Chapitre 18 - Andrew

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La peur panique que je voie dans ses yeux me brise le cœur. Comment peut on avoir aussi peu confiance en sois et en la vie? Cette femme est totalement brisée et je ferai n'importe quoi pour la voir briller à nouveau. Je quitte le camp, respectant son silence mais n'abandonnant pas la partie. 

Ma main me lance de plus en plus et a presque doublé de volume. Je finis par aller aux urgences. J'en ressors avec la main immobilisée. J'ai l'air malin, ça m'apprendra à frapper n'importe comment totalement saoul. Je rentre chez moi, le téléphone à l'oreille.

— Si tu as besoin d'aide pour te laver le cul, t'hésites pas beau brun.

— Tu es vraiment con Carter, tu le sais ça?

N'empêche que ça réflexion me fait rire. 

— Alors comment ça s'est finit avec ta latino?

Je lui raconte ce qu'il s'est passé chez moi cette nuit et chez elle un peu plus tôt.

— Tu vas galérer mon pote.

— Merci, je me sens beaucoup mieux grâce à toi! 

— Tu sais bien que tu peux toujours compter sur moi, raille t il.

Je mets une alarme sur mon téléphone avant de m'allonger, encore épuisé de ma soirée de la veille. A 3h30 mon réveil sonne. Je m'habille et prends la route pour le bar où Nina travaille. Je me gare devant et attends la fermeture. 

Elle se fige en voyant ma voiture puis avance prudemment vers moi. Je ne vais pas te manger! Je baisse ma vitre et lui souris.

— Qu'est ce que tu fais là Andrew?

J'adore quand elle m'appelle par mon prénom, et je ne suis pas le seul...

— Je te ramène, je réponds simplement.

Tu ne veux peut être pas de mon aide mais je compte bien m'immiscer dans ta vie quand même. Elle capitule et prend place sur le siège à mes côtés. Elle tremble, ses bras autour de son buste. Je monte le chauffage avant de démarrer en silence.

— Ta main?!

— C'est rien. Aïe! C'est quoi cette manie de me frapper quand je conduis?!

— Tu as un plâtre mais ce n'est rien? s'emporte t elle.

— Ce n'est pas un plâtre mais une orthèse. 

Son regard noir me fait taire.

— Fracture du métacarpe, j'explique.

— Tu en as pour combien de temps?

— 6 semaines.

— Je suis désolée.

— Arrête, ce n'est pas ta faute! 

Je tends mon bras vers elle mais me ravisse, pas certain de l'accueil que je vais recevoir.

— Bien sûr que c'était de ma faute. Je t'ai bien dit que je n'attirais que les mauvaises choses ...

— J'étais bourré Nina, j'ai tapé comme un abruti. Si j'avais placé mon poing correctement et visé au bon endroit ça ne serait pas arrivé. 

Elle hausse les épaules et détourne la tête vers la vitre. On arrive à destination bien trop vite à mon goût mais je ne peux pas la séquestrer. Quoique ... Dans les darkromances, les protagonistes finissent toujours ensemble après un kidnapping!

— Tu veux boire un verre? Lola dort chez Paola.

Sa voix n'est pas assurée et je ne sais pas comment prendre cette information concernant Lola. Est ce qu'elle veut que j'entre ou fait elle ça par politesse? Est ce qu'elle veut juste m'offrir un verre ou veut elle que je passe la nuit avec elle?

— Qu'est ce que tu veux Nina?

Le plus simple est encore de le lui demander, ça m'évitera une seconde gifle. Elle soupire.

— J'en sais rien...

— On peut peut être commencer par un verre alors. 

Un sourire timide recourbe ses lèvres et je la suis jusqu'à son logement de fortune. Gênée par le désordre laissé par Lola, elle s'active pour ramasser toutes les feuilles étalées sur leur petite table. Je reste dans l'encadrement de la porte, à moitié courbé pour ne pas toucher le plafond. Elle se dirige vers son frigo qu'elle ouvre puis referme, elle effectue le même manège avec l'un de ses placards avant de se tourner vers moi, les joues rouges.

— De l'eau ça te va?

Je souris bêtement, pas pour me moquer mais parce que cette fille extraordinaire me laisse une micro ouverture dans sa vie pourrie qu'elle déteste tant. Je m'approche d'elle et pose mes mains sur ses hanches. Elle tremble à nouveau à mon contact mais cette fois je suis sobre et vois très bien que je ne lui fais pas peur et qu'elle me désire au moins autant que je la désire. Mon nez vient frôler le sien et son souffle erratique sur mes lèvres me fait tourner la tête. 

— Pourquoi tu es venue me chercher? demande t elle dans un murmure.

—  Parce que je ne voulais pas que tu prennes le risque de rentrer seule au milieu de la nuit.

Quelque chose change au fond de ses yeux, comme si mes mots réveillaient ce qu'elle a trop longtemps laissé à l'abandon. Son visage se tend vers moi et mes lèvres rencontrent les siennes avec douceur. J'apprivoise sa bouche avec tendresse avant de lui offrir un baiser plus pressant et possessif. J'ai besoin de la posséder, je la veux si puissamment que j'en tremble à mon tour. Lorsque ma main passe sous son t-shirt et caresse la peau tendre de son ventre, je la sens se crisper légèrement. Ok, ça ne sera pas pour ce soir, je prendrai mon mal en patience. 

Je mets fin à notre étreinte trop rapidement. Elle n'est pas prête à aller plus loin et je ne veux pas la brusquer ou lui donner le sentiment d'être trop pressant. Il serait préférable que je parte mais je n'en n'ai aucune envie. Sa bouche s'ouvre et se ferme à plusieurs reprise. Elle veut me dire quelque chose mais n'ose pas. Je surprends son regard vers son lit minuscule, qu'elle partage surement avec Lola la semaine. Je prends les devants, quitte à me faire rembarrer.

— Je peux dormir ici?

Perturbée par ma question, elle triture ses doigts nerveusement et baisse les yeux. Mon index remonte son menton jusqu'à ce que ses yeux me fassent face. 

— Je veux juste dormir avec toi, Nina.

Je vois l'incompréhension dans son regard, à croire qu'aucun homme n'a jamais eue envie de passer une nuit avec elle sans essayer de coucher avec. Et là je fronce les sourcils, comprenant ce qui se trame sous sa boîte crânienne. C'est pas vrai!

— On a déjà partagé un lit le weekend dernier et à moins que ma mémoire me fasse défaut, je ne me souviens pas d'avoir coucher avec toi.

HOPELESSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant