Chapitre 28 - Confrontation (partie 2)

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- Vous auriez pu me laisser conduire Nolvine, je suis vieux, mais pas obsolète.

- Je ne vous fais pas confiance. Arrêtez de râler et donnez-moi les directions pour retrouver vos anciennes connaissances. »

En parallèle de ma bataille avec les deux jumelles, Nolvine et Züger avaient loué un véhicule et se dirigeaient vers l'un des puissants que Züger avait contactés.

Enfin..., les sbires du puissant, il n'allait évidemment pas se déplacer en personne, surtout si la secte y était mêlée. Züger avait gardé son nom secret, Nolvine se dirigeait donc vers un inconnu. La nuit était particulièrement obscure, et la route déserte, malgré qu'ils aient traversé la ville. Après un instant de silence, Nolvine reprit la parole, d'un ton froid et détaché. «

- Cette histoire de sirènes occupe mes pensées. En théorie, il est fort probable que Stélina doive en affronter. Vous pensez qu'elle n'a aucune chance?

- Les sirènes sont fortes. Mais je suis sûr que votre amie ne compte pas les affronter réellement, elle doit avoir un plan derrière la tête. Elle est silencieuse depuis le départ de la maison mon ancien ennemi.

- N'est-ce pas toujours votre ennemi?

- Carl est mort, il ne me sert à rien de le haïr maintenant. Et à sa place... je crois que j'aurais fait pareil. Depuis que vous m'avez appris qu'il a eu connaissance de l'existence de la secte et qu'il voulait la détruire, j'ai développé pour lui une forme... de respect.

- Tant mieux pour vous. Vous comptez dire quoi aux sbires de votre ex-ami? Il va falloir les convaincre.

- Ne vous en faites pas, je sais pertinemment ce qui les intéresse.

- Pourquoi ne leur avez-vous pas dit le nom de Steve au téléphone?

- Parce que je veux être sûr de pouvoir réintégrer leur rang, et qu'ils oublient le fait que vous connaissiez les règles de ce monde. Laissez-moi parler, voulez-vous? Je les connais, et je sais la manière dont il faut amener les choses. Vous êtes déterminée Nolvine, mais pas assez expérimentée pour discuter avec les puissants. Il faut être très fin lors des négociations, et ne pas hésiter à les caresser dans le sens du poil, sans pour autant en dire trop. En parallèle, il faut bien leur faire comprendre que vous avez quelque chose à leur offrir, une chose unique, et que c'est vous le maître des négociations, pas eux. Vous devez vous rendre indispensable, sans faire preuve d'ambition.

- C'est de la politique en somme.

- La politique est une vaste fumisterie pour faire croire au citoyen lambda que son avis compte. La démocratie est le plus gros écran de fumée qui n'ait jamais été créé. Vous pensez vraiment que le peuple a un quelconque pouvoir? Il ne manquerait plus que ça! Les vota- tions, les puissants en rigolent... comme si un adolescent de 18 ans sans emploi et aucun diplôme, avait le même poids électoral qu'un doctorant de quatre fois son âge. La démocratie est une immense blague en réalité... les votations, les élections, ne servent à rien, c'est les puissants qui dirigent le monde. Tournez à droite, nous arrivons. »

Ils sortirent de la ville et s'engagèrent sur une route sans aucun éclairage. Aux alentours il n'y avait rien, pas de vie, pas de bruit... La nuit était dense et pour ne rien arranger, quelques gouttes vinrent s'écraser sur la voiture. Ils roulèrent une bonne dizaine de minutes et finirent par arriver devant un manoir du XIXe siècle d'architecture française, bien éclairé pour une maison abandonnée dans les bois. Ils se garèrent devant elle et sortirent de la voiture en avançant côte à côte. Si Züger était détendu, Nolvine ne l'était pas, et surveillait tout ce qui l'entourait. Deux hommes très costaud à la peau blanche et au crâne rasé les accueillirent dans un costume noir qui ne fit que les rendre plus imposants. Ils avaient l'air dangereux, et il n'y avait aucun doute qu'ils étaient bien armés et pouvaient rivaliser sans problème avec les sirènes.

Leur voix était froide, leur regard caché par des lunettes noires (qui possédait un mode automatique permettant de voir dans la nuit). Züger, d'une voix faussement rassurée, leur adressa la parole en les fixant. «

- Remerciez votre maître d'avoir accepté de nous recevoir, je lui en suis reconnaissant. Comme je lui ai précisé, j'ai des informations précieuses au sujet de l'Ordre Noir, pouvons-nous entrer pour en discuter? J'ai une ou deux revendications à faire qui, j'en suis sûr, n'éteindront pas l'intérêt de votre maître au sujet de....

- Vos informations permettent-elles d'éradiquer la secte de l'Ordre Noir?

- Oui...

- Alors, suivez-nous. »

L'un des gardes enleva son gant en cuir et claqua des doigts, il remit son gant ensuite. Huit gardes débarquèrent des alentours du manoir et escortèrent Nolvine et Züger à l'intérieur. Soudain, tous s'arrêtèrent, et un homme descendit d'un grand escalier. Il était encore plus grand et costaud que les autres et semblait très inamical. «

- M. Züger... mon maître est surpris que vous l'ayez recontacté. C'est très déplacé de votre part.

- J'ai un paquet à lui livrer. Si les choses se font d'elles-mêmes, je suis sûr que votre maître peut, en collaboration avec ses partenaires, mettre fin à la menace de l'Ordre Noir.

- Je vois... et qui est cette jeune fille?

- Le paquet en question. »

Nolvine eut à peine le temps de réaliser que tous les gardes se sont jetés sur elle pour l'assommer et la ligoter. Bien qu'elle ait réussi à se défendre pendant quelques secondes, ils étaient trop bien formés, nombreux et forts par rapport à elle. Violemment battue, le visage en sang et complètement dans les vapes, elle fut emmenée dans une pièce insonorisée. Le grand homme, face à Züger, était resté impassible pendant toute la bataille, et à la fin de celle-ci, il regarda Züger et s'adressa à lui d'un ton désintéressé. «

- Voilà un bien d'une juste valeur, monsieur Züger. Suivez-moi, vous avez largement mérité de discuter à nouveau avec mon maître. Je suis sûr que ceci fait partie d'un plan, et je suis impatient de savoir qui en est à l'origine et pourquoi vous êtes là. »

Alors que Züger le suivit dans ce luxueux manoir, il reçut un SMS de ma part : Sirènes livrées à Zéxane, en attente de la suite.

Il me répondit : Livraison effectuée. Tout est ok.

Parfait, mon plan était pour l'instant solide. J'attendis donc assise sur mon banc vous disais-je, en regardant à l'horizon Steve arriver. Lorsque celui-ci vint enfin, il n'était pas com- plètement à l'aise, au contraire de moi. Car j'étais tranquille, assise, en le regardant arriver avec un sourire en coin. Peut-être est-il tout de même bon de vous préciser que je me suis changée après la bataille avec les jumelles. J'ai mis une tenue plus « adaptée » pour le combat. Mes cheveux étaient parfaitement attachés, pas un seul d'entre eux ne tombait de côté. J'avais un top et un pantalon serré noir, avec des chaussures plates. À ma ceinture, j'avais quelques armes, dont un couteau, un shocker électrique, un taser et un flingue avec une seule balle à l'intérieur. Celle pour Steve, celle que je lui destinais, celle que j'allais mettre dans sa tête dans quelques instants, si tout continuait à se passer comme prévu.

L'ombre des puissantsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant