Chapitre 7 - Le crime parfait

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Le début de ma vengeance ne se passa pas bien. Je n'avais aucune idée par où commencer et quoi faire. Pendant toute la semaine, je réfléchis à divers plans pour me retrouver seule face à lui, aucun n'était vraiment sérieux. Cela me mit en colère, j'avais l'impression d'être une adolescente qui ruminait dans son coin sans jamais mettre en pratique ses paroles. Je me sentais faible, mais je n'en étais pas pour autant découragée. Nolvine était venue me voir le dimanche, elle voyait bien que je tournais en rond et que je peinais à trouver un chemin qui me mènerait à mon but. À son arrivée, elle aborda directement le sujet. Je crois que mon choix était important pour elle, même si elle ne l'approuvait pas totalement. Bien qu'elle ne fut pas croyante, elle avait toujours trouvé la « philosophie chrétienne » très intéressante, et je crois qu'elle s'en servait comme principe de vie, même si je n'ai jamais compris ce qu'elle entendait par là. Je me suis laissée dire avec le temps qu'elle parlait du pardon, mais je n'en fus jamais vraiment sûre. Toujours est-il que notre discussion était très importante ce jour-là, car elle avait réussi à mettre le doigt sur ce qui n'allait pas. «

- Stélina, si tu tournes en rond c'est parce que tu n'es pas honnête avec toi-même. Que veux-tu exactement? Tuer Steve ?

- Pourquoi pas? Même si je t'avoue avoir une préférence pour qu'il reste en vie, mais qu'il perde tout ce qu'il a, sans possibilités de récupérer quoi que ce soit.

- Tu devrais commencer par te renseigner sur la façon dont tout cela fonctionne.

- De quoi tu parles?

- Le système politique, les partis, les élections, les politiciens connus et inconnus, la gauche, la droite, les lobbys... tout, comment veux-tu approcher ton ennemi si tu ne connais même pas son univers? Notre pays est entrain de s'effondrer petit à petit, hors ces personnes ne semblent pas touchées par quoique ce soit. Pire, elles sont plus adulées qu'auparavant, en particulier ton Steve qui, bien qu'il ne soit pas conseiller fédéral , préside quand même la chambre du Conseil national et a plus de notoriété que ces derniers.

- Tu as raison... Nolvine, est-ce que tu crois que je peux y arriver?

- Je ne crois pas au meurtre parfait, plutôt au meurtre social.

- Qu'entends-tu par là?

- Eh bien, je pense que tôt ou tard, lorsqu'on commet un acte illégal, on se fait attraper.

- Jack l'Éventreur ne s'est jamais fait attraper.

- Officiellement, non. Officieusement, tu n'en sais rien, et il a échoué vu que tout le monde le connait et sait ce qu'il a fait. Moi je te parle du meurtre parfait, celui dont personne ne soupçonne quoique ce soit. Même cinq siècles plus tard, on ne saura jamais que la personne aura été tuée.

- Moi j'y crois, mais je pense qu'il faut des règles.

- Explique-moi ça, des règles?

- Si tu veux tuer quelqu'un, faire comme dans les films est la dernière chose à faire. On ne peut se permettre de tuer la personne de sang-froid et délibérément, on se ferait attraper facilement. Ensuite, je pense qu'on ne peut pas nous-même tuer la personne, ni avec une arme, ni avec un couteau ni même en la poussant du haut d'une montagne, là encore, la police scientifique finirait tôt ou tard par remonter jusqu'à nous. La meilleure des solutions, c'est donc que la personne se tue elle-même, par accident.

L'ombre des puissantsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant