Chapitre 12

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Gabriella

Mon cœur bat à tout rompre dans ma poitrine lorsque je vois les yeux de Nino sur moi. Il est là assis sur le transat à côté du mien et me sourit lorsque je pose ma main sur ma poitrine. Je me suis endormie sans même m'en rendre compte. L'eau et le soleil ont eu raison de moi, j'étais si bien que je suis partie dans un sommeil profond.

— Mince, quelle heure est-il ? J'ai dormi longtemps ? je l'interroge en me redressant.

— Il est dix-huit heures nous partons dans une heure, dit-il sans pouvoir s'empêcher de rire.

— Bordel je file me préparer, réponds-je en sautant hors du transat pour rejoindre la chambre où attendent mes affaires.

Je file quand la voix de Nino m'arrête. Je me retourne et le voit ramasser la petite robe à mes pieds.

— Je crois que tu oublies ça, dit-il avec un sourire à peine dissimulé.

Me sentant tout à coup presque nue devant un homme que j'ai l'impression de dégouter depuis qu'il m'a repoussé je fais rapidement un pas et lui arrache le tissu des mains.

— Merci, je bredouille en faisant volteface.

Le froid règne depuis le retour de notre balade. Encore une fois il a changé en trois minutes chrono : sa spécialité. Il souriait, je dansais, tout allait bien et l'instant suivant son visage avait changé il était froid. Heureusement pour moi j'ai eu la compagnie de Daniela. Je dois me préparer pour un énième « repas d'affaires » sans savoir où nous allons, ni même qui nous rencontrons. S'il avait été moins con et moi moins têtue j'aurais pu lui demander mais cette fois s'en est trop. Je crois que l'expression la goutte d'eau qui fait déborder le vase prend enfin tout son sens. Ras le bol de marcher sur des épines, de son visage figé, de son air indéchiffrable, ses changements d'humeurs, de lui tout court.

Merde.

Je crois que j'ai fini par avoir le tournis à force de chercher sur quel pied danser. C'est en me passant du blush que je prends la décision suivante : dès qu'on rentre j'arrête là. C'est mon boss, je l'aide à finir quelques dossiers et je reprends une vie tranquille loin de ses prises de tête. Mes cheveux sont détachés et ondulés, une petite pince relève sur le côté une mèche et laisse apparaitre mon oreille sublimée par la paire de boucles en fleur dorée que j'ai piqué à Luna. Ma robe noire au col drapé met en valeur mon bronzage de l'après-midi et je décide d'assortir un trait de liner vert au-dessus d'un noir sur mes yeux. Je suis prête et parée à toute éventualité. S'il est aussi con que ce midi je rentre en taxi directement à la fin du restaurant. La soirée peut se dérouler sans un seul mot de sa part je m'en moque. Je sais rester professionnelle et c'est bien là tout l'enjeu de ma présence. On toque à ma porte et je souffle déjà.

— Je peux entrer tu es prête ? dit la voix rauque de l'autre côté.

— J'enfile mes chaussures et je te rejoins, pas besoin d'entrer, réponds-je sèchement.

La porte s'ouvre et Nino reste fixé sur le seuil, il ne dit rien. Je le regarde en fronçant les sourcils et bougeant la tête comme pour lui dire « quoi encore ».

— La voiture nous attend je voulais juste te donner ceci, dit-il en s'avançant.

Il ouvre une petite boite dans laquelle se tient un bracelet aussi fin qu'un fil. Je m'avance et voit l'or briller avec une petite perle de culture qui sublime le milieu du bijou.

— J'ai du mal à comprendre, dis-je en fronçant encore plus les sourcils.

— C'est un présent, vois ça comme un remerciement pour le travail accompli ces dernières semaines, dit-il agité.

Le soleil de mes nuits, Lune & soleil Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant