Chapitre 14

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Gabriella

Je prends mon portable et ma peur me saute en pleine figure. Elena m'a envoyé l'article qui parle de Nino et moi, même s'il ne me nomme pas. Elle l'a vu dans cette foutue presse qu'elle adore lire. On ne voit ni mon visage ni mon nom, seules les personnes qui me connaissent peuvent voir que c'est bien moi. Une sueur froide me parcourt, Elena l'a vu Tony a pu le voir également. Je reste crispée, tétanisée.

La journée passe sans que j'arrive à quitter mon état d'anxiété extrême. Le soir même j'envoie un mail à Nino pour l'informer que je dois m'absenter pour des raisons personnelles. Il accepte sans même sourciller. Il doit être bien content de se débarrasser de moi avec tout ce qu'il s'est passé même s'il a refusé ma démission. La seule condition est mon retour pour la soirée où je dois l'accompagner. Je décide de rentrer chez moi, retrouver Luna. C'est la seule option que j'envisage pour l'instant, je dois rentrer. Si Tony me voit ou connait l'endroit où je suis il ne tardera pas à me retrouver. Mon passé me revient en pleine figure et la violence de l'homme avec lequel j'ai partagé bien trop de temps m'effraie encore plus. Je sais déjà sa réaction s'il s'empare de moi. Je peux deviner chaque coup qu'il me donnera, chaque insulte, tout. Il passera sur moi toute sa haine et tout ce temps perdu, pour lui tout sera sûrement de ma faute. Rien n'a jamais été de sa faute de toute façon. La seule chose qui me rassure est qu'il est encore un temps en prison, un temps seulement mais assez pour que je puisse réfléchir. Je dois faire mes valises et récupérer ma voiture, je n'ai besoin que du strict minimum.

Sur le retour la route est longue, chaque voiture derrière moi me donne l'impression d'être suivie.

Parano, voilà ce que je suis devenue.

En arrivant chez Luna je vois la voiture de ma cousine et les larmes me montent en me garant. Je ne peux pas céder devant Luna, elle ne sait rien. Pleurer est encore une fois le laisser gagner. J'essuis mes larmes du revers de la main et rentre retrouver ma famille.

Quand elle me voit le regard de Luna s'éclaire. Je ne lui ai pas dit que je rentrais et je vois déjà l'effet de la bonne surprise sur son visage. Elena elle était au courant de tout, chaque détail de mon passé ne lui était pas inconnu et je vois son visage inquiet de l'autre côté de la pièce. Le câlin général qui me bloque entre les deux est tout ce dont j'ai besoin. Me sentir aimée et protégée.

Nous mangeons toutes les trois un bon plat dont seule ma grand-mère a le secret. Elles me racontent ce que j'ai loupé ces dernières semaines et j'en fais de même en racontant la partie qui m'arrange devant Luna ce qui fait rire El.

— Bella ce soir tu dors chez moi, m'ordonne Elena.

Je sais où elle veut en venir. Elle ne veut pas que je dorme toute seule et je lui en suis reconnaissante.

— J'accepte avec grand plaisir à seule condition qu'il y ait Mael, dis-je pour la taquiner.

— Mais c'est qu'on est rigolote depuis qu'on se tape son boss, renchérit-elle.

J'ouvre en grand les yeux et lui tape le bras, heureusement Luna n'a rien entendu en partant à la cuisine.

— Non mais t'es folle ça ne va pas, chuchoté-je.

Elle rit aux éclats contente de son coup. Elle finit par me suivre afin que j'aille chercher seulement ce dont j'ai besoin pour dormir chez elle ce soir. Une fois la porte fermée elle me serre dans ses bras.

— Il faut que je te parle Bella, dit-elle et je sens qu'elle ne rigole plus son visage a changé.

Elle prend ma main pour m'amener s'asseoir avec elle sur le lit et souffle avant de reprendre.

Le soleil de mes nuits, Lune & soleil Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant