Chapitre 26

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Gabriella

Il est là, garé en bas de chez moi depuis quelques minutes et je ne quitte pas ma fenêtre, légèrement reculée pour qu'il ne me voit pas l'observer. Des mois que je compte les heures loin de lui comme si j'étais ma propre prisonnière et il apparait dans une rue me provocant une vague de sensation. Je sais maintenant que le problème ne vient pas de Felipe ou de moi.

J'ai vu Felipe deux fois, nous sommes allés boire un verre et manger un bout ensemble mais chaque geste qu'il fait me ramène à Lui. Tout me ramène à lui. Si je regarde les traits blancs sur la route je pense à la blancheur de ses chemises, la noirceur de la nuit me fait penser au noir de ses costumes, manger une pomme rouge me fais penser à sa voiture, chaque hôtel me ramène au Nyx. Je pourrais continuer des heures à énumérer ce qui me fait penser à lui. Je le cherche à travers chaque homme et que dire lorsqu'un homme que j'ai croisé portait son parfum. Suis-je folle de l'avoir suivi quelques minutes pour ressentir Nino en fermant les yeux ?

On frôle la folie et rien de ce que je fais n'est rationnel. Le pire je l'ai fait ce soir. J'entends sa voiture démarrer, il s'en va. Je n'ai pas eu la force de lui parler ni de l'écouter. J'avais peur d'entendre quelque chose qui me ferait craquer et rompre ma promesse à Ania. Je me sens conne d'avoir cédé mais j'avais tellement besoin de ce contact. Le sentir en moi m'a rapporté le souffle qui me manquait. J'ai menti prétextant pleurer ma Luna alors que je pleurais son absence et le fait qu'il soit à côté de moi mais plus à moi.

Cette passion va finir par nous détruire.

Je saisis ma chemise et la rapproche de mon visage, son odeur y est imprégnée, je m'écroule sur mon lit en la serrant contre moi.

Elena saute sur mon lit me réveillant en sursaut, mon cœur bat vite après l'effet de surprise.

— T'es malade j'aurais pu claquer, lui crié-je en la tapant de petits coups trop mous car mon corps est encore endormi.

— Meuf c'est presque midi on devait se retrouver avant ça et t'as pas répondu de la matinée j'étais inquiète, se défend-elle.

Midi ? J'ai vraiment dormi tout ce temps.

Je ne sais pas à quelle heure je suis rentrée hier soir tout était flou le temps était suspendu. J'attrape mon téléphone et voit une multitude d'appels manqué et de message, un seul retient mon attention.

Nino : Je n'oublierais jamais rien de ce qui s'est passé. Je serais là sans relâche jusqu'à ce que tu t'en rendes compte.

Elena me vole le téléphone des mains et je vois ses yeux s'ouvrir en grand. Oui j'ai débloqué son numéro pour l'appeler, non je ne l'ai pas rebloqué depuis et oui il a pu m'écrire dans la nuit. Vu l'heure du message je comprends qu'il n'a pas dormi.

— Oh putain mais tu rigoles ? Il t'a réécrit mais c'est génial tu vois qu'il ne t'a pas oublié, dit-elle en tapant dans ses mains, excitée de la nouvelle.

Par où commencer ?

Je lui raconte qu'il était là à la sortie de mon travail, qu'il a vu Felipe essayer de m'embrasser et que j'ai bien cru qu'il allait le tuer sur place ? Que je n'ai jamais vu une façon aussi sexy d'être jaloux ? Qu'il m'a amené dans un coin perdu et que je lui ai sauté dessus ?

— Je l'ai vu hier soir, fais-je en plaquant ma main contre sa bouche alors qu'elle tente de crier, je sortais du boulot et Felipe m'a embrassé Nino l'a attrapé et j'ai bien cru qu'il allait le cogner.

— Oh putain mais tu rigoles ?

— Tu viens de te répéter El, non je ne rigole pas et après je suis monté dans sa voiture parce que je suis qu'une conne et je l'ai embrassé, avant qu'il ne me... enfin tu vois quoi...

Le soleil de mes nuits, Lune & soleil Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant