BURNING HEARTS

𝒸𝒽𝒶𝓅𝒾𝓉𝓇𝑒 𝒳𝒳

Le plus grand sacrifice que j'ai pu faire par amour ? M'oublier pour qu'il puisse vivre.

KYLE.
Huit ans plus tard.

-Tu sembles t'égarer, Kyle, tu es de moins en moins performant commença-t-il en faisant grincer la lame de son couteau sur la table.

Je n'avais aucune envie d'être là. Si ça ne tenait qu'à moi, j'aurais évité cette réunion, comme les cinq précédentes.

Assis sur une chaise bancale, en face de lui, une main dans la poche en train de faussement me concentrer sur ce qu'il avait à me dire, je m'impatientais.

-Va droit au but, lançais-je sans prendre en compte ce qu'il venait de dire.

Il se redressais en s'éclaircissant la gorge, son regard noir essayant de me percer à jour. Sous ses airs sereins, je savais qu'une partie de lui me craignait, et j'adorais attiser la peur chez les autres.

-Aurais-tu une faille ? finit-il par me demander en déglutissant légèrement.

Je me redressais immédiatement, la mâchoire contractée. Même si ce fut subtil, ses mains, se mirent à trembler quelque seconde.

-Une faille ? Parce que je n'ai pas explosé une gorge à mains nue ? Parce que je laisse à mes hommes le soin de faire le boulot ?

J'avais ancré mon regard dans le sien, rapprochant quelque peu mon visage. Mon ton était plus condescendant qu'autre chose, et bien trop calme.

Il le savait.

-Ce n'est pas ton genre de ne pas terminer le travail ajouta-t-il.

Je tapais du point sur la table, ce qui fit sursauter les hommes qui gardaient le local, les forçant à saisir leurs armes.

-Je diriges cette organisation, comme j'en ai putain d'envie finis-je par ajouter en me vautrant sur le dossier de ma chaise, rien ne m'oblige à tuer, tant qu'à la fin tu récupères tes précieux cadavres.

-Tu diriges ? rebondit-il en me toisant.

Il était le dirigeant de l'organisation criminelle dont j'étais à la tête, le tueur d'élite, le commandant des opérations.

-Parce qu'entre toi et moi, tu penses que qui dirige cette organisation de merde ? ajoutais-je en faisant passer ma langue sur ma lèvre inférieure. Tu te tournes les pouces, ne branles rien pendant que je gère ton putain de terrain, d'une main de maître.

Qu'il soit dirigeant sur le papier n'y changeait rien, si demain, je me levais avec la ferme envie de l'assassiner, personne n'allait s'y opposer premièrement, et ensuite, je n'hésiterais même pas un peu à le faire.

Dante m'observa d'un œil incrédule, il doit se dire que je n'ai plus rien du garçon qu'il a rencontré il y a deux ans, qui n'était même pas sûr de ce qu'il faisait ici.

-Kyle, reprit-il, le poste de commando est lié au mérite, tu es sur un siège éjectable, ne l'oublie pas.

Je retins un rire dans ma gorge et haussai un sourcil.

-Essayes, ajoutais-je simplement en jouant avec une de mes bagues en argent, essayes de me faire bouger d'ici, tu ne peux rien compte moi, je te préviens simplement.

-Tu penses ? rétorqua-t-il du tac au tac.

-Non, je le sais répondis-je simplement.

À la suite de ça, je me levais si rapidement qu'il n'eut même pas le temps de saisir son arme, puis me retournais vers ses deux gardes en saisissant mon arme et leur tirant à chacun une balle entre les deux yeux.