Chapitre 17

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Nino

J'appelle James pour qu'il prenne le relais, je sais que je dois partir. Rester ici n'est plus une option. J'ai essayé de lui parler mais elle reste dans cette foutue chambre enfermée à clés sans que je ne puisse y accéder et à quoi bon. A trois heures du matin James arrive. Comme il va rester là les prochains jours il a tout planifié pour que ses gars s'occupent de retrouver ce connard et qu'on soit enfin en sécurité. Il passe la porte et je peux voir à son visage ce qu'il pense. Il n'a pas besoin d'ouvrir la bouche pour que je sache que je suis un gros con, je le sais déjà. Mais il en va quand même de son commentaire.

— Tu vas le regretter, tout ça tu le regretteras et elle ne sera plus là le jour où tu auras compris que tu la veux, souffle-t-il avec un visage remplie de déception.

— Tu crois que je ne sais pas que je fais de la merde, je n'ai pas besoin de ta morale je me la fais déjà très bien tout seul James, réponds-je énervé qu'il me traite comme un gosse.

Je me baisse pour récupérer les affaires au pied du canapé, faufile mon portefeuille et mon téléphone dans mon sac en y récupérant les clés de la voiture d'Andrew. Je pars avec une sensation d'étouffement, j'étouffe ici depuis quelques heures je ne me sens plus à ma place.

— Tu reviens quand ? demande-t-il.

— Si elle demande après moi dit-lui juste qu'elle peut m'appeler, dis-je en m'avançant vers la porte.

— Tu espères vraiment qu'elle va t'appeler ? dit-il et je ferme la porte pour ne pas avoir à répondre à cette question.

Oui je l'espère.

C'est la réponse que j'aurais donné pris d'honnêteté. Je ne suis pas honnête mais pragmatique. Je ne peux pas céder à mes envies donc je m'en éloigne. C'est logique et élémentaire.

L'air est frais dehors et j'inspire un grand coup. James est là et je sais que l'envie de défoncer la porte pour tout lui expliquer n'est plus possible. Cette porte je voulais la démolir, la bruler, la réduire en cendres. Le fait qu'elle me résiste et qu'elle ne l'ouvre pas alors que je lui demandais me rendait fou. Si j'étais moins con je pourrais tout lui dire, lui dire que moi aussi j'avais envie de l'embrasser et tellement plus. J'avais envie de m'emparer de ses lèvres, que nos corps ne fassent plus qu'un. J'aurais voulu embrasser chaque centimètre de son corps et l'apprendre par cœur comme une carte aux trésors. J'aurais voulu lui faire hurler mon nom et qu'elle me le rende bien. J'aurais voulu la trace de ses ongles dans mon dos après une étreinte trop intense. Je l'aurais voulu, elle. Mais je ne peux pas sans la détruire. J'aurais aimé qu'elle sache que j'ai passé l'une des meilleures journées de ma vie avec elle. Des années que je survis pour comprendre enfin ce que c'est que de vivre vraiment. Pour une putain d'après-midi sur un ponton à se chamailler sans même la toucher et rien que ça c'était l'extase, elle près de moi c'est une dose de drogue euphorisante. Si elle savait que la voir tourner devant moi en petite tenue de plage m'a tellement fait bander que j'ai dû aller prendre une douche froide avant d'enfiler mon short de bain. J'ai pris plus de douche froide depuis que je la connais que dans toute ma vie. C'est physique, elle me regarde de ses yeux aguicheurs et je m'emballe au sens propre comme au figuré. Je dois trouver une solution il faut que je revoie les termes du « pacte » avec Ania. Elle me tient, en plus de me tenir avec le conseil et tout ce bordel elle connait un secret que je ne peux révéler. Ania pourrait ruiner ma vie si elle ouvrait la bouche tout ça parce que pendant un temps nous étions toujours fourrés ensemble. Mon téléphone vibre et je le sors ne pouvant attendre d'arriver pour voir de qui vient le message.

Andrew : Je t'attends chez toi, bouge tu me dois de quoi oublier mes autres projets gâchés par ta faute et le fait de ne pas avoir fêté mon anniversaire avec moi.

Le soleil de mes nuits, Lune & soleil Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant