Le soleil de mes nuits, Lune & soleil Tome 1

Chapitre 20

Gabriella

Je sens mon portable vibrer dans ma poche et jette un œil au message venant d'un numéro inconnu.

Je clique sur un lien qui me renvoie vers une adresse et reçoit un deuxième message.

Numéro inconnu : Tu vas discrètement quitter ta soirée de petite bourge et tu me rejoins là tu as une heure pour venir si tu es en retard je bute ta pute de cousine et t'amuses pas à venir accompagnée.

Mon ventre se compresse et mon cœur se serre. Il s'en est déjà pris à Luna je ne laisserais pas recommencer avec Elena. Je ne peux pas leur faire subir la conséquence de mes mauvais choix. Il est mon enfer je refuse qu'il soit aussi le leur. Il est grand temps que tout ça s'arrête. Je passe la main dans la veste de Nino discrètement et arrive à attraper ses clés de voiture. Je n'ai pas la mienne et c'est la seule solution que j'ai trouvée pour m'échapper d'ici.

— Je vais aux toilettes je n'en ai pas pour longtemps, chuchoté-je à l'oreille de Nino.

Il se lève pour m'accompagner et merde... Evidemment il ne va pas me rendre la tâche facile. Mon angoisse grandit si vite en moi. Un homme s'approche de nous et entame une conversation avec Nino ce qui me permet de m'échapper, je feins de prévenir James pour qu'il me laisse partir.

Personne n'est présent dans le couloir et je marche plus vite pour atteindre l'extérieur. Un des hommes fait les cent pas devant l'allée la remontant de gauche à droite et j'attends quelques minutes qu'il aille au fond pour courir vers la voiture. J'ouvre et referme la porte délicatement, installé sur le siège je prends le temps de respirer profondément pour ne pas céder à la panique. Je bloque le numéro de Nino non sans me fendre le cœur moi-même. Je sais qu'il essayera de me retrouver et je ne veux pas qu'il lui arrive quelque chose par ma faute. C'est mon passé, mes erreurs, je dois me débrouiller seule. J'ai compris hier quand il est parti que j'étais bien trop attachée à lui. Encore une fois je n'ai pas su garder assez de distance. De toute façon je suis tombée pour lui depuis bien plus de temps que je ne veux me l'admettre. Les premiers papillons je les ai ressentis quand on s'est vu à l'hôtel et qu'il a pris ma main pour l'embrasser. Je démarre la voiture en essuyant la larme sur ma joue. Mon heure a peut-être sonné mais j'aurais au moins connu autre chose de l'amour, je sais que tomber peut aussi être beau. Je sais qu'un homme peut nous faire frissonner autrement que par la peur. Je sais qu'on peut sentir son cœur imploser en un contact et je crois que je sais aussi ce que c'est que de tomber amoureuse, réellement.

J'arrive au lieu-dit en moins d'une heure. Le lieu est effrayant. Des blocs de bétons et des voitures brulées m'entourent. Devant moi il y a plusieurs bâtiments des sortes de vieux entrepôts qui ne semblent plus être utilisés. Je sursaute quand mon portable se met à sonner.

— La porte rouge à ta droite prend là et rejoins moi, ordonne la voix agressive de Tony.

J'essuie les larmes de mes joues. Sa voix me paralyse mais je suis obligée d'avancer. Je pousse la porte et il m'attrape sur le côté son bras est autour de mon cou. J'ai du mal à respirer. Il était planqué contre le mur à m'attendre tel le prédateur qu'il est. Je ne peux pas le voir il est dans mon dos mais je sens qu'il plaque son corps contre le mien et renifle l'odeur de mes cheveux. Mon corps tout entier frissonne, j'ai froid, je suis gelée dans cette robe qui me parait désormais bien trop courte pour me cacher. Le savoir près de moi me dégoute.

— C'est ça que ça sent les parfums de pute de luxe, siffle-t-il en enroulant une mèche de cheveux autour de ses doigts.

Mes larmes coulent sans que je ne puisse les maitriser. Mes bras s'accrochent à son avant-bras mais je n'arrive pas à me défaire de son emprise.