60. La Course à trois - 1ère Partie

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Charles. 

Mains sur le volant. 

Adrénaline dans les veines. 

Je suis prêt. 

Les lumières s'éteignent. 

Pied sur l'accélérateur. 

Ma première course depuis des mois. 

Je vais tout défoncer. 

C'est mon jour.

Rien ne m'arrêtera.

Les trois voitures s'élancent. 

J'attaque Carlos dès le premier virage mais il ferme la porte. 

Merde. 

Je me doutais que je ne l'aurais pas aussi facilement mais quand même...

C'était proche. Très proche. 

J'ai falli le toucher. Faut que je fasse gaffe. Que je réapprenne à appréhender les distances. 

Le simulateur ou les séances de tests/qualifs n'ont rien à voir avec ce qu'on vit dans ce genre de moment. 

La vision tunnel. Le coeur qui bat à cent à l'heure. 

La course est un monde à part. 

Lewis s'échappe. 

Je suis en 3ème position. Je m'occuperai de son cas, plus tard. 

Carlos a fait une erreur. 

Il a décidé d'adopter une stratégie différente de celle que le britannique et moi avons choisi. 

Il a commencé sa course en pneus médiums, à bandes jaunes. Ils tiennent plus longtemps certes, mais sont beaucoup moins rapides. Je roule en pneus softs, à bandes rouges. Dégradation rapide, vitesse optimale. Je vais donc l'exploser en vitesse pur et ce très rapidement. 

Il mise sur la fin de course. Lewis et moi devrons nous arrêter plus tôt à cause de l'usage de nos gommes rouges, à ce moment ce sera notre tour de mettre les médiums tandis que l'espagnol chaussera ses pneus softs après son arrêt tardif. Il compte donc nous attaquer en piste à ce moment-là. C'est une stratégie très risquée à mon sens. Il sera premier pour un temps quand nous passeront au stand mais il va faire tout le début de la course derrière nous à perdre de précieuses secondes et devra tout rattraper à la fin...Enfin je dis ça...Ce sera vrai, quand j'aurai accompli mon dépassement. 

Je le suis de près. Faut que je fasse gaffe. Le dirty air va foutre en l'air mes pneus plus rapidement que ceux de Lewis, voila ce qui se passe quand on est juste derrière une autre voiture. Carlos compte aussi là dessus, raison de plus pour que je me débarrasse de lui, le plus tôt possible. 

Je tente une nouvelle attaque au troisième tour. Nouvel échec. 

Putain. Je n'ai plus beaucoup de temps. Si je ne fais pas le trou rapidement, il va me détruire en fin de course...

Comme on dit, jamais deux sans trois. J'arrive à décroiser au moment opportun pour enfin prendre la deuxième seconde. 

- YES. LET'S GO !!! hurlé-je dans mon casque. 

- Good job, Charles, commente Tonio mon ingénieur pour la journée, les titulaires de la souderai n'étant pas présents aujourd'hui pour ne pas donner d'avantages injustes à ceux habitués à travailler avec eux. 

Même chose pour les mécanos d'ailleurs. Une bonne partie n'est pas celle présente sur les GP. Ils ont l'entrainement et la technique mais ne sont pas ceux qu'on croise le plus souvent. Le peu d'habitués a été divisé dans les trois équipes de manière égale, équité encore une fois. 

J'espère qu'il n y aura pas d'accident au stand...Déjà qu'avec les réguliers, c'est souvent la merde...

Pas le temps de penser à ça. 

Je viens de passer Carlos, il faut que je trace. 

Il est temps de passer en mode "tours qualifs" pour achever mes pneus avant mon arrêt et prendre le plus d'avance possible. 

- Where is Lewis ? (=Où est Lewis?)

Mon ingénieur prend quelques secondes pour répondre, le temps de recueillir les infos. 

- 15 seconds ahead (=15 secondes devant toi). 

- Autant que ça déjà ?!

Je ne sais pas comment je vais me rapprocher de lui. Ses pneus sont en meilleurs états que les miens. Il doit donc faire de meilleurs chronos, bénéficiant d'une piste dégagée. Je n'ai mis que trois tours à passer Carlos mais c'était déjà trop visiblement. 

Est-ce que je suis rouillé ? Je me demande ce qu'un Prime Charles Leclerc en saison régulier aurait fait de différent. 

Bon. Focus. Je vais faire le max pour assurer avec les cartes que j'ai en main. 

Le reste ne dépend plus de moi. 

*

Arrêt au stand au dixième tour. J'ai poussé mes pneus le plus loin possible mais ça fait déjà deux tours que je patine, l'adhérence n'est plus là, autant ne prendre aucun risque. Quinze tours à faire en médium, ça devrait le faire. 

Je repars sans encombre, expirant de soulagement, j'avais peur que les mécanos merdent. S'il y a un problème aujourd'hui, je n'en serai pas la victime. 

La suite de la course est assez...solitaire. 

Lewis est loin devant. Je ne sais pas à quel tour, il s'est arrêté mais je ne le vois plus depuis le départ. 

Jouer la gagne...Tu parles. 

Carlos est aussi aux abonnés absents. Tant mieux. Maintenant que nous nous sommes tous arrêtés, je suis de nouveau en deuxième position. 

En sandwich entre les deux titulaires de cette année 2025.

Je continue à rouler en restant le plus concentré possible. C'est loin d'être fini. Parfois il suffit d'un virage dans le dernier tour pour cacher sa course et ce n'est pas ce pauvre George Russell qui dira le contraire... 

Mon ingénieur m'annonce les cinq derniers tours. 

Commençant à suer énormément, je bois une gorgée dans la paille de mon casque. 

Allez Charles, plus que quelques boucles...

Mon coeur manque un battement. 

Je viens de voir quelque chose qui ne me plaît pas. 

La Ferrari de Carlos Sainz JR. est dans mon rétroviseur. 

Racing Hearts : Charles Leclerc x Amanda Anisimova (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant