Il était au sol, légèrement blessé à la jambe, et leva la tête en nous regardant avec humilité. Il semblait terrifié, pas tellement par le fait d'être là, mais par autre chose. Nous comprîmes ce que c'était lorsque Zéxane prit la parole : « Pour information, je n'ai pas eu à quitter le pays. Ce cher monsieur a bien fui la Suisse, mais deux semaines plus tard, il est revenu et s'est réfugié dans son château dans le canton des Grisons. » Je me suis avancée légèrement pour faire face à Züger.
Donc... pendant que Carl pensait qu'il avait réussi, il était là... Mon esprit se brouilla, mes émotions se mirent en pause, et je me sentis provisoirement invincible. La colère était si forte à l'intérieur de moi que je me sentais toute puissante. Züger le comprit, il roula sur le côté et prit un tisonnier. Il tenta ensuite de m'asséner un coup que je parai immédiatement. Grâce à notre entraînement intensif, je l'ai ensuite désarmé rapidement et je lui ai renvoyé tellement de coups d'une puissance colossale qu'il ne put que s'écrouler au sol, gisant dans son sang et voyant la mort arriver.
J'avais très mal pris cette information, Carl avait réussi, il avait fait tout juste, et apprendre que Züger était revenu en Suisse pour en plus vivre dans le luxe, c'était pour moi comme lui cracher au visage. Alors qu'il était au sol, je pris sa tête et l'envoya trois fois contre le mur en béton. Nolvine resta impassible, je pense qu'elle ressentait la même chose que moi, et donc elle se délectait du spectacle. Zéxane s'en fichait éperdument, elle avait fait son travail, ce que je faisais du reste ne la regardait pas. Toutefois, elle finit après cinq minutes par lâcher une simple phrase : « Cela ne me regarde pas, mais si vous comptiez vous servir de ce mec, mieux vaut éviter de le tuer. » Je m'arrêtai, pour me rendre compte qu'il était sévèrement blessé et inconscient. Je donnais l'ordre à la chasseuse de prime de l'amener au sous-sol et j'allai m'essuyer le sang que j'avais sur les mains. Nolvine aida Zéxane, et je me retrouvai brièvement seule un moment. Mes émotions étaient toujours figées. Je commençais à me transformer, à devenir ce que Carl était devenu, à ce que j'aspirais à être; une personne froide, dénuée de sentiments, que ni le monde ni qui que ce soit ne pouvait arrêter. Mais je savais que j'étais encore un peu fragile, si Nolvine mourait, je serais triste. J'avais donc un point faible, et il fallait que je ne l'oublie pas. Je suis descendue pour faire face à Züger; ce dernier était attaché à une chaise, comme les jumeaux auparavant. Zéxane nous laissa, cela faisait un moment qu'elle travaillait. Nolvine me demanda de la laisser faire, j'acceptai. Elle avait changé.
Züger reprit à peine connaissance qu'elle ne lui laissa pas le temps de réaliser qu'il était dans une cave, et le brûla au fer rouge sur une de ses cuisses. Lorsqu'elle arrêta, Züger transpira énormément et était épuisé, je me suis dit à ce moment-là qu'il allait mourir si cela durait trop longtemps. Il était vieux, donc plus fragile. Nolvine le tança immédiatement. «
- On peut savoir ce que vous faisiez en Suisse? Ne deviez-vous pas avoir fui le pays après ce que Carl Ermann vous avait fait?
- Mais vous êtes qui? Vous me voulez... quoi? Espèce de tarées.
- Si vous ne répondez pas, je vous...
- Je suis revenu parce que j'avais un toit. Carl a réussi, j'ai tout perdu, je suis allé dans mon château parce que c'était une résidence secondaire que j'avais et que...
- Carl aurait été au courant!
- Non... officiellement, elle appartient à mes parents et donc je suis allé les rejoindre et habiter avec eux. En Thaïlande je ne suis pas resté longtemps, je n'avais plus d'argent. Je suis resté enfermé dans ce château maudit depuis que Carl a foutu ma vie en l'air. Si vous pensez qu'il a échoué, alors vous vous trompez. Mais vous êtes qui?
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L'ombre des puissants
Ciencia FicciónSuisse, fin du XXIe siècle. Stélina est une jeune adolescente pleine de vie et indifférente aux problèmes de la société qui l'entoure. Elle ne se rend pas compte qu'elle vit dans un monde de plus en plus déshumanisé, absent de toute morale et en pro...