Chapitre 6

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Gabriella

Son apparition m'a refroidie mais son baise main, lui, m'a fait ressentir des frissons dans tout le corps.

C'est contradictoire de ressentir plusieurs émotions à la fois et toutes aussi opposées. Je me rappelle alors qu'il fait ressentir ce qu'il semble être : complexe et contradictoire.

C'est ce qui me pousse – je crois – à passer la soirée devant mon ordinateur à essayer d'en savoir un peu plus sur lui ou sur sa vie privée. De nombreux articles parlent de ses réussites ou de sa fortune et de tous ses ambitieux projets. Je trouve même un article sur le NYX : « Le projet le plus prometteur » en titre d'accroche. Les articles ne sont néanmoins pas tous positifs, certains assez virulents l'accusent de démanteler des entreprises, d'être sans cœur et j'en passe.

Mais je dois fouiller dans les presses les plus douteuses pour trouver des informations qu'on pourrait qualifier de croustillantes. Il apparaît souvent aux côtés d'une femme blonde. Elle semble tout droit sortir d'un défilé avec son corps élancé et sa fine silhouette. Je me surprends en face du miroir faisant la moue. Interdit ma grande !

Cet homme m'agace au plus haut point car il m'a volé mon dernier week-end près des miens pour me laisser seule et cloitrée dans une chambre d'hôtel. J'ai bien reçu tous les documents du Nyx à étudier, magnifique complexe hôtelier mais je n'ai pas envie d'approfondir. Après tout, je commence lundi et ce que j'ai commencé à lire dans la presse me laisse perplexe. Mon portable se met à sonner me sortant le nez de l'écran. Elena, quelle joie.

— On part une journée et on oublie déjà sa cousine préférée, dit-elle.

— Je croyais que je n'étais pas ta cousine préférée.

— Ça ne marche pas pour toi, tu n'as que moi bécasse.

Elle éclate de rire et je lui lance deux trois jurons depuis l'autre bout du téléphone.

— Ça va décompresse, je vais rejoindre Mael mais avant je veux tous les détails, ordonne-t-elle.

— Ah là tu vois je te reconnais bien une sale petite curieuse, mégère.

— Mais tais-toi on perd du temps allez dépêche t'aurais déjà dû tout me dire dans un vocal j'attends depuis mille ans, s'exaspère-t-elle.

— Jamais dans l'exagération...

Elle me fait sourire et c'est ce que j'aime chez elle. Même si on passe notre temps à se chamailler elle est mon double et m'aide à me sentir mieux.

— Je ne sais pas par où commencer je suis dans une suite de luxe et Monsieur Guevara m'a pris pour une de ses poupées. Il m'a acheté de quoi me saper un portable aussi, visiblement le mien n'est pas assez bien pour lui, dis-je d'un ton agacé.

— Arrête tu rigoles ! Il t'a acheté des affaires mais c'est dingue je veux des photos de tout ce que tu portes chaque jour ! La chance, j'ai toujours rêvé qu'on m'offre un dressing, dit-elle en soupirant.

— Je te coupe tout de suite il est hors de question que je porte ça, le luxe, très peu pour moi c'est lui qui m'a voulu à ses côtés il devra se contenter de ce que j'ai.

Elle passe les minutes suivantes à se lamenter, selon elle je ne mérite pas ma chance et elle aurait dû avoir ma place.

Ce n'est pas faux. Elle serait plus du genre de Nino. Elle est parfaitement habituée à ce luxe, pas moi. Elle finit par raccrocher, c'est l'heure pour elle de voir Mael.

Je ne lui ai pas tout dit. Pas tout ce que j'ai ressenti en tout cas. Il se tenait devant moi, les mains dans les poches de son costume, me surplombant d'au moins une tête. Ses cheveux noirs étaient plus longs sur le dessus et coiffés en bataille et son regard était hypnotique.

Le soleil de mes nuits, Lune & soleil Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant