𝒸𝒽𝒶𝓅𝒾𝓉𝓇𝑒 𝒳𝒳𝐼𝒱

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Bonne lectures mes starlettes 🫂
Pour les plus sensibles : grosse distribution d'amour et de mouchoirs ☕️






YSÉE.
Sept ans plus tôt.








14 février.


Je fixais la scène qui se déroulait en face de moi, complètement impuissante, complètement submergée par la violence de ma propre tristesse.

Mes yeux, embués de larmes que j'essayais tant bien que mal de retenir ne pouvaient que traduire émotionnellement, l'avancée de ma maladie.

Je perds mes cheveux.

Immobile, face à mon miroir, je tiens dans ma main droite ma brosse à cheveux, sur laquelle ils se sont accrochés en paquet.

Je perds mes cheveux.

Devant la violence de cette révélation, je fermais les yeux, faisant immédiatement rouler de grosses larmes sur mes joues.

Ma main tremblait, et la brosse menaçait de se fracasser par terre, tant ma poigne était fébrile.

J'étouffais de nouveau un sanglot, lorsque ma main libre vint toucher la zone où mes cheveux s'étaient arrachés.

Rien.

Il n'y a plus rien d'autre qu'un énorme trou, laissant potentiellement apparaître mon cuir chevelu.

Mes yeux passèrent de nouveau sur la brosse, essayant de sortir de ce cauchemar, alors que la réalité était bien plus brutale que le pire des cauchemars.

Ça devait arriver.

Mes mèches bouclées pendaient mollement sur ma brosse, alors que les larmes commençaient à sécher sur mes joues.

J'étais incapable d'articuler quoi que ce soit. Une plainte, une supplication, un cri.

Je n'étais même plus capable de ressentir quoi que ce soit, outre mon estomac se retourner dans mon ventre alors que je réalisais petit à petit ce qui était en train de se dérouler.

J'allais arriver au fameux moment où je devais me raser les cheveux, à cause des effets de la chimiothérapie.

Lorsque l'information arriva à mon cerveau, je lâchais violemment la brosse qui s'échoua au sol, dans un bruit discret, tout en posant mes deux mains sur ma bouche.

Mon corps frêle tremblait comme une feuille morte face au vent.

La réalité trouve toujours un moyen violent de me revenir en pleine face, de me rappeler que je ne suis pas pleinement fonctionnelle.

De me rappeler cette putain de cancer ! Cette tumeur ombrageuse qui me bouffe chaque jour !

-Maman ? l'appelais-je à la voix à moitié brisée en passant ma tête dans l'embrasure de ma porte.

Pas de réponse.

-Maman ? S'il te plait je- tentais-je en vain de la rappeler à nouveau, en sachant pertinemment qu'elle n'était pas à la maison aujourd'hui.

Je ne peux pas le faire toute seule. Je n'arriverais pas à le faire toute seule.

Mon corps était en proie aux émotions les plus brûlantes possibles. J'avais envie de vider mon estomac dans la cuvette, mon ventre me faisait atrocement mal.

Mes bras fins étaient flageolants alors que j'essayais d'atteindre mon téléphone disposé sur l'évier. Le moindre effort me demandait une force encore plus titanesque que la précédente, alors que mes muscles semblaient tous engourdis, dans chaque putain de partie de mon corps.

BURNING HEARTSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant