32° Fahrenheit

Chapitre 2 : Comme un caillou dans une chaussure.

Bonjour à tous ! 

Wow, quel accueil ! Je ne pensais pas que vous attendiez la suite de cette histoire avec autant d'impatience ni à recevoir autant de bienveillance de votre part, je vous remercie tous très chaleureusement pour ça. J'espère que ce nouveau chapitre vous plaira également. 

Je vous embrasse, 

prenez soin de vous, 

Lou De Peyrac. 

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Magda grimaça en entendant Giulia crier à travers la porte du bureau par une oreille qu'elle avait laissé traîner contre le bois. Si la belle russe avait bien appris une chose au fil des années, c'était que pour la bonne stabilité de cette famille, il fallait qu'elle se mêle avec modération des affaires qui liaient Émilie et Giulia. Elle n'oubliait pas que les deux femmes partageaient une enfant et un passé. Un passé qui lui serait à jamais inconnu et elle l'acceptait. Magda n'avait jamais été d'un naturel jaloux contrairement à Giulia et elle avait depuis longtemps la maturité de comprendre que Giulia avait eu une vie avant elle. La belle femme d'affaire ne lui avait d'ailleurs que trop bien répéter avant de se jeter à corps perdu dans leur relation. Elle ne savait trop pourquoi, pour Alessandra sans doute, il lui importait que Giulia et Émilie s'entendent. Mission qu'elle avait plutôt réussi jusqu'ici en prenant garde à adoucir sa compagne. Peut-être était-ce là un réflexe traumatique de l'enfance que de ne vouloir laisser personne derrière, l'idée qu'Émilie soit écartée de leur vie lui étant inconcevable.

- Pourquoi ça t'importe autant ? lui avait demandé Giulia un soir de leur première année ensemble en se démaquillant devant le grand miroir de leur chambre après une sortie au restaurant.

- Quoi donc ? avait demandé Magda en ouvrant lentement la fermeture éclair de sa robe de couturier.

- Que je m'entende avec Émilie. Tu avoueras que c'est étonnant.

- Pourquoi est-ce si étonnant ?

- Eh bien, dans la plupart des ménages, la femme actuelle ne s'acharne pas à ce que l'ex reste dans le tableau.

Magda avait ri en faisant glisser le tissu soyeux le long de ses épaules et, en sous-vêtement de dentelles, s'était retournée pour croiser le regard de la brune dans le miroir.

- Nous ressemblons à la plupart des ménages selon toi ?

Giulia l'avait dévoré des yeux une seconde puis avait haussé les épaules en reprenant sa tâche. Face à son silence, Magda avait repris :

- Aless' à la chance d'avoir deux mamans qui l'aiment. Je crois qu'il serait injuste qu'elle soit privée de l'une de vous deux à cause de querelles stupides et surtout d'une jalousie mal placée. En tout cas, je refuse d'être une cause de vos disputes.

Giulia avait laissé son geste en suspens puis ses yeux avaient dévié sur l'adorable reflet de sa belle sorcière et sur ce qu'il ne lui disait pas. Évidemment que Magda ne pensait qu'à l'équilibre d'Alessandra, elle qui avait eu des parents qu'on ne pouvait justement pas qualifier d'équilibrés. La belle russe comprenait que Giulia avait un monde avec elle et un autre avec Émilie, et elle comprenait d'autant plus que pour la survie de cette famille, il était essentiel qu'elle laisse parfois ces deux mondes cohabiter.

- Et sinon, tu veux continuer à me parler de ton exe où tu me rejoins ? avait-elle finalement souri avec charme.

Giulia était revenue à elle et avait posé un énième regard sur le corps de mannequin dévêtu, s'autorisant cette fois à lui céder.