PROLOGUE

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Sous le soleil, beaucoup de drames se passent chaque jour. Il y a beaucoup de cri et de souffrance, de pleurs et de malheurs, et bien trop de silence. La question est: naît-on déjà mauvais, ou le devient-on?

D'après la Bible, l'Homme est un pécheur dès le départ, suite à l'histoire d'Adam et Ève, mais cela ne veut pas dire qu'il sera mauvais. Il a toujours le choix et possède un libre arbitre en continu, tout au long de sa vie. C'est une vision intéressante. D'autres pensent que l'homme ne naît pas mauvais, il naît en étant innocent et tout dépend de son éducation. Là aussi, je trouve de l'intérêt dans cette façon de voir les choses. Je n'ai jamais su qui avait raison, si tant est que l'une des deux visions doive être vraie. Après toutes ces années, je devrais avoir la réponse. Et pourtant, je ne l'ai pas. Me voilà donc chez moi, dans mon appartement sombre et insalubre, entrain de me poser tout un tas de questions existentielles, entrecoupées de divers souvenirs douloureux. La nuit est particulièrement obscure ce soir, il n'y a ni étoiles ni lune, la pluie forte et continue rend l'éclairage du village plus faible, et la brume intense qui envahit les rues lentement pourrait quasiment faire penser à un film d'horreur.

Tant mieux.

Car ce temps, cette ambiance, reflète parfaitement mon cœur, mon âme et mon humeur quotidiens. Je ne sais pas si Dieu existe, mais s'il existe j'aimerais bien le rencontrer et lui demander: pourquoi ? Pourquoi des gens naissent-ils dans une famille qui les aime, et d'autres pas? Pourquoi moi, j'ai eu une enfance atroce et d'autres non? Et pourquoi je vis dans un monde où les criminels sont élus dans les gouvernements et les autres se doivent de subir leurs enfantillages? Pourquoi, en tant que Dieu, permet-il que toutes ces choses se passent?

Je n'aime pas les religions, et encore moins la plupart des croyants qui les composent: des êtres humains bornés et aveugles, pas méchants, mais pas sympas non plus, souvent auteurs des paroles blessantes et culpabilisantes. Mais malgré mon hostilité envers les religions, je me suis toujours demandée si Dieu existait. Est-ce qu'il me voit, m'a vu, a-t-il essayé de me parler une fois et l'ai-je entendu et ignoré?

Après tout, pourquoi ferait-il attention à moi? Qui suis-je, et que suis-je pour qu'il m'accorde de l'attention? Je ne suis qu'une femme, parmi tant d'autres. Et je persiste à penser que ma vie n'a aucun intérêt. Rassurez-vous, je n'ai pas l'intention de me couper les veines, non, j'aime bien trop boire mon café à deux heures du matin dans la nuit noire pour ça, en pensant à tout et à rien. Mais je dois avouer qu'aujourd'hui, cela ne passe pas très bien. Tous mes souvenirs remontent à la surface. Ils défilent dans mon esprit en boucle et évidemment, ce sont les pires moments qui me restent le plus en tête. Pourquoi donc défilent-ils autant? Et pourquoi aujourd'hui? Cela vous arrive aussi parfois, d'être tranquillement entrain de regarder la télévision ou assit dans le train, et alors que vos pensées s'évadent, un moment de honte de votre passé refait surface, comme ça, l'air de rien, juste pour vous embêter? S'ensuit alors un sentiment de culpabilité intense qui ne fait que vous sentir encore plus misérable dans cette so-ciété qui vous le rappelle sans cesse. Disons les choses clairement, je n'aime pas les gens, je n'aime pas cette société et après tout ces événements, je crois que ce soir, j'ai franchi une étape de non-retour. Peut-être est-ce pour ça d'ailleurs, que tous ces souvenirs douloureux refont surface en cet instant, c'est peut-être une ultime tentative de Dieu, de ma conscience ou je ne sais quoi, qui tente de me retenir de ne pas franchir le point de non-retour? Dois-je donc affronter mon passé, de l'origine de mes maux jusqu'à aujourd'hui?

Après tout, ce n'est pas comme si j'avais un travail qui m'attendait.

Tout avait bien commencé dans ma vie. Je suis née, j'ai eu des jouets, j'étais même une des meilleures de ma classe. Bref, rien de spécial à dire sur mon enfance, imaginez simplement une belle adolescente brune aux yeux bleus, à la peau claire, habillée un peu sexy, mais pas vulgaire non plus, entourée d'amies et avec un petit ami très gentil «pas comme les autres », et avec qui je sortais depuis six mois. 

Vous y êtes? Parfait, parce que là, tout allait bien, et c'est dès la fête de la fin de l'école que ma vie a pris un tournant monstrueux...

L'ombre des puissantsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant