Chapitre 7.1. ~ Esméralda

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Je lève les yeux vers l'horloge au-dessus de sa tête, encore plongée dans mes réflexions sur les conséquences de cet accord. Il est deux heures du matin. La première pensée que j'ai est pour mes sœurs. Si à Madrid il faisait si froid la nuit, quelles températures fait-il là où ils les ont emmenées. Est-ce qu'elles vont bien ? Alessio m'avait promis que rien ne leur arriverait tant que je faisais ce qu'il voulait. Mais maintenant que j'ai disparu, que leur arrivera-t-il ?

- Va dormir, tu commenceras demain. - Me coupe-t-il dans mes réflexions.

Il doit se dire que vu l'heure, je regarde cette horloge en attendant de pouvoir aller me reposer mais il n'en est rien. L'angoisse qui m'habite me garde éveillée et je ne ressens pas du tout la fatigue.

- Non, je ne suis pas fatiguée.

Il me regarde alors avec un air amusé.

- Pas fatiguée hein ? Dans ce cas, lève-toi et on verra bien si tu es fatiguée ou non.

Je le regarde, interloquée.

- Quoi ? Mais en quoi –

- Lève-toi - Me coupe-t-il d'un ton sec.

J'exécute alors sa demande sans vraiment comprendre où il veut en venir.

C'est quand je me retrouve debout et que ma tête commence à tourner que je comprends... Je suis encore un peu sonnée par l'explosion.

- Ce n'est pas grave, je peux-

- Putain, mais tu le fais exprès ?! - S'énerve-t-il. - Qu'est-ce que ça change que tu commences à travailler maintenant ou demain matin ?

La vie de mes sœurs peut basculer d'un instant à l'autre ?

J'aurais tellement aimé lui crier cette phrase à la gueule. Mais je ne peux pas. Il se servirait de cette faiblesse pour m'atteindre et je le sais. Je me contente alors de le fixer, la mâchoire serrée, en essayant de contenir ma respiration qui se veut de plus en plus saccadée. Je sens la crise d'angoisse poindre mais je ne lui montre pas et une fois que je la sens partir, je lui réponds simplement :

- Rien, vous avez raison.

- Quelqu'un va venir t'escorter jusqu'à ta chambre.

- Ma chambre ?

- Oui, celle que tu occuperas jusqu'à la fin de notre contrat. Il est hors de question que je laisse une source d'information telle que toi se balader hors de cette résidence.

Je m'attendais plutôt à ce qu'il m'enferme dans une cellule ou quelque chose du genre...

Il pianote à nouveau quelque chose sur son portable et dans les dix secondes qui suivent, un homme entre dans la pièce.

- Patron ?

- Emmène là dans l'ancienne chambre de Isaak.

- Dans quoi ? Mais pourquoi ?

- Depuis quand est-ce que je dois justifier mes choix auprès de toi ?! - S'énerve-t-il.

- Très bien - Fini par dire l'homme.

- Oh et Grisha ...

- Oui ?

- Tu fermes la fenêtre à double tour et vous vous relayez pour garder l'entrée de sa chambre.

Le dénommé Grisha regarde son boss avec interrogation avant d'acquiescer, sans doute, à cause du regard noir que lui lance celui-ci.

Il me prend alors le bras et nous sortons de la pièce.

Paard vs Krylov : Between dark and lightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant