Racing Hearts : Charles Leclerc x Amanda Anisimova (Terminé)

55.Tout gâcher 101

Charles. 

J'avais bon espoir. 

Qu'elle accepte de me suivre à l'arc de Triomphe pour que je lui donne ma version de l'histoire était bon signe. 

J'ai glissé un GROS billet au staff du lieu pour qu'on ait l'accès simplement pour nous quelques minutes...Besoin d'être seul avec ma douce.

La vue rajoutant un côté romantique, je me disais que c'était dans la poche. 

Sur le trajet, elle ne me semblait pas particulièrement énervée. Comme si elle aussi avait compris que quelque chose clochait. 

Qu'une ou plusieurs personnes jouaient avec nous. 

Je lui ai raconté les circonstances de la photo, je lui ai dit que j'avais coupé les ponts avec Charlotte...une bonne fois pour toute. 

Les informations ont eu l'air de rebondir sur elle sans pénétrer à l'intérieur. 

Elle avait déjà pris sa décision.

- I can't be your girlfriend, anymore. (=Je ne peux plus être ta copine).

 Je regarde ce ciel rosâtre. 

Le coucher de soleil est sublime aujourd'hui.

En haut du monument, on voit tout en petit. 

C'est majestueux. 

Je me sens si loin. Si haut. Comme l'autre fois avant mon saut en parachute. 

Dans les étoiles. 

Presque comme ci...je n'appartenais plus vraiment à ce monde. 

- You're making me stronger...(=Tu me rends plus forte...). 

Amanda continue son speech. 

Mon regard est ailleurs, mais je l'entends. 

- You're also making me weaker. (=Tu me rends aussi plus faible).

Je souris. Regard dans le vague. 

Pierre avait raison alors. 

Il y a bien un effet Charles Leclerc. 

La joueuse de tennis se rapproche à pas de chat, se glissant à côté de moi pour observer la vue. 

- I knew the kiss was weird, something was...off. Like I couldn't believe it and not because I'm in denial. Because it was BS. But the way I reacted...The way I always react when it's about you...(=Je savais que le bisou était bizarre, quelque chose semblait...faux. Je n'y croyais pas et pas parce que j'étais dans le déni. Parce que c'était des conneries. Mais la façon dont j'ai réagi...La façon dont je réagis quand c'est à propos de toi...)

Nos regards se croisent. 

Elle ne peut masquer sa tristesse. Je vois que chaque mot qu'elle prononce lui brise le coeur. 

- I think I love you too much for my own good. I fell for you way too fast. Rick tried to warn me. My career is the most important thing in my life. I'm sacrificing it all by jumping like that in this relantionship. I almost lost today because I spent the god damn match to think about you. I can't allow that... (=Je pense que je t'aime trop pour mon propre bien. Je suis tombée amoureuse beaucoup trop vite. Rick a essayé de me prevenir. Ma carrière est la chose la plus importante dans ma vie. Je suis en train de la sacrifier en sautant à pieds joints dans cette relation. J'ai failli perdre aujourd'hui presque j'ai passé tout ce putain de match à penser à toi. Je ne peux pas me le permettre.). 

Mon coeur saute. 

C'est la première fois qu'elle me dit qu'elle m'aime. 

Je suis obligé de répondre. 

- So you're in love with me, but you're running away ? (=Donc tu m'aimes, mais tu t'enfuis?)

Elle détourne le regard, ne pouvant supporter la manière dont mes yeux sondent son âme. 

- Charles, please. It's hard...(=Charles, s'il te plait. C'est difficile...)

Ses yeux commencent à s'humidifier. Elle essaye de le cacher. La lumière dans le ciel faiblit pour l'y aider. Pourtant, rien ne m'échappe. 

- So you're the coward of the two. Who would have thought ? (=Donc c'est toi la trouillarde du duo. Qui l'aurait cru?)

Elle va pour parler mais ne parvient toujours pas à me regarder, ni à articuler quoi que ce soit. 

J'ai face à moi une athlète d'un mètre quatre vingt...qui ressemble soudainement à une gamine complètement paumée. 

- You really believe this ? (= Tu y crois vraiment?)

Ses yeux trouvent enfin les miens. Je poursuis. 

- That we can't work ? (=Que ça ne marchera pas ?)

Amanda ne maintient pas le contact visuel. Je vois que je la soumets à une dure épreuve. Mon empathie est mesurée. C'est toujours elle qui est en train de rompre avec moi. 

- I...I'm sorry. (=Je...Je suis désolée.)

Je me détourne d'elle. 

Moi aussi, ma belle. Moi aussi.

*

Je suis sorti de ma rêverie par les employés de l'Arc. 

- Monsieur Leclerc ?

Je crois que c'est la troisième fois que le petit homme à moustache m'appelle. 

Je me tourne et lève le menton vers lui. Ma joueuse de tennis est partie depuis longtemps. Dieu seul sait combien de minutes ou d'heures, j'ai passé à contempler ce ciel nocturne. 

- Nous allons rouvrir au public, si ça ne vous embête pas, annonce t-il d'une voix claire, presque suppliante. 

Je souris poliment pour le rassurer et hoche la tête. 

J'ai beau être Charles Leclerc, l'Arc de Triomphe ne m'appartient pas. 

Je quitte les lieux, le cerveau vide. 

En marchant dans les rues de Paris, casquette Roland Garros sur la tête, je tombe nez à nez avec mon reflet dans le miroir. 

Je porte encore sur mon visage les marques de mon combat avec Nick. 

Je ris nerveusement. 

Ce soir, mon visage n'est pas le seul à être blessé.