une des chaises devant le meuble central. Adrik s’est occupé de la trimbaler partout depuis notre départ de Madrid. En passant, elle est toujours inconsciente. 

Sérieusement, qui dort pendant vingt heures après avoir été à peine touchée par une explosion ? 

Les humains sont définitivement fascinants. Et dans le mauvais sens du terme. 

En entrant, j’interroge alors mon frère du regard. Lui qui s’était contenté de la balancer sur un fauteuil dans l’avion avait pris la peine de l’attacher en rentrant ici ? 

- Elle a commencé à remuer il y a quelques minutes. Je crois qu’elle ne va pas tarder à se réveiller. 

Comme d’habitude, mon frère lit dans mes pensées. 

Je passe alors devant lui et le corps inanimé pour aller m'asseoir sur ma chaise.

Pas un mot supplémentaire n’est sorti de ma bouche. Je me suis contenté de m'asseoir et de fixer le vide. Et bien que je ne le voit pas, je sais qu’Adrik fait la même chose. 

Bogdan et Ivan sont rentrés peu après moi dans le bureau et se sont simplement assis sur le canapé en attendant l’arrivée des retardataires.

Encore et toujours les mêmes …

En temps normal, ça m’aurait énervé. Mais dans le cas présent, non. Je n’ai aucune envie de commencer cette discussion. Et les attendre permet de la retarder. 

Kostya entre alors dans la pièce suivi de son frère quand le téléphone se met à sonner. Je décroche alors aussitôt. 

C’est Sasha, mon chef de la sécurité informatique. 

- Chef, on a reçu un mail externe venant d’Espagne. Je vous l’ai transféré, il n’y a pas de virus. Vous devriez y jeter un coup d’œil.

Je raccroche tout de suite le combiné. Un mail d’Espagne ? 

Pour que Sacha soit aussi vague, ça ne peut venir que d’une seule personne : Alessio.

J’ouvre alors mon mail et y découvre une vidéo. A peine ai-je cliqué dessus, que je vois Lianna assise par terre dans une cellule. 

Je relève aussitôt mon regard vers mes camarades qui s’empressent de venir se mettre derrière moi pour voir ce qui me perturbe. Je lance alors la vidéo. 

Les premières secondes de vidéo sont sans grand intérêt. On voit toujours Lianna assise par terre.

 Elle est vivante. 

- C’est quoi le message ? Qu’elle est toujours en vie ?! – M’énerve-je devant le manque d’information de cette vidéo. 

- Je … 

Andretti met la vidéo sur pause et me montre les fenêtres de toit : elles sont oranges. 

- C’est les mêmes que sur le hangar d’hier. La structure et les matériaux correspondent aussi. 

Je n’ai pas besoin de plus d’explications.

Il a à peine fini sa phrase que je remets la vidéo sur play. 

Mais contrairement à ce à quoi je m'attendais, on ne voit pas d’explosion. La caméra se coupe dans un grésillement comme s' il y avait eu un court circuit et puis plus rien. 

- Putain elle était dedans !

- Attends elle date de quand la vidéo ? – Demande Grisha. 

- Kostya tourne alors l’ordinateur dans sa direction et après plusieurs manipulations, il leve le regard vers nous. 

- Alors parle !

- De deux heures avant l’explosion. 

- Et merde – S’exclame Bogdan

Et merde…

Paard vs Krylov : Between dark and lightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant