Chapitre 17 - Émotions fortes

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Après le travail, nous allâmes directement chez Carl pour commencer notre entraînement. À notre arrivée, il nous attendait sur un petit banc près de son jardin. Il nous invita à le suivre et nous emmena dans une petite cabane derrière sa maison, il y avait aménagé deux lits, avec tables de chevet et lampes. Ensuite, il nous montra une salle de bain accessible depuis l'extérieur qui se trouvait sous le chalet et nous précisa que c'était la nôtre. En y repensant, je me suis souvenue que cette cabane abritait beaucoup de matériel de jardin et n'était pas du tout en état d'accueillir des gens. Là, il avait tout débarrassé, posé une légère isolation, peint, aménagé deux lits et mit des lampes. Il avait fait un sacré boulot pour nous. Après nous avoir fait le tour de la maison et de la propriété, il nous invita à nous changer pour « commencer le sport ». Nolvine rétorqua que non, pas elle, mais Carl insista en lui répondant simplement qu'il allait courir avec nous. Elle n'insista pas et suivit le mouvement. Nous partîmes courir les trois pendant une bonne heure, et il ne fut pas tendre avec nous. Il nous fit monter, courir au milieu de gros cailloux coupants, traverser des chemins raides, boueux et glissants (je suis tombée deux fois) et au retour il nous fit traverser la forêt, évidemment en dehors du chemin pédestre. Lors de notre retour au chalet, nous étions essoufflées, en sueur et très fatiguées. Carl nous expliqua que nous manquions d'endurance, de force, de souffle et que nous étions jolies et fines, mais peu athlétiques, faibles, et qu'il allait falloir corriger ça.

Ainsi, il nous emmena dans une pièce sombre de sa cave où se trouvaient divers appareils de musculation. Il nous fit travailler les biceps, triceps et abdos et nous expliqua que chaque jour, nous allions travailler un muscle différent. Après un petit quart d'heure de pause, il me donna des gants de boxe et en mit aussi. Ensuite, il m'invita à lui mettre une raclée. Dans un premier temps, j'ai hésité et je lui ai posé des questions du style « vous ne mettez pas de protection? Et je n'en ai pas moi, c'est normal? » mais après ses réponses dures du style « vous devez ap- prendre à prendre des coups, quant à moi, je n'en ai pas besoin. Main- tenant, allez-y, HOP! Dites-vous que c'est Steve Valen devant vous! » je finis par ne plus hésiter et je tentai un ou deux coups.

Évidemment, il les enraya tous.

Toutefois, il ne rendait rien, il attendait de voir tout ce que je pouvais donner. Je finis par tenter de donner un coup en plein milieu de son visage avec mon poing droit, j'y avais mis toute ma force, mais il le bloqua. Je tentai rapidement un coup par la gauche, mais il fut immédiatement arrêté aussi. Alors il me donna un coup de boule qui me fit tomber à terre. Je tentai de me relever immédiatement, le nez en sang et complètement sonnée, mais cela ne donna grand-chose, j'ai quand même essayé de lui donner quelques coups, mais sans succès, il les para tous facilement pour me (re)mettre à moitié ko ensuite. Après ce qui me semblait être une éternité (en réalité cela faisait deux minutes), j'étais à terre, épuisée, à bout, je saignais du nez, de l'arcade, de la lèvre, et lui était debout et n'avait même pas bougé. « Je pensais que Steve vous avait fait plus de mal que cela » me dit-il pour me pousser à me relever, mais j'étais fatiguée et pendant un bref instant, je me sentis tourner de l'œil. Cela n'a pas duré longtemps, cinq à dix secondes tout au plus, mais j'étais dans les vapes. À mon retour dans la réalité, j'ai eu comme une hallucination. Nolvine, qui nous observait avec effroi dans un coin de la pièce, n'était plus. Carl avait dis- paru et je vis Steve, me rabrouer et me provoquer, je le vis me sourire avec mépris et me regarder comme s'il me dominait. « Mon seul regret est que tu étais trop sonnée pour pousser un cri. Cela aurait été plus excitant de t'entendre hurler » d'un seul coup, je me suis relevée, pleine de rage, et j'ai attaqué Carl le plus violemment possible. Heureusement qu'il était puissant, car il a pu résister à mon attaque, mais avec de la peine. Après un certain moment, je réussis, enfin, à lui donner un coup en plein milieu du ventre. Il finit par me faire tomber violemment à terre, et m'immobilisa en me tenant les mains dans le dos et en posant un genou près de mon cou. Je hurlais de toutes mes forces, j'étais enragée, je criais que je voulais le tuer. Je ne voyais ni Carl ni Nolvine, je ne voyais que Steve rire au loin et jouir de mon malheur. Carl avait beau dire de me calmer, et Nolvine avait beau s'être levée en criant mon nom, je ne les entendais pas. Puis, la colère a fait place à la fatigue. Elle s'en alla gentiment et Steve disparut, alors le décor réel se remit autour de moi et je me suis mise à pleurer comme une détraquée. J'étais épuisée, fatiguée, je pleurais de rage et j'étais d'un seul coup très triste, au point que je ne me relevais pas. Carl arrêta son étreinte et s'éloigna, laissant la place à Nolvine qui vint essayer de m'aider à me relever. Je me suis simplement assise et je suis restée dans ses bras à pleurer tout ce que je pouvais. « Elle a dû avoir une vision, cela peut arriver lorsque l'entraînement est intense, dit Carl d'un ton dénué de sentiment, je vais vous laisser. On mange d'ici une heure, je vous attendrai en haut. »

L'ombre des puissantsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant