Chapitre 38

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Gabriella

J'entends mon téléphone vibrer – encore une fois - c'est signe qu'il me rappelle. Le fait que Nino possède un jet les a fait arriver bien plus vite que prévu. Je reçois pleins de photos et de vidéos de la villa où ils se trouvent. Je regrette presque d'être dans mon appartement avec Matty. J'ai aidé Nino à faire sa valise avant qu'il parte et je les ai accompagnés. Je suis exténuée ce soir. J'ai mal à la tête et je suis brassée.

Elena nous rejoint peu de temps après avec une bouteille de vin blanc mais sans Mael qui a décidé de sortir avec ses amis. Elle finit par se lâcher au bout du troisième verre en se confiant sur lui, j'espère qu'elle aura la fin qu'elle souhaite même si je n'y crois pas trop. Matty lui nous raconte comment il a fini par aller à la salle de sport d'Andrew, il s'entrainera avec lui le temps que Nino soit à Cuba. Pas besoin de préciser que c'est pour son plus grand plaisir. Je le comprends, Andrew est vraiment beau, personne ne peut dire le contraire il est de ce genre qui plait à n'importe qui. Même la blonde face à moi a dû le remarquer.

— Je vous jure que je serais capable de payer quelqu'un pour que Nino ne rentre jamais, confie Matty en se marrant.

— Hé mais ça ne va pas non, râlé-je et il éclate de rire.

Je me lève en le tapant pour aller chercher la boite de bonbons. D'un coup ma vue est remplie de tache noire, j'entends mes oreilles siffler et c'est le trou noir.

Quand je reviens à moi Elena est en train d'essayer d'appeler les secours, toujours dans l'excès.

J'attrape le téléphone de ses mains pour l'en empêcher.

— Je vais... je vais bien, je bredouille en essayant de me redresser complétement.

Matty ne me laisse pas faire et cale un oreiller derrière ma tête quand Elena elle me ramène un verre d'eau.

— Ecoute-moi bien maintenant ça suffit, crie-t-elle presque d'un ton plus autoritaire que d'habitude, on ne t'a rien dit on t'a laissé faire et regarde toi Matty tu conduis on l'amène à l'hôpital.

J'arrive à l'hôpital en survêtement et avec une mine horrible que je vois dans le reflet de l'une des portes. On attend plusieurs heures, c'est seulement au milieu de la nuit que je vois un médecin. Je lui explique que ça fait plusieurs temps que j'ai un coup de pas bien mais que c'est émotionnel et que mes amis en font des tonnes. Il me regarde prend ma tension et tout ce qui s'en suit. Il me fait décrire ce qui traduit mon « coup de pas bien ». Je dresse la liste sans oublier de préciser que j'ai pas mal merdé ces derniers temps. J'aurais dû aller voir une psy au lieu de boire autant, c'est un fait.

Je le vois composer un numéro sur son téléphone et demander à la personne au bout du fil de venir le rejoindre. Il ne me dit rien, c'est comme si j'étais là sans y être. Une femme d'une quarantaine d'année, brune et assurément belle arrive peu de temps après. Ils échangent quelques mots à voix basses, toujours comme si je n'étais pas dans cette pièce.

— Ma collègue va prendre le relais elle va vous faire passer une échographie, précise-t-il.

Je ne comprends pas mais la laisse faire. Je repousse mon tee-shirt et le tiens sous ma poitrine. Elle pose sur mon ventre un gel froid, trop froid. Elle me parle de sa voix délicate, me pose des questions générales et essaye de papoter. Je baisse un peu plus mon survêtement à sa demande et elle vient enfin placer son instrument sur mon ventre. Elle le fait glisser deux trois fois avant que je voie son visage changer.

J'entends une sorte de petit bruit régulier, je tourne la tête vers l'écran.

Mon monde s'écroule à cet instant précis.

Le soleil de mes nuits, Lune & soleil Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant