Chapitre 8 : Coeur amoureux et somnambule.

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Bonjour à tous ! J'espère que vous allez bien. Il est amusant pour moi de voir à quel point cette histoire vous perturbe, vraiment je crois n'avoir jamais eu autant de retours remplis de vos questionnement. Vous êtes nombreux à vous interroger. J'ai donc jugé nécessaire d'éclaircir un point sur le but de l'histoire. Si vous me lisez depuis longtemps, vous n'êtes pas sans savoir que l'espèce humain et sa complexité me fascine. C'est ici de ça dont il est question. Sauf exception, mes personnages sont rarement blancs ou noirs, méchants ou gentils. Ce sont seulement des personnages avec un passé qui avancent comme ils peuvent avec les cartes que je leur ai donné. Dans cette histoire, Emilie en est l'exemple parfait. Avec cette histoire, je recherche de la nuance, de la réflexion, à ébranler quelques idées toutes faîtes et à écorcher l'être humain et sa capacité à se lier aux autres. Je ne dis pas que ça ne sera pas encore plus perturbant dans les prochains chapitres, mais je vous demande humblement de me faire confiance, d'embarquer pour cette histoire avec moi en acceptant de vous laisser surprendre et j'espère que vous ne serez pas déçu du voyage. En attendant, je vous remercie tous chaleureusement, et vous dis à dimanche prochain pour un nouveau chapitre ;) 

Tendrement, Lou De Peyrac.

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C'était l'un de ces soirs où Émilie se plaisait à profiter d'un instant volé de solitude. Parce que la solitude était une chose qui se faisait rare dans sa vie ces derniers temps alors qu'il y a peu c'était bien tout ce qui remplissait sa valise. Emmitouflée dans un large pull rouge à grosses mailles, seule sur le balcon, l'unique mouvement perceptible était la fumée de sa tasse de thé qui s'élevait dans les airs. En bas, on entendait quelques moteurs de voiture, parfois une sonnette de vélo, éventuellement un crackhead qui s'était gourré de quartier. La nuit était sombre et aucune étoile ne brillait dans le ciel. Les nuages cachaient tout et enveloppaient le monde dans une morosité propre à cet hiver qui semblait éternel.

Émilie frissonnait alors que seule la lumière chaude de l'appartement lui éclairait le dos. Elle avait passé une agréable soirée en compagnie de sa fille et de Magda. Giulia avait appelé un peu plus tôt dans la journée pour les prévenir qu'elle rentrerait tard, elles en avaient donc profité pour commander des pizzas. Elles avaient lancé un film et "s'étaient empilées" comme l'avait voulu Alessandra. Autrement dit, l'adolescente, un peu en manque de tendresse ce soir, s'était faufilée entre Émilie et Magda et les avait recouverts d'un plaid. Avant la fin du film, la blonde et la rousse avaient perçu de légers ronflements et avaient souri en découvrant l'adolescente endormie, la tête sur Magda, les jambes sur Émilie. Magda avait été attendrie de voir à quel point dans les bras d'Émilie, Alessandra redevenait la petite fille qu'elle avait trouvé dans un bar il y a sept ans de ça. Au contact de l'avocate, dans des moments comme celui-ci hermétique au regard du monde, la demoiselle c'est bon, maman j'ai plus quatre ans, semblait n'avoir plus aucun mal à serrer sa licorne en peluche contre sa poitrine. Magda s'était demandé si Alessandra ne regrettait pas le temps où elle s'autorisait à être une enfant pourrie gâtée qui partageait des vacances dans des villas avec sa mère. La petite fille qui se cachait dans la jeune femme en devenir avait-elle l'impression d'avoir perdu un temps précieux ?

Impossible à dire, mais cela étant, le film avait touché à sa fin et Émilie avait souri à la vision de la tête de sa fille sur l'épaule de Magda, la main de l'ancienne gouvernante passant nonchalamment dans ses longs cheveux comme si elle caressait un chat.

- Alechka, avait murmuré Magda en embrassant son front à la fin du générique.

Alessandra avait grogné pour toute réponse en passant un bras autour du cou de la rousse, faisant sourire davantage sa mère. Comme quelque chose qu'elles avaient déjà fait, et Émilie s'était dit que c'était d'ailleurs sûrement le cas, Magda avait continué à caresser les cheveux bruns une seconde, puis sans même ouvrir les yeux, l'adolescente s'était levée et avait embrassé la joue de sa mère. Elle s'était ensuite penchée sur Magda et lui avait offert deux baisers sans oublier de préciser :

32° FahrenheitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant