Sara

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Quand j'ouvrais enfin les yeux, j'étais nue et blottie contre Michael, qui avait une main dans mon dos.

Les importantes cicatrices qui le parsemaient ne l'avaient absolument pas repoussé. Je n'avais pas de mal à ce qu'il les touche, mais je n'étais pas encore prête à le laisser aller plus loin encore, à le laisser les embrasser, par exemple... Il l'avait d'ailleurs très bien compris.

Même si je l'avais laissé touché ces marques dès le premier soir où on avait dormi ensemble.

C'était la première fois que nous nous étions assoupis conjointement, mais nous n'avions rien fait. Il n'avait rien tenté, j'étais loin d'être prête, et lui était encore légèrement secoué.

On s'était juste contenté de s'endormir enlacés, ma tête contre son torse encore tatoué.

J'aimais bien ces mystérieux tatouages, ils lui avaient apporté quelque chose de singulier.

Mais je comprenais qu'il avait souhaité les faire retirer, et honnêtement, je le trouvais tout aussi beau ; avec ou sans.

Quelque part, c'était comme s'il baissait la garde, le voir torse nu était un peu comme le signe qu'il se montrait réellement, qu'il avait confiance.

Que Michael montrait sa vraie nature, et non celle de l'homme avec un plan. Même si j'estimais bien le connaître à présent, et inversement.

Je tournai légèrement la tête pour regarder l'heure : onze heures. Quelle idée d'avoir coupé le réveil...

Nous avions décidé de le couper afin de se rendormir, profitant de la chaleur du corps de l'autre.

J'entrepris alors de le réveiller en caressant sa joue et son torse.

Un moment plus tard, il bougea un peu et eut un très léger sourire.

- Matinale...

- Il est onze heures. Je rappelle que Sucre nous a invités...

Il ouvrit soudainement les yeux et se redressa, ce qui me fit sursauter.

- On n'a rien à apporter !

Tandis qu'il paniquait, je pouffais très amusée.

- Ce n'est pas drôle ! Reprit-il.

- Au contraire, c'est vraiment plaisant de te voir si détendu que tu as oublié de prévoir quelque chose...

Il prit sa tête dans ses mains, signe qu'il s'en voulait sincèrement. Ce qui montrait aussi qu'il devait avoir rarement l'habitude d'oublier des choses.

Je passai une main dans son dos et le caressa pour le rassurer.

- Ce n'est pas très grave, on pourra s'arrêter en chemin. Assurais-je. C'est juste un repas, c'est pas très important, pense à ce que tu apporteras à son mariage plutôt.

Il eut un soupir et regarda un instant le plafond avant de tourner ses beaux yeux clairs dans ma direction.

- Tu as raison. Je dois me détendre...

- Tu étais comme ça avant tout ça ? À tout prévoir ?

- Pas autant, j'aimais être organisé, c'est tout. Malgré, ça, ça n'a jamais été mon genre d'oublier quelque chose comme ça. S'excusa-t-il.

-  Ne t'inquiète pas.

- C'est peut-être bon signe, ça veut dire que je me sens de plus en plus en sécurité et que je m'accommode mieux à une vie... Normale.

- Mais oui. Rassurais-je. Tu te débrouilles très bien. Concentre-toi sur le positif, tu vas enfin pouvoir rencontrer Maricruz qui est comme une légende pour toi...

Il pouffa et eut un grand sourire :

- Je te jure, à Fox River, on parlait soit de l'évasion, soit je l'écoutais me parler d'elle ! Ça lui arrivait de me parler de toi parfois.

- Vraiment ? M'étonnais-je.

- Tu connais Sucre, il aime bien charrier. Je pense qu'il avait deviné, il a su que je t'aimais bien avant que je m'en rende compte.

- Que veux-tu dire par là ?

- On est tombés amoureux rapidement, parce que c'était sincère, n'est-ce pas ?

- Ça pour être rapide, ça l'était... M'amusais-je.

- Mais on a mis du temps à se l'avouer. Au début, je devais être à l'infirmerie, je n'avais pas... Pas besoin d'essayer de te séduire. Je menais mon entreprise tout seul, et dans le seul cas où j'aurais eu besoin de le faire, c'était pour la clé. Je n'ai pas pu, et j'étais déjà séduit. C'est pour ça que ç'a toujours été réel... Je voulais être avec toi. Et Sucre l'avait bien vu. Il voyait mon sourire quand je le rendais à l'infirmerie, où l'air soulagé que j'avais en revenant. Je sais pas, ça devait être bêtement évident.

J'eus un grand sourire à cette déclaration sans pouvoir m'empêcher de demander :

- Et qu'à dit Lincoln ?

- Rien, il n'a rien dit du tout. Il s'est dit que c'était un peu tard pour qu'on ait la conversation. Répliqua Michael, avec un sourire. Le moment où elle était censée avoir lieu, en théorie, LJ est né. J'ai toujours été autodidacte.

Je lui donnais un coup d'épaule, hilare.

- Pfff... Riais-je.

- Tu peux témoigner en plus.

- Arrête de te jeter des fleurs enfin !

- Je peux t'en jeter aussi, si tu veux. Elles sont bien méritées ! Non, plus sérieusement, il a juste vu que je t'aimais et que ça me rendait heureux, je pense qu'il s'est assuré de son côté que tu étais la bonne.

- C'est tellement Lincoln de faire ça... Constatais-je. J'ai donc passé les tests du grand frère !

- C'était plus ou moins officiel quand on est sortis de ton bateau ce matin-là et que seul lui était levé... Grimaça-t-il.

- C'est vrai que ce n'était pas de chance. Me rappelais-je.

Nous étions les derniers à être allés nous coucher, on s'était assis au bord de l'eau et nous avions beaucoup parlé ce soir-là, puis quand nous étions rentrés la nuit tombée, Michael était monté dans le bateau avec moi.

Et cette fois-ci, pour la première fois, nous avions franchi toutes les barrières et ce qui nous était interdit et impossible auparavant.

Lors du petit matin, quand nous avions prévu de sortir discrètement et faire comme si de rien n'était, Linc était déjà levé, un café à la main.

Avec le recul, ça nous faisait rire, mais sur le moment, nous avions été pris d'un embarras tel que Lincoln, qui avait toujours un mot pour nous taquiner, avait été muet comme une tombe.

Pendant presque deux heures, nous nous étions regardés dans le blanc des yeux, en attendant que les autres se lèvent aux alentours de huit heures.

- Il ne s'y attendait tellement pas qu'il n'était même pas choqué quand il m'a dit que tu étais enceinte... Ou alors c'est peut-être parce qu'il était à demi-mort.

- Michael ! M'indignais-je, malgré tout, avec un sourire. Je sens que les prochaines années vont être bien remplies avec vous tous...

- Ça va être bien.

- Oui, ça va être bien. Dis-je en finissant par me lever.

Il laissa traîner son regard sur mon corps nu avant de se lever, lui aussi dans son plus simple appareil, et demander :

- Douche ?

- Douche.

Et c'est dans les câlins et les rires que nous nous préparions pour rendre visite à notre ami, sa fiancée et sa fille.

𝐌𝐘 𝐃𝐀𝐑𝐋𝐈𝐍𝐆 𝐏𝐄𝐀𝐂𝐄 | prison break - michael x saraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant