Chapitre 19 - Nina

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Ma tête sur son torse, j'écoute sa respiration calme et apaisante. A ses côtés, j'ai sombré, rassurée qu'il ne tente rien. Je doute encore que notre baiser d'hier soit une bonne idée mais il n'empêche que je l'ai désiré tout autant que lui. Un délicieux frisson me parcourt au souvenir de ses lèvres sur les miennes, de sa langue s'appropriant la mienne avec possessivité. 

— Il te fait encore un câlin?

Je me tourne vers Lola qui vient d'arriver. Un index sur la bouche, je l'intime au silence avant de m'extirper de ses bras. Je me sers un verre d'eau avant d'aller m'installer sur la banquette, près de notre table. Lola grimpe sur mes genoux pour me faire un câlin à son tour. Elle déjeune en silence lorsque on entend un grognement. Je rigole en apercevant Andrew tâter le lit à ma recherche. Ses yeux s'ouvrent, frustrés, et me trouvent en une seconde. Un sourire en coin soulève ses lèvres puis il se redresse brusquement.

— Merde, il est quelle heure?

— Un peu plus de 11h, je crois. Pourquoi?

— Elle va me tuer!

Il jure tout en enfilant son jean's. Je le vois grimacer en essayant de mettre son bouton. Je viens à son secours, debout face à lui, je pousse sa main blessée et l'aide à fermer son pantalon. Mes doigts frôlent ses abdos qui se contractent à mon contact.  

— Vous êtes prête?

Je relève la tête vers lui sans comprendre.

— Vous venez avec moi, m'explique t il avec son sourire ravageur. Enfin si elle ne me tue pas pour me retard, ajoute t il avec une grimace.

— Tu m'expliques?

— Mes parents nous attendent pour déjeuner. Ma mère déteste que je sois en retard. Enfin, je ne le suis jamais d'habitude ...

— Comment ça "nous"? On ne va pas venir chez tes parents!

—  Oh si elle est trop super gentille Dawn, s'exclame Lola.

Elle sautille sur place en frappant des mains ce qui amuse Andrew. Horrifiée, je reste figée. Sa main vient se poser délicatement sur ma joue pour me forcer à le regarder.

— Ce n'est qu'un simple déjeuner, Nina. 

—  Tu emmènes tous tes salariés pour un "simple" déjeuner chez tes parents?

— Mes salariés non ... 

Mon cœur s'accélère alors que ses yeux fixent mes lèvres avec envie. Il n'en fait rien, pas devant Lola.

— On y va? s'impatient Lola près de la porte.

— Que tu le veuilles ou non tu viendras avec moi, me menace t il avec une lueur taquine au fond des yeux. Même avec ça, je peux te mettre sur mon épaule, rigole t il en montrant son orthèse.

Je soupire et capitule. Dans la voiture, je m'acharne sur le bas de mon t-shirt que je détends à force de tirer dessus. Andrew pose sa main sur la mienne pour essayer de me détendre mais ça ne fonctionne pas, bien au contraire. 

— Ton père me déteste, Andrew!

— Bien sûr que non!

— Oh, arrête. Il a passé tout le weekend à me fusiller du regard. 

— Il s'inquiète juste pour moi, Nina. Rien de plus, je t'assure. 

Dubitative, je n'insiste pas. Andrew se gare devant une villa bien plus petite que je ne l'avais imaginé. Lola saute de la voiture, à peine le moteur coupé.

— Wahou, c'est trop beau, s'extasie t elle en regardant la petite cour de gravillon et la fontaine qu'on aperçoit dans le jardin.

Andrew entrelace ses doigts aux miens et embrasse mon front. Il me murmure quelques mots rassurant avant d'ouvrir la porte. L'endroit est spacieux et immaculé. Je me sens oppressée et absolument pas à ma place. Ma main se crispe sur la sienne. Sentant ma détresse, il passe un bras autour de ma taille et dessine des petits ronds sur ma peau, sous mon t-shirt. Une jeune femme pétillante débarque dans le couloir et saute au cou d'Andrew. Je me crispe et relâche sa main pour m'éloigner. La jeune femme finit par le lâcher et se tourner vers moi tout sourire. 

— Salut, je suis Ely, la petite sœur, se présente t elle. 

— Salut, Nina, la ... secrétaire, j'articule les joues rouges.

— Même qu'Andrew lui fait tout le temps des câlins, pense bon d'ajouter Lola.

La petite sœur d'Andrew rigole avant de s'accroupir face à Lola.

—  J'en étais sûr, dit elle avec un clin d'œil. Andrew ne ramène jamais ses employés ici. Allez, venez, Papa est sur les nerfs et Maman perd patience avec lui.

Andrew me tire par le bras amusé de ma réaction alors que je freine des 4 fers pour ne pas affronter le chef de famille. On arrive sur la terrasse qui donne sur un jardin aussi grand qu'un terrain de foot. M. Turner est en train d'activer un feu et se tourne vers nous. Ses sourcils broussailleux se tendent en m'apercevant mais il ne fait aucun commentaire et nous salue brièvement.

— Ah vous voilà, s'écrie sa mère dans mon dos.

Surprise, je reste statique lorsqu'elle me sert dans ses bras. Lola lui fait un gros câlin avant de demander si elle peut jouer dans la pelouse.

— Regarde là bas, il y a une balançoire, si tu veux, lui montre Ely.

— C'est loin, murmure Lola en regardant ses pieds. 

Après un bref coup d'œil vers moi, elle se frappe le menton avec le plat de la main.

— Mais bien sur, suis je bête! Viens, je t'emmène dans notre ancien château fort à l'autre bout du pays, enfin si ta maman est d'accord, bien sûr.

— C'est ma sœur, lui explique mon petit trésor avec un sourire timide.

Elles partent toutes les deux main dans la main en sautillant à travers le jardin. Lola se retourne tout de même à plusieurs reprises pour évaluer la distance qui nous sépare. 

— Mon dieu, ta main chéri! Qu'est ce qui t'est arrivé? demande Dawn.

—  Euh ... j'ai tapé trop fort, explique t il.

— A la salle?

— Hmmm. 

 Dawn n'insiste pas et retourne en cuisine alors que son père nous regarde tour à tour.

— Omission volontaire, hein? je le taquine dans un murmure.

— Alors ça y est? demande le patriarche.

— Papa, gronde Andrew.

— C'était juste une question, ronchonne t il avant de retourner à son feu. 


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