Depuis sept longues années Rose a quitté San Francisco et est devenue écrivaine.
Après la mort de sa grand-mère, les secrets du passé déterrés, elle s'est exilée en Toscane, sur les traces de sa famille paternelle. Elle y écrit son prochain roman to...
Je vous ai suffisamment fait attendre je crois...alors je vous laisse avec ce chapitre 15...
Et je vous dis à la semaine prochaine !
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Lizz est retournée auprès de Franck, une heure à peine après être venue déposer la petite Camilia.
Nous sommes restés un moment à attendre bêtement, postés à côté du téléphone, comme si le fait de ne pas parler, d'attendre sagement amènerait plus vite une issue, positive de surcroît. Mais Camilia nous a vite rappelé à l'ordre comme les enfants savent le faire.
À peu près au même moment, Meghan, que Dan avait prévenu des évènements, rentrait avec Livio. Exténuée par sa journée de travail et cette mauvaise nouvelle, Dan lui a proposé d'aller s'allonger pendant qu'il donnait le bain à leur fils. J'ai tout naturellement proposé à mon tour de donner le sien à Camilia.
— Ça ne t'embête pas ?
— Bien sûr que non.
C'est ainsi que je me retrouve à quatre pattes devant la baignoire de la salle de bain attenante à la chambre de Jack à prendre soin de sa fille. Elle a le même regard gris acier que son père, mais le bas du visage souriant de Meghan, ainsi que ses cheveux bruns aux magnifiques reflets dorés.
Elle gazouille une suite de sons par lesquels elle veut certainement me raconter des choses très intéressantes.
— Tu es super bavarde, mademoiselle Dawson ! Mais avec cette adorable frimousse, je peux tout te pardonner ! Ton papa et ta maman auront du souci à se faire plus tard !
L'ironie de passer du temps avec les êtres les plus innocents qui soient. Je suis en train de faire des projections sur la vie de famille de Jack et Samantha alors que nous ne savons même pas s'ils sont vivants.
Je crois que prendre soin d'elle est une sorte de salut à double tranchant : elle m'occupe les mains et l'esprit, mais me ramène sans cesse en plein visage les traits de celui qui m'est cher.
Camilia me répond en jetant ses petits pieds comme une furie à la surface de l'eau et je me retrouve bientôt complètement inondée. Et elle se marre ! Non, mais quelle chipie !
Lorsque je redescends au salon, son biberon du soir est prêt et Meghan est en train de donner à manger à Livio. L'ambiance reste pesante, mais la présence des enfants nous donne de l'oxygène puisqu'ils sont à des années-lumière d'imaginer ce qui se trame autour d'eux.
La soirée s'écoule dans une lenteur étouffante. Une fois les enfants endormis, nous nous regardons sans oser nous parler, sans oser émettre des hypothèses, sans oser appeler quiconque.
Meghan, en proie à des douleurs d'estomac, sirote une tisane pendant que Dan opte pour son liquide ambré favori. Un single malt de caractère à la robe brune magnifique. Le précieux liquide n'a pas le temps de rouler contre les parois du verre. Le premier est englouti en deux imposantes gorgées. Elles brûlent sa gorge et recouvrent, l'espace d'un instant, la souffrance qui paralyse ses muscles. Dans quelques minutes, l'effet de l'éthanol viendra anesthésier les lames qui percent son cœur de colère autant que de chagrin.
