Prologue :

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Bonsoir à tous ! 

J'espère que vous allez tous bien. Oui, ça y est, me revoilà pour la suite de Trois Mille Euros Net, enfin ! Je tiens à m'excuser pour ma longue absence. J'ai été pas mal occupée cette dernière année (changement de travail, etc...). Je ne vous cache pas que cette nouvelle histoire est loin, très loin d'être aboutie, en vérité, j'ai peu de chapitres d'avance. Vous savez comment je fonctionne, je ferai tout mon possible pour poster un chapitre par semaine mais je ne vous promets rien. Je peine à écrire mais je poste aujourd'hui parce que j'ai trop à coeur de partager mes histoires avec vous car c'est un de mes moteurs pour écrire et parce que vous me manquez, tout simplement.

Si vous me lisez depuis longtemps, vous savez qu'il est ardu d'écrire avec des personnages qu'on ne connait pas... eh bien, il l'est plus encore d'écrire avec ceux que l'on connait ! Le but de cette histoire est de disséquer les personnages, comprendre les dynamiques du genre humain, reconnaître ce qui nous lie au moment où on s'y attend le moins. Je ne suis pas sereine, comme toujours, mais j'espère humblement que ce nouvel écrit vous plaira. A l'avenir, je ne posterai plus les vendredis, mais les dimanches (changement de jour de repos oblige). Au moins vous ne râlerez plus d'être en cours au moment du postage x) Vous vous en doutez, vos retours sont appréciés et je vous remercie chaleureusement pour tous les adorables messages que j'ai reçu de votre part. 

Je vous dis donc à dimanche de la semaine prochaine, 

Prenez soin de vous, 

Tendrement, 

Lou De Peyrac.

***

Prologue

La belle jeune femme arpentait les rues lyonnaises, apparaissant bourgeoise des quartiers populaires. Nouvelle riche, ancienne anonyme, prolétaire sous couverture. Les talons n'avaient plus de trous mais bien des semelles rouges, comme un moyen connu de tous pour montrer sa valeur monétaire même au trottoir. Ici, elle se présentait déguisée, absolument magnifiée d'un subterfuge dont les autres ne se doutaient même pas. Sur les pavés de la sortie de métro de Saint Jean, plus de trace de Magda Volkov, la putain des beaux-quartiers. La chrysalide avait éclos depuis bien longtemps et c'était comme si elle faisait de l'ombre à la cathédrale. De sa vie passée, il ne restait plus grand chose, ou alors ça s'apparentait seulement à un caillou dans une chaussure. Quelque chose qu'elle laissait de côté mais qu'elle n'oubliait pas.

Arrivée à destination, elle entra dans le bâtiment recherché. La maison de retraite, vieille de quelques années seulement, était toute vêtue de baies vitrées, laissant passer la lumière du soleil dans les couloirs, effaçant l'air mortuaire que prenaient parfois ce genre d'établissement.

- Bah, ça t'arrive d'arriver en retard, toi ? lui sourit la jeune femme de l'accueil en la voyant passer les portes automatiques.

Magda retint un rire et s'appuya au comptoir de l'entrée en cognant doucement le poing de sa collègue du sien. Léa était la première personne à qui elle avait parlé ici. Elles avaient à peu près le même âge, et la jeune femme douce et attentive qu'était sa collègue avait été un véritable soutient suite à son embauche. Elle avait pris le temps de lui faire visiter les locaux, de lui présenter chaque résident avec bienveillance.

- Certains ont véritablement un caractère de merde, l'avait-elle prévenu, mais dans le fond ils sont tous adorables. Ils ont seulement besoin d'attention.

Léa avait alors enchaîné sur les habitudes de chacun en passant de chambre en chambre à coup de "Celui-ci ne prend jamais de sucre dans son café" ou même parfois "Ne parle jamais de Macron à cette dame, elle a passé sa jeunesse dans des manifs syndicalistes". Léa connaissait chacun des résidents sur le bout des doigts et c'était bien pour cette raison que tous lui offraient un radieux sourire chaque matin.

Ce jour-là les deux jeunes femmes avaient profité d'un verre en terrasse après leur journée de travail et ce fut finalement une habitude qu'elles avaient gardé une fois par semaine. Aujourd'hui, Magda la considérait bien comme une amie plus que comme une collègue et puisque jusqu'à présent ses amis en France s'étaient faits rares, autant dire qu'elle avait rapidement adhéré au concept.

- Désolée, ma femme a 45 ans aujourd'hui, j'avoue l'avoir retenu, sourit la jeune russe.

Le regard de Léa glissa sur le cou de sa collègue et elle se retint de rire en y voyant une marque pourpre qui dépassait de son foulard.

- J'ai plutôt l'impression que c'est elle qui t'a retenue. Tu as du fond de teint ?

- Toujours, bien obligée, rit Magda en attrapant la lanière de son sac pour filer vers les vestiaires.

Le sourire aux lèvres, même sourire qui ne la quittait plus depuis sept ans, elle sortit son téléphone de sa poche et s'empressa d'envoyer un message à sa quarantenaire préférée.

De Magda :

Je me suis tapé la honte devant ma collègue à cause de toi.

Elle joignit une photo de son cou au message et l'envoya sans plus de précision. Appliquée, elle prit le temps de couvrir la tendre marque d'une légère couche de correcteur et releva ses cheveux qu'elle noua d'un stylo seulement parce qu'elle savait que c'était une habitude qui faisait rire les résidents. Elle rangea son costume haute-couture dans son casier qu'elle troqua pour une blouse blanche, un jean et des baskets bon marché. Avant qu'elle ne sorte des vestiaires, son téléphone vibra au creux de sa poche.

De Giulia :

N'essaie même pas de me faire croire que ça te pose un problème. Tu as dit que tu étais mon cadeau d'anniversaire alors je compte bien faire de toi ce que je veux. A ce soir, Miss Volkov.

Magda sourit comme une idiote alors qu'une chaleur certaine s'immisçait sur son visage. Elle avait vite compris que Giulia l'appelait encore Miss Volkov sous deux conditions. Soit quand elle était en colère, soit quand elle avait envie d'elle. Et la belle sorcière ne trouvait pas de raison de l'avoir contrarié aujourd'hui.  

32° FahrenheitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant