Chapitre 1 - « Le bien de la famille »

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Le dernier jour de ma vie, était également le dernier jour de mon école obligatoire. Le matin, nous devions aller à l'école pour seulement deux heures, afin de savoir si nous allions avoir notre diplôme ou non. 

Dans ma classe, tout le monde l'avait eu. Après ces deux heures ennuyantes, nous étions tous allés tous aux promotions où nos parents étaient déjà et... rien de spécial. Comme toutes les promotions, il y eût de la musique, des chants, tous nuls évidemment (mais ceux sur scène se voyaient comme une star internationale), mes parents, émus, m'avaient dit « je suis si fier de toi. » Bref, rien qui ne sort de l'ordinaire. Avec mon petit-ami, nous avions convenu d'aller le soir au bal de fin d'année. En Suisse, il n'y a jamais de fêtes de fin d'année organisée par les écoles comme en Amérique ou d'autres pays européens, c'est toujours à l'initiative des jeunes d'en faire une. En général, elle se trouve en forêt, loin du village, on fait un grand feu et les trois quarts des gens finissent complètement alcoolisés.

C'est débile, et je dois vous avouer que je ne voulais pas y aller, mais mon petit-ami y tenait parce « les promotions de la fin de l'école obligatoire, ce n'est qu'une fois dans notre vie ». Il avait raison, et l'on ne s'était pas beaucoup vu les trois dernières semaines à cause des examens. On était dans la même classe, mais vous savez ce que c'est: révisions, rentrer tôt, on avait passé peu de temps ensemble et notre relation se limitait surtout à des échanges de messages ce qui ne fit pas progresser notre couple. D'ailleurs, maintenant que l'ambiance est posée, permettez-moi de vous parler un peu plus de moi, de mon entourage et de mon couple. 

Mon esprit est un peu embrumé sur cette époque. Bien que je n'aie que trente ans et que cela fait seulement quinze ans, c'est comme s'il avait effacé une bonne partie de ma vie... ce que je vous dis là, ce ne sont que les bribes de souvenirs qu'il me reste. Il y a des adolescents insupportables et j'ai ouïe dire par je ne sais plus qui, que les filles étaient pires à l'adolescence. Moi, j'étais un peu une exception. En fait, mon seul grand défaut était que je voulais toujours avoir raison, et que je pensais tout savoir. Mais sinon j'étais sage, je travaillais beaucoup à l'école, je passais beaucoup de temps avec ma famille (nous étions très proches), j'étais plutôt calme, et je ne sortais jamais dans des fêtes. Ah et je n'ai jamais aimé l'alcool et pour moi, fumer était une marque de faiblesse, alors je n'ai jamais touché à la cigarette non plus. J'avais une tante qui avait un trou dans la gorge à cause de cette dernière, cela m'a calmé pour la vie. Honnêtement, sans vouloir me jeter des fleurs, j'ai envie de dire que mes parents avaient eu de la chance avec moi.

Au niveau de mes amis, rien de particulier. Bon, j'avais une « bestfriend », et je trainais souvent avec quelques filles un peu superficielles, mais pas méchantes. Quant à Steve, mon petit-ami, on s'était tourné autour un bon moment avant de sortir ensemble. Je n'étais jamais sortie avec un garçon, bien que certains d'entre eux me draguaient. En fait, cela ne m'attirait pas, je les trouvais souvent stupides, menteurs, et pervers. À moi ils ne m'avaient jamais rien fait, mais mes copines autour de moi avaient toutes eu une mauvaise expérience alors, cela m'avait fermé à toute éventualité d'avoir un petit ami. De plus, je me considérais comme trop jeune à quinze ans pour entamer une relation et l'idée même brouillait mon esprit quant à mon avenir.

Puis j'ai connu Steve.

Il était dans ma classe depuis le début, mais nous n'avions réellement fait connaissance que la dernière année scolaire. C'était un très beau garçon, il avait les yeux gris (j'adore ça), il faisait beaucoup de sport, il prenait toujours soin de lui et de son apparence et il était très discipliné. Je ne dirais pas que c'était l'homme parfait, mais il détonnait par rapport aux autres garçons. D'ailleurs, il ne pensait pas beaucoup à s'amuser, il était du genre sérieux et à avoir des projets. Si j'ai accepté de sortir avec lui, c'était parce que nous allions aller tous les deux dans le même lycée après l'école obligatoire, et ça c'était important pour moi. Car si je sortais avec un garçon, c'était forcément pour une relation sérieuse et qui dure. 

L'ombre des puissantsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant