Chapitre 1.2. ~ Esméralda

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Après notre soirée « Lucifer » devant la TV, on est tous allés se coucher. Maman dans sa chambre et papa dans la sienne. Quant à Adélaïde, Jacynthe et moi, nous avons décidé de faire une soirée pyjama. Elles ont donc toutes les deux ramené leur matelas dans ma chambre et on a papoté de tout et de rien jusqu'à facilement deux heures du matin.

...

Je me réveille en sursaut quand je sens une main me tirer le bras hors du lit.

Le temps que j'ouvre les yeux et réalise ce qui se passe, je vois un homme tirer Jacynthe hors de ma chambre, un deuxième met Adélaïde debout tandis que l'homme qui m'a tirée hors du lit suit le premier dans le couloir toujours en me tirant par le bras. Je veux hurler quand on passe la porte et que je perds Adélaïde de vue, mais aucun son ne sort de ma bouche. C'est là que je me rends compte qu'il m'a bâillonnée avec un de mes foulards.

Arrivée en bas, l'homme me jette par terre et j'atterris sur le sol juste à côté de Jacynthe qui fixe quelque chose devant nous. En suivant son regard, je m'aperçois qu'elle fixe ma mère. Elle et mon père sont tous les deux à genoux devant nous, un flingue sur la tempe. J'ai à peine le temps de croiser le regard empli de peur de ma mère qu'Adélaïde se fait, elle aussi, projetée à côté de moi et qu'un esclaffement se fait entendre.

Je vois alors le regard de mon père se remplir de doute, d'incompréhension et d'une sorte de... regret ? Je tourne alors ma tête dans la direction de l'homme qui a fait son apparition et je reste bouche bée.

Cédric ? Mais qu'est-ce qu'il fait là ?

Cédric est un ancien employé de mon père. Un ex-taulard qu'il avait embauché lors d'un programme de réinsertion et qu'il avait viré quelques mois plus tard suite à un vol de matériel sur ses chantiers. Les caméras de vidéosurveillance ont révélé que c'était Cédric le coupable. Et par acte de bonté, mon père s'est contenté de le virer et n'a jamais porté plainte contre lui.

-Eh bien et bien, on dirait que toute la petite famille est réunie - Lança Cédric - C'est drôle, on dirait que vous faites moins les malins maintenant.

-Cédric, mais qu'est-ce que tu... - Tenta de dire mon père avant que Cédric ne descende son flingue en direction de son visage.

-Tin tin tin... C'est moi qui dicte les règles. Et tant que je ne vous dis pas de parler, vous la fermez ! - Le coupa-t-il. - Tu vois Romain, je n'ai pas vraiment apprécié que tu me vires comme un chien galeux. Et après en avoir parlé avec mon cousin, on en a conclu que tu méritais de payer pour t'être moqué d'un Gonsalez. Alors aujourd'hui, je viens rectifier la situation.

-Mais enfin Cédric, tu nous avais volé, tu as déjà du bol qu'on n'ait pas appelé la police. - Lui lança ma mère.

-Tu vois Clara, c'est là où tu te trompes. C'est vous qui avez eu du bol de vivre quatre années supplémentaires depuis ce jour. J'aurais dû vous descendre tout de suite, mais bon. Vous voyez, l'administration, les accords politiques, et tous le tralala, ce sont des choses qui prennent du temps. Enfin bref. J'ai enfin eu l'autorisation de me débarrasser de vous deux. Donc et bien, on va s'amuser... Toi, parce que tu n'es qu'une merde qui a osé me virer - Fit-il en direction de mon père. - Et toi parce que tu es la connasse qui a décidé d'installer ces putains de caméras de surveillance. - Balança-t-il à ma mère - Vous m'auriez laissé faire mes affaires tranquille, rien de tout ça ne serait arrivé.

Depuis le début de son discours, je m'étais contenté de regarder la scène comme si je n'étais pas là. Comme si ce n'était pas réel. Les choses semblaient complètement improbables. Cédric était chez nous dans notre cuisine, il menaçait de tuer mes parents pendant que des hommes les tenaient en joue et que d'autres nous maintenaient mes sœurs et moi au sol. Pourquoi ? Parce qu'il avait été viré ? Et pour une bonne raison qui plus est. C'était vraiment du grand n'importe quoi. J'avais certes peur et en témoignaient les muscles de mon corps qui étaient tous pris de tremblements. Mais pour être honnête, j'étais surtout perdue. Comme quand vous faites un rêve qui n'a ni queue ni tête. Eh bien mon cerveau était dans un tel état de compote que c'est ce qui avait l'air de se passer sous mes yeux : Un mauvais rêve.

C'est lorsque j'entendis Jacynthe gémir à l'entente des mots que venait de prononcer Cédric que je commençais à comprendre que tout ceci était bel et bien réel.

Cédric se retourna alors vers nous et fixa Jacynthe du regard.

-Oh, mais ne t'inquiète pas mon chou, je ne vous oublie pas. Simplement, je me suis dit que vous descendre ne servirait à rien donc on va vous prendre avec nous histoire qu'on s'amuse un peu. Qu'est-ce que t'en -

-CEDRIC ! - Cédric se fit couper par la voix d'un homme venant de l'entrée. - Putain, mais qu'est-ce que tu fous ! Je t'ai dit d'être rapide et discret. Les voisins commencent déjà à se réveiller.

-Mais qu'est-ce que tu racontes, ils dorment.

-Ils dorment ? Et toi, tu dors la lumière allumée?! - Fit-il en désignant la fenêtre de la chambre de nos voisins qui était illuminée. - Dépêche-toi de t'occuper de ça. On part dans deux minutes.

L'homme se retrouva ensuite vers nous et nous fixa avec le plus répugnant des regards avant de sortir de la pièce et qu'on entende la porte d'entrée claquer.

-Bon eh ben, il va apparemment falloir écourter notre petite fête. Dommage, je m'amusais bien... - Fit Cédric.

Il leva ensuite son arme en direction de la tête de mon père, enleva le cran de sécurité et avant que je n'aie eut le temps de comprendre, un bruit sourd se fit entendre.

Il venait de... de tirer.

Un deuxième bruit sourd résonna avant que mon regard n'atteigne l'endroit où se trouvaient mes parents. Mais ce que vit m'horrifia. Ils étaient tous les deux allongés par terre, ils ne bougeaient plus et en quelques secondes, le sol sous leur corps s'inonda de sang. Leur sang.

Un cri de douleur voulait sortir de ma gorge, mais le foulard m'en empêchait. Mes yeux se remplissairent de larmes et je sentis tout mon monde s'effondrer. Mes sœurs me vinrent alors à l'esprit et je tournai tête pour voir le regard désespéré et meurtri d'Adélaïde alors que Jacynthe était étendue au sol. Un homme lui prit le poul avant de confirmer à un autre qu'elle avait dû faire un malaise.

C'est alors que je vis rouge. Je tentais de me débattre du mieux que je le pouvais. Il me fallait sortir de là ; les sortir de là. Je venais de perdre mes parents et il était hors de question qu'un quelconque mal soit fait à mes sœurs. Mais c'était sans compter la force de l'homme qui me tenait. Il me balança un gros coup de coude dans la tête et ma vue devint floue.

Ce qui se passa ensuite était un peu confus. Les hommes nous soulevèrent toutes les trois du sol et d'une manière ou d'une autre, nous nous sommes retrouvées à l'arrière d'une fourgonnette. Après ça, c'est le blackout total.

Paard vs Krylov : Between dark and lightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant