Chapitre 16 - Andrew

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— Allez, mec. Ils vont fermer, m'informe Ben.

— Je l'attends, j'articule avec difficulté à demi affalé sur la table.

— Je ne suis pas sûr que ce soit le meilleur moyen de discuter avec elle. Tu as trop bu. Tu pourras toujours l'appeler demain, propose Carter.

— Non, je grogne.

Ma tête est de plus en plus lourde. Je vois mes potes échanger un regard lourd. Je tourne la tête pour voir ce qu'ils regardent ainsi. Un groupe de mecs, aussi déchirés que moi, interpelle Nina. Elle refuse de leur servir une nouvelle tournée à l'approche de la fermeture. L'un d'eux abat sa main sur ses fesses dans un claquement sourd. Je vois rouge et me lève en titubant. Mes potes me retiennent par le bras alors que je regarde la scène se dérouler devant mes yeux avec horreur. Nina le repousse, mais le connard lui attrape le poignet et la force à s'asseoir sur ses genoux. Sa main remonte le long de sa cuisse alors qu'il la maintient de force contre lui. Elle se débat ce qui fait marrer ses potes. Je me dégage vivement de la prise de Ben et Carter qui jurent dans mon dos. D'un pas plus sur que je ne pouvais l'espérer je rejoints la table d'abrutis. 

— Lâche là, je crache.

— Sinon quoi connard?

Je souris avant de lui envoyer mon poing en pleine face. Un craquement se fait entendre mais je n'y fais pas attention et tire Nina vers moi. Elle me regarde horrifiée alors que je la presse de récupérer ses affaires. Quelques secondes plus tard, elle nous rejoint. Je m'empare de sa main, mes doigts, qui n'ont rêvé que de ça toute la semaine, s'entrelacent aux siens. Elle ne me repousse pas et mon cœur se gonfle comme un con. 

— Ca va aller? me demande Ben.

Je hoche la tête. Ils nous souhaitent une bonne soirée avant de s'éclipser. 

— Je vais appeler un taxi, m'informe Nina.

— Ma .. voiture.

Ma bouche est de plus en plus pâteuse, tout tourne autour de moi.

— Tu ne peux pas conduire, me fait elle remarquer.

Pour réponse je lui tends les clés. Qu'elle rentre chez elle en sécurité c'est tout ce qui importe. Je dormirai dans la voiture, vu l'état dans lequel je suis, je ne ferai pas la différence de toute façon. Je titube jusqu'à la portière et m'affale lourdement sur le siège passager. Elle me parle mais je ne comprends pas.

On me secoue, j'ouvre une paupière, bien trop lourde.

— J'ai besoin du code de ton immeuble. Andrew? Tu m'entends.

— Hmmm 8 ... 9 ... 4 .... 1

Son bras passe dans mon dos et elle tente de me soulever en vain. Je m'appuie sur ma portière avant de me redresser. Mes jambes ont du mal à me soutenir, je sens que je flanche. Son bras s'enroule autour de ma taille et je m'appuie sur elle pour marcher. Je l'entends pouffer alors que je dévie dangereusement vers la gauche. Je ne me souviens pas vraiment du reste. 

Lorsque j'ouvre à nouveau les yeux, je me précipite dans la salle de bain pour vider le contenu de mon estomac. Après avoir vomit tout ce que je pouvais, je me brosse les dents et prends une douche. Je retourne dans ma chambre en boxer. Lorsque je m'allonge lourdement sur le lit, un couinement me fait sursauter. Je me relève brusquement et allume la lumière. Nina se cache le visage, aveuglée par la lampe. 

— Merde, désolé.

J'éteins et attends quelques secondes avant de lui demander ce qu'elle fait là. 

— Je t'ai remonté jusqu'ici et tu as perdu connaissance. Tu m'as fait un peu peur, je ne voulais pas te laisser tout seul et je n'avais pas les numéros de Carter et Ben. 

Je frotte mon visage cherchant dans mes souvenirs mais au delà du trottoir, rien. Je soupire avant de me rallonger à ses côtés. 

— Je vais y aller, murmure t elle.

Je pose une main sur son ventre qui se contracte à mon contact et l'attire à moi. 

— Andrew ...

— Hmm?

— Qu'est ce que tu fais?

Mon nez frôle ses cheveux, son oreille. Mes lèvres se posent avec douceur dans sa nuque. Elle tremble dans mes bras. Pris d'un doute, je m'arrête. C'était quoi ça? De la peur ou du désir? Encore imbibé d'alcool, je ne comprends plus rien et repose ma tête sur mon oreiller en grognant de frustration. 

— Je suis désolée ...

— Ne t'excuses jamais de ne pas avoir envie de quelque chose, je peste.

Je la sens se figer à mes côtés.

— Je suis trop bourré, j'avoue avant de me rendormir comme une masse.  

Lorsque j'émerge à nouveau, mon appartement est totalement vide. J'avise l'heure sur mon téléphone, il est prêt de midi et je n'ai aucun message d'elle. Je m'en veux, j'ai agit comme un con. Après la semaine loin d'elle alors qu'elle était si proche, je commençais à devenir fou. Je n'aurais jamais dû la toucher cette nuit. Après sa gifle du weekend dernier, c'était la dernière chose à faire. Je me fustige et tourne en rond chez moi plusieurs heures durant avant de me décider à aller la voir. Nina n'est pas une femme comme les autres. Ses blessures sont à vifs et je sens que si je ne la sors pas de sa zone de confort, je n'arriverai jamais à rien avec elle. Attendez! Depuis quand je veux quelque chose avec elle? Je suis figé derrière mon volant lorsque je me rends compte de la tournure que prend mes pensées. C'est pire que je ne le pensais. Non, je dois me reprendre, je veux juste l'aider, elle et Lola, point. C'est ma secrétaire, il ne peut rien y avoir d'autre.

HOPELESSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant