Chapitre 8

46 21 3
                                    


Gabriella

Les deux premières semaines avec Nino sont spéciales mais se passent relativement bien. Je le déteste toujours autant mais maintenant je sais que je peux partir à tout moment. C'est moi qui ai scellé mon sort en décidant de rester. Nyx c'est le nom du projet et le mot pour lequel je suis restée, travailler pour ça c'est exaltant et captivant.

J'ai passé des journées collées à Nino. Rien n'a changé ou presque... Entre nous c'est le feu et la glace. C'est mon patron mais je ne peux pas m'empêcher de le contredire. Il m'a dit de toujours être franche avec lui et c'est ce que je fais. Je pense qu'il ne le voulait pas dans ce sens mais je suis moi, entière. Si ça lui déplait il n'a qu'à aller se faire foutre. Je crois même lui avoir dit une fois où aucun de nous n'a cédé. Quand je pense à ça je ne peux m'empêcher de rougir. Je n'aurais jamais mais alors jamais osé me comporter comme ça avec mon patron mais avec lui tout est différent. Il m'agace tellement que parfois j'explose. Il ne me ménage pas non plus et je vois parfois quand sa mâchoire se crispe. Il a clairement plus de retenue que moi. Le « tu » a chassé le « vous » entre nous c'est déjà un progrès. En seulement deux semaines un climat trop... familier s'est emparé de nous.

Il est toujours aussi complexe et mystérieux. Parfois nous nous rapprochons et il part d'un coup. Je ne sais pas bien ce qui lui passe par la tête - ou s'ils sont plusieurs dans celle-ci - mais il n'en est pas moins étrange. La semaine dernière nous avons passé une soirée à travailler si bien que nous avons fini par nous installer sur le canapé de son bureau à manger des pizzas. Dans ma tête aussi nous sommes plusieurs. Il y a moi, mon petit ange et le petit diable. Ce soir-là la petite diablesse a presque pris le dessus et je me suis rapprochée de lui dangereusement. Je ne sais pas comment l'expliquer mais il peut être très agréable et l'instant suivant froid et distant. Mais malgré tout ça tellement attirant. C'est comme s'il a deux parts en lui, une qui a besoin de garder un constant contrôle et l'autre qui laisse parfois paraitre un peu plus d'humanité. Ce soir-là il n'a pas su garder le contrôle et n'a pas été désagréable de la soirée bien au contraire alors je me suis fait des films. J'ai arrêté de chercher à comprendre comment un homme que je déteste me plait et j'ai fini par reconnaitre que oui, il me plait, pire il m'attire. Je ne crois pas le laisser indifférent non plus. Je l'ai plusieurs fois surpris en train de me regarder. Intensément, trop intensément. Il laisse trainer ses yeux sur des parties de moi. Son regard est déstabilisant. Dès que je le capte il détourne aussi vite les yeux. J'ai autant de mal que lui à garder un contact visuel plus de quelques secondes. C'est étrange, il faut que j'en parle avec Elena.

Ce soir nous devons diner avec des investisseurs, il m'a demandé de l'accompagner. Je dois me trouver une tenue convenable pour une soirée dans un restaurant où le luxe est le premier invité. Pour la première fois je songe à utiliser le dressing qu'il m'a « offert » et commence à fouiller la majestueuse penderie devant moi. La première chose qui m'étonne c'est que tout semble à ma taille, est-ce un pari gagnant ? comment aurait-il pu savoir ? Mes yeux se posent sur une robe beige satinée avec des manches bouffantes, j'opte pour celle-ci avec une paire d'escarpins noire. Il est presque vingt heures lorsque je vois la voiture de Nino arriver. Il descend et une fois à ma hauteur analyse ma tenue.

— Je vois que tu as changé d'avis, dit-il et je le vois se mordre l'intérieur de la joue pour ne pas sourire.

— Ne t'emballe pas, disons juste que je sais m'adapter, lâché-je en levant les yeux au ciel.

— Elle te va à ravir il aurait été dommage qu'elle ne soit pas portée.

Ces mots me clouent sur place. Je me sens rougir et me tourne pour me cacher en m'approchant de la portière.

Le soleil de mes nuits, Lune & soleil Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant