Racing Hearts : Charles Leclerc x Amanda Anisimova (Terminé)

15.Elle est mignonne comme tout.

Charles.

J'attends la fermeture pour me glisser discrètement dans le salon de coiffure de ma mère. 

- Tu as encore du temps et de l'énergie pour moi ? 

Pascale Leclerc sautille sur place, toute guillerette lorsqu'elle découvre l'invité surprise que je suis. Je roule jusqu'à elle, ressentant sa joie communicative.

- Mon grand ! Tu viens pour une coupe ? Bien sûr que j'ai toujours le temps et l'énergie pour mon petit chéri.

- Maman...râlé-je plus pour le forme, me sentant comme un enfant lorsque elle m'appelle ainsi. 

Au fond, je le sais, elle est adorable. J'ai de la chance de l'avoir comme mère. 

Elle me montre le fond du salon.

- Tu passes au shampoing ? 

- Avec plaisir.

Je m'exécute sans me faire prier, je pense qu'on serait beaucoup à classer le "shampoing au salon de coiffure" parmi notre top 10 des petits plaisirs de la vie. 

Ma mère a des mains délicates, elle me masse le crane avec douceur. Je ferme les yeux et me détend, oubliant tout, seulement focus sur le bruit de l'eau tiède qui coule derrière ma tête.

Lorsque le rinçage prend fin, ma Maman pousse mon fauteuil jusqu'à son poste afin de s'occuper de ma coupe de cheveux, ça commençait à être trop long, surtout sur les côtés, il était temps d'intervenir. Je souris, déjà que je me suis rasé tout seul comme un grand tout à l'heure...Je commence à me reprendre en main, c'est bon signe.

- Comment ça se passe pour toi ces jours-ci, mon garçon ?

Je réfléchis un instant. Je ne sais pas trop par où commencer alors je me laisse porter...

- J'ai rencontré quelqu'un. Une fille, je veux dire...je crois...

Ma mère a un sourire de cachottière, j'ai presque l'impression de ne rien lui apprendre mais elle me laisse poursuivre. 

- C'est une joueuse de Tennis, elle est engagée dans le Tournoi qui se passe ici cette semaine.

Maman a les yeux qui brillent. Bon, je pense que la nouvelle lui fait plaisir. 

- Je peux la voir ?

Je me gratte brièvement la joue. 

- Bien sûr. Tu as une photo d'elle et moi dans mon téléphone, tu peux le prendre dans ma poche, mon code c'est...

Ma mère pose ses outils et prend mon téléphone avant même que je ne puisse finir ma phrase. 

- Je connais ton code, petit cœur. 

Elle tape les chiffres sur mon écran tandis que j'ouvre de grands yeux.

030889.

La date de naissance de Jules.

Ma mère fouille dans ma galerie, heureusement que je n'ai rien de compromettant dans mes photos récentes...

Elle finit par trouver et me demande si c'est bien elle, j'hoche la tête.

- Oh Charles, elle est mignonne comme tout.

Maman sourit de toutes ses dents. Une réaction qui me fait plaisir, même si elle a toujours été ouverte vis à vis de mes copines. 

- Bon, il ne s'est encore rien passé entre nous, hein...On a juste mangé une glace...

- N'empêche, je suis surprise, me coupe t-elle.

Elle range mon téléphone puis reprend sa paire de ciseaux. Je lui jette un regard, sans comprendre. 

- Tu aimes les blondes toi maintenant ? C'est marrant, tu n'as toujours couru qu'après des jolies brunes, je croyais que ton style de femme, c'était les latines.

J'ouvre la bouche.

Tiens.

C'est une observation valide ça.

- Sur le principe tu as raison mais je ne sais pas, Amanda a quelque chose de spécial.

- Oui, je vois ça. Elle a le regard coquin.

- Maman ! 

Ma mère rit.

- Pas dans ce sens-là, mon fils. Elle a l'air espiègle, c'est tout. 

J'explose de rire. Super l'esprit mal placé, même avec ma mère en face. 

Ma coupe de cheveux prend forme. Je me sens un homme nouveau après cette petite heure à discuter avec ma mère. 

Nous passons encore quelques instants ensemble suite à ça. 

On rigole, c'est léger. Je savoure. J'avais besoin de ça. 

Depuis le début de ma carrière de pilote, je passe beaucoup moins de temps avec ma famille que je le voudrais. Bien sûr, Arthur était là dernièrement, Lorenzo l'accompagne puisqu'il gère sa carrière, donc j'ai au moins mes frères à proximité mais ma mère me manque parfois. J'ai peur de laisser passer trop d'années sans la voir suffisamment. Et ce n'est pas les quelques week-end de course où j'arrive à la faire venir ou le GP de Monaco, une semaine par an qui changeront ça.

L'accident n'a pas que du négatif.

Je peux ralentir. 

Profiter.

Respirer.

(Pas comme ce matin face aux journalistes).

En regardant mon téléphone, je vois que j'ai un message whatsapp de Charlotte. Ah tiens ? Et un message d'Amanda sur Instagram. 

Hmm.

Je souris.

J'ai le temps. Je regarderai ça plus tard.

En attendant, je reste sur mon petit nuage.