𝒸𝒽𝒶𝓅𝒾𝓉𝓇𝑒 𝒱

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SIX ANS PLUS TARD.

KYLE

Quelques temps avant l'appel d'Ysée.

Une longueur. Vingt-cinq mètres en crawl.

Deux longueurs. Cinquante mètres en crawl.

Troisième longueur. Vingt-cinq mètre en crawl sur le dos.

Mes muscles du dos s'étirent. Mes épaules me brûlent. Et ces yeux sont toujours impeccablement imprimé dans ma tête.

Ces putains de yeux noisette.

Quatrième longueur. Vingt-cinq mètres en papillon.

Cinquième longueur. Sixième longueur. Cinquante putains d'autre mètre en crawl.

Effacez-vous. Sortez de ma mémoire. Restez là où je vous ai putain d'enfoui ces six dernières années.

Je plonge de nouveau. Rester sous l'eau le plus longtemps. Fuir la réalité par tous les moyens.

La fuir. L'effacer complètement. Ses yeux, sa bouche, ses cheveux. Ce cou fragile, cette peau brune sans imperfections.

Ysée Oberman.

À peine avais-je sorti la tête de l'eau pour respirer, que la réalité me fouetta. Encore, et encore.

Il fallait que je tombe sur les yeux qui me hantent depuis six ans, ce matin, il fallait que je tombe sur les siens.

Lorsque mes yeux ont croisé les siens, que j'ai replongé dans... mon ancien refuge favori, mon ancien havre de paix. Elle était là, six ans plus tard. En face de moi.

Septième longueur. Huitième longueur. Neuvième longueur. Cent-cinquante mètres en crawl sur le dos.

Cette menteuse. Vicieuse. Manipulatrice. Lâche. Je ne devrais pouvoir ressentir que de la haine à son égard.

Mais non. Lorsque mon corps est entré en contact avec le sien dans ces toilettes, lorsque mon cœur a failli lâcher en voyant les larmes qu'elle retenait. J'ai compris que même après tout ce temps, elle me ferait toujours le même putain d'effet.

Mais je ne la laisserai pas gagné. Pas cette fois.

Ça fait trois putains d'heures, que j'essaye de me sortir ces images de la tête. Trois heures, que j'essaye en vain de ravaler cette rage, cette haine, cette tension que j'ai accumulé rien qu'en croisant ses yeux.

Et je n'y arrive pas. Ce que j'ai dans le côté gauche du cœur, s'emballe. Ça bouge, ça me compresse. Il marche.

Il s'est remis en marche, pour la même personne qui l'a fait se mettre en veille. En arrêt presque complet.

Parce que cette triste réalité est là : j'allais demander à la femme que je n'ai jamais pu oublier, d'organiser mon mariage avec une autre.

Et j'étais pire que remonté à l'idée de me dire que j'allais me coltiner Ysée, je ne voulais pas la voir. Ni l'approcher. Ni lui parler. Ni l'entendre.

-Eh ! Kyle m'interpella une voix qui me semblait lointaine.

En ouvrant les yeux, je vis une silhouette d'à peu près ma taille me surplomber du bassin. Je regardais mon meilleur ami d'un air incrédule.

-C'est la quatrième fois que j'hèle ton nom comme un tonto (imbécile) dit-il d'un ton inquisiteur.

-Si j'ai les oreilles dans l'eau c'est normal que je ne t'entende pas, klootzak (connard en néerlandais) lui répondis-je en retirant mes lunettes de nageurs, tout en rabattant mes cheveux en arrière.

BURNING HEARTSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant