Epilogue - Andrew

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Après 6 longues semaines d'hospitalisation, je ramène enfin les deux femmes de ma vie à la maison. Devant la porte de l'appartement, je vois Nina se tendre. Lola, excitée à l'idée de revoir son écureuil, nous passe devant pour ouvrir mais sa sœur la retient, blême. Je ne sais pas quoi dire ou faire pour la rassurer. Cette réaction ne la quittera pas de si tôt. Elle a beau savoir que Juan est mort, la peur qu'elle a ressenti pendant des années reste ancrée au plus profond de ses entrailles. 

Ce soir là, dans le lit, je la sens se tourner et retourner depuis près d'une heure. J'enserre sa taille et la rapproche de moi. Ses mains agrippent mes bras alors qu'elle soupire.

— On pourrait déménager, je propose.

— Quoi?! Tu es fou!

— J'ai de mauvais souvenir avec Kim ici, et toi tu as peur.

— C'est la première fois qu'on vivait ailleurs que dans une caravane.

— Je sais... moi aussi il me manquera, chaque moments passés ici avec vous me manquera. Mais on peut recommencer ailleurs. Dans une maison, avec ... des arbres tout autour pour Pouic ... une balançoire pour Lola. 


6 mois plus tard.

Nous avons emménagé dans une petite maison à la sortie de la ville. La forêt qui nous entoure n'est pas pour déplaire à Pouic qui continue à faire ses réserves dans les affaires de Nina. Lola a changé d'école et semble plus épanouie que jamais. Nina continue de travailler pour moi, elle refuse de reprendre ses études parce qu'elle tient à payer la moitié de la maison et des charges, enfin c'est ce qu'elle croit ... mais si ça lui fait plaisir, ça me va. Elle adore son travail et je suis presque sûr qu'elle sait désormais ce qu'on fabrique et vend. 

Mes parents gardent Lola ce soir. Ils la considèrent comme leur petite fille pour son plus grand bonheur. Elle profite de leur faiblesse face à son charme de petit monstre et ils se font avoir comme des débutants mais cela rend tout le monde heureux. 

Nina face à moi, je lui prends les mains et pose un genou à terre quand son portable vibre. 

— Ah attends, c'est Ben.

— On le rappellera plus tard, je grogne.

 — Oui? Tout va bien? 

C'est pas vrai! Il a fallu qu'elle décroche! Quand elle termine son appel, ses yeux sont baignés de larmes et un sourire étire ses lèvres. 

— Mais qu'est ce que tu fais?!

— Un genou à terre, une bague dans la main, tu penses que je fais quoi là?

— Mais ... mais ... le bébé va arriver.

— Je vais étrangler Ben pour avoir gâché ce moment, je râle.

Quand je me redresse, je manque de tomber à cause d'une Nina hystérique qui me saute au cou. 

— Doucement, je rigole. 

— Oui, souffle t elle.

— Je ne t'ai pas posé la question ça ne compte pas. 

— Mais ...

— Fallait pas décrocher, je me moque face à sa moue.

Je la lâche et m'éloigne hilare. Nina me suit partout en râlant, frustrée. Comme ça on sera deux!  

Quelques heures plus tard, nous faisons la connaissance de la petite Emy qui se porte à merveille. Ma sœur est aussi heureuse qu'épuisée et Ben sourit, ce qui est la chose la plus étrange que j'ai jamais vu jusqu'alors. 

— Alors? Tu lui as demandé? me chuchote t il alors que les filles discutent plus loin.

Je le fusille du regard ce qui le fait déglutir.

— J'ai appelé trop tôt c'est ça? Désolé... Ta sœur était flippante, j'ai eue le droit de sortir de la salle d'accouchement seulement 2 minutes chrono pour vous prévenir.  

— Tu m'aides à me lever Ben s'il te plait? Je voudrais changer la couche d'Emy.

Cet abruti se rapproche tout sourire mais je l'arrête

— Laissez, je vais le faire, je roucoule sous le regard noir de mon ami.

Œil pour œil ... demande pour demande.

Je change la petite Emy et découvre le body qu'il lui a enfilé pour l'occasion avec l'inscription "Veux tu épouser Papa?". Y a pas de raison qu'il réussisse sa demande avant la mienne!  Ben jure dans mon dos ce qui m'amuse beaucoup jusqu'à ce que Nina vienne frapper mon épaule en découvrant pourquoi je tenais tant à changer le bébé. 

— Tu es un vrai gamin, râle t elle.

— Un gamin que tu vas épouser je te rappelle.

— Tu ne m'as pas posé la question, ça ne compte pas, rétorque t elle en me tirant la langue.

 

HOPELESSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant