BURNING HEARTS

𝒸𝒽𝒶𝓅𝒾𝓉𝓇𝑒 𝒳𝐼𝒳

Je pouvais vivre à travers ses yeux,
c'était beau.

Hey, bonne lecture les girls💅🏼

YSÉE.
Huit ans plus tard.

-Comment tu as pu oser me cacher quelque chose de la sorte ? M'accusa Abby en finissant son pot de glace, en plein mois de décembre.

J'étais de retour à Manhattan depuis quelques jours, et je n'avais jamais été aussi heureuse de remettre les pieds sur le sol américain. Les évènements de Paris trottent encore dans ma tête, me rendant paranoïaque sur les bords, je ne pouvais plus garder ça pour moi.

Ma meilleure amie se tenait en tailleurs devant moi, en me fusillant du regard.

-Je sais... je sais que j'aurais dû t'en parler mais-

-Mais rien du tout me coupa-t-elle, Ysée ta mère a levé la main sur toi, à tel point que les marques étaient encore visibles sur ton corps des jours après, et en aucun cas tu t'es dit qu'il fallait me prévenir ?

Je baissai la tête, honteuse, et culpabilisant de lui avoir cacher ce secret. Je jouais nerveusement avec une mèche bouclée.

-Abby, crois-moi que je sais que ce que j'ai fait crains énormément, et j'en suis sincèrement désolée honnêtement m'excusais-je, je pense que moi-même je n'arrivais pas à me rendre compte de ce qu'il se passait réellement...

Elle posa son pot de glace à la framboise sur la table basse près du canapé, et arborant toujours une moue boudeuse, elle vint me serrer fort dans ses bras.

-Ta mère ne t'as jamais mérité Ysée, soupira-t-elle, jamais.

L'émotion me nouait la gorge, alors que je repensais à ma mère lorsque j'étais plus jeune, vraiment plus jeune. Elle avait l'air si heureuse d'avoir une fille, comment tout a pu changer aussi subitement...

-Ce n'est pas le plus gros de ce que j'ai à te raconter, Abby lui annonçais-je en me redressant, et je sais que ça ne va pas te plaire mais j'attendais vraiment d'être rentrée à Manhattan pour t'en parler.

Ignorant son regard accusateur, je me levai et me rendis près de mon porte dossier afin de saisir la lettre, ensanglantée que j'avais reçu plutôt à Paris.

Car c'était ça le fin fond du problème.

-J'ai reçu ça, à mon hôtel à Paris lui dis-je solennellement en lui tendant la lettre qu'elle m'arracha à la minute.

Son visage blêmit et ses sourcils s'arquèrent d'incompréhension.

-La... faille ? lisait-elle lentement en inspectant la lettre.

Elle leva les yeux vers moi, attendant que je lui en dise plus.

-Je ne connais ni l'expéditeur, ni la signification de ce mot répondis-je en m'asseyant de nouveau. L'écriture est en-

-Bordel s'exclama-t-elle, mais quelle horreur cette odeur, on dirait du-

-C'est du sang finis-je par lui avouer en jouant avec une mèche, quelqu'un m'a rédigé une lettre avec du sang.

Elle posa ses coudes sur ses jambes, sans parler. Elle tenait si fort la lettre, que je craignais qu'elle la déchire.

-Quelqu'un t'as rédigé une lettre anonyme avec du sang ? Après l'explosion ? Après le policier ? me regardait-elle d'un œil incrédule.