Chapitre 18 - Les frères Spanizia

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Carl nous réveilla à cinq heures du matin et nous pressa de nous préparer à aller courir. Nous avions refait le même parcours que la dernière fois, ensuite il m'a invité à apprendre à recevoir des coups à nouveau, ce qui m'a amenée à une nouvelle vision. J'ai fini dans le même état à la fin de l'entraînement, au grand dam de Nolvine qui ne supportait pas de me voir crier, hurler, et finir en pleurs, pour ne devenir qu'un être apathique pendant une heure. Elle fusilla Carl du regard, mais ne remit pas en cause sa méthode. Je ne sais pas pourquoi elle ne lui disait rien, cela ne lui ressemblait pas. Elle avait toujours été un peu protectrice avec moi, mais face à lui, elle restait silencieuse. Sur le moment, je pensais que c'était parce qu'elle le craignait, mais en réalité, elle lui faisait malgré tout confiance sur la manière qu'il avait de me former.

Carl alla préparer le petit-déjeuner pendant que nous prenions notre douche. À notre arrivée, il nous laissa manger les deux et alla se doucher à son tour. Alors que nous commencions à ranger, il s'interposa pour nous dire qu'il allait s'en occuper, alors nous allâmes nous brosser les dents et attendîmes au salon la suite de ses instructions. Lorsqu'il eût tout fini et qu'il était prêt à son tour, il vint vers moi avec un livre. « Après avoir épuisé votre corps et vos émotions, je vais m'en prendre à votre esprit, apprenez ça par cœur », dit-il en me tendant un livre de médecine. Il n'était pas grand, mais il était très important. Il me permit d'apprendre à me soigner ou de soigner une personne en pleine nature, en cas d'hémorragie interne, de blessures graves ou de maladies, avec les moyens du bord. Il en tendit un deuxième à Nolvine et nous invita à les étudier le temps qu'il revienne. « N'hésitez pas à essayer des positions précises de premiers secours afin d'assimiler correctement les gestes. Je vais chercher du bois, je n'en ai pas pour longtemps, je reviens. »

 Il s'en alla, ne nous donnant pas plus d'instructions. Son livre était relativement complet, il y avait des descriptions de diverses blessures et maladies, des schémas, des dessins, des exemples, les différentes manières de traiter différents maux, j'ignorais où il l'avait trouvé, mais nous en apprîmes plein de choses.

À ce moment-là, on ne se doutait pas du tout de ce qui arrivait sur nous.

Au loin, alors que Carl était parti avec un petit sac chercher du bois dans la forêt, deux hommes observaient sa maison. Ils étaient habillés de noir et de violet, les cheveux relevés en arrière de couleur mauve, et ils étaient relativement maigres, mais assez athlétiques. Leur apparence était la même, c'était de vrais jumeaux et pour accentuer leur ressemblance, ils s'étaient maquillés le visage de la même manière, une couleur violette autour des yeux, et un rouge à lèvres bleu clair brillant. Si vous trouvez qu'ils avaient l'air bizarres avec la description d'eux que je vous fais, attendez la suite.

Une fois Carl hors de vue, ils rentrèrent à l'intérieur du chalet par une fenêtre de la cave. Ils furent obligés de la casser, et le bruit nous parvint aux oreilles. Nolvine et moi, après avoir échangé un regard furtif mêlant crainte et suspicion, nous étions levées et Nolvine appela Carl pour savoir si c'était lui.Mais ce n'était pas lui, et à peine nous étions debout, que les deux hommes débarquèrent dans le salon en courant et tiraient sur elle avec un pistolet paralysant. Nolvine tomba à terre, inconsciente, et honnêtement je crois qu'elle n'avait rien vu venir. Mais alors qu'ils me tiraient dessus, j'ai pu esquiver de justesse et je les attaquai de front, je savais que c'était ma seule chance. Je tentai un ou deux coups que j'avais gardés en mémoire, en observant Carl me les donner la veille, mais si j'avais pu en amocher un, l'autre m'attrapa par la gorge et me fit tomber, en m'étranglant le plus fort qu'il pouvait. Ensuite, il prit un truc en verre (pas eu le temps de voir ce que c'était) et m'assomma avec. Au moins, j'avais essayé... il y en a un qui saignait du nez, c'était déjà ça.

L'ombre des puissantsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant