Chapitre 0.1. ~ Esméralda

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Je ne me souviens de rien entre le moment de l'explosion et maintenant. Pourtant, je n'étais plus dans l'entrepôt. Même si ma vue n'était pas des plus claires, je pouvais le sentir. J'étais assise sur une chaise qui, il faut l'avouer, était vraiment très confortable. On était probablement dans une petite pièce, car les murs me paraissaient interminablement hauts. Et l'odeur qui émanait de cette pièce était celle du luxe. Je ne sais pas comment le décrire, mais c'est l'odeur qui s'y apparente le plus.

Des hommes étaient aussi présents dans la pièce. Mais eux semblaient de par leur très grande taille tous être debout. Ils parlaient, mais je n'arrivais pas à suivre leur conversation qui paraissait être en russe. Je comprenais certes plutôt bien cette langue, mais vu l'état de bouillie dans lequel était mon cerveau, ça ne servait à rien que je me force à essayer de comprendre ce qu'ils disaient.

Alors que ma vue commençait à redevenir plus nette, je me suis mise à observer les alentours. On était dans une pièce qui paraissait être un bureau de par le meuble central et la chaise derrière celui-ci. L'odeur n'était pas la seule chose qui respirait la luxure ici. Tout le mobilier et la décoration étaient d'une beauté hallucinante. Pas de ce luxe moderne, hyper impersonnel. Non, là je vous parle de vrais beaux meubles. De ceux qu'on peut voir dans les vieux manoirs, à l'exception près que ceux-ci avaient semble-t-il été remis à neuf il y a peu. Les boiseries étaient magnifiquement sculptées et vernies. Quant aux tableaux, il suffisait de les voir pour comprendre qu'ils devaient valoir des fortunes.

Quand je repris suffisamment mes esprits pour comprendre pleinement la situation, je remarquais que mes poignets étaient attachés à la chaise. Je compris alors que ces gens n'étaient pas venus pour me sauver.

Oh non... Pas ENCORE des kidnappeurs. Tuez-moi une bonne fois, qu'on en finisse.

Sauf qu'où étaient-elles ? Mes sœurs ? Ces types avaient certes débarqué dans l'entrepôt dans lequel mes anciens ravisseurs avaient leur centre opérationnel. Mais qu'en était-il du hangar des prisonniers ?

Je me suis alors mise à essayer de comprendre leur conversation, toujours en russe.

Et de ce que j'en compris, le bâtiment avait explosé. Quel bâtiment : le centre ou la prison ?

L'un continua alors d'engueuler les autres hommes dans la pièce tout en frappant sur son bureau.

Ensuite l'un des hommes qui semblait se situer juste derrière moi prit la parole. Et je pus distinctement entendre ses mots :

- Je suis certain qu'on la retrouvera Aleksandr. Il est hors de question que je me résigne à penser qu'elle soit morte. Lianna est une survivante. Elle l'a toujours été et ce n'est pas aujourd'hui que ça va changer.

Lianna ... comme ma camarade de cellule.

Maintenant que j'y pense, elle aussi était russe et ses traits, bien que terriblement plus féminin, ressemblaient énormément à ceux de l'homme derrière le bureau : Le supposé Aleksandr.

Alors que j'analysais ses traits, je me suis rendu compte que cet homme était aussi beau et sexy qu'il en était dangereux et froid. Il mettait votre corps tout entier dans un drôle d'état. Ne sachant pas si on devait être attiré ou plutôt révulsé par lui.

- La prison a explosé Adrik. EXPLOSE ! Aucune personne à l'intérieur n'aurait pu survivre à cette explosion ! - Gueula-t-il alors derrière le bureau.

Explosée. La prison.

Je sentis alors tout mon corps me lâcher. Si cette prison avait explosé, alors s'en était fini de mes sœurs. Celles qui étaient mes dernières raisons de me battre pour survivre sur cette Terre étaient maintenant mortes.

Paard vs Krylov : Between dark and lightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant