Chapitre 18 : Penche-toi un peu, tu veux ?

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Bonjour à tous ! 

J'espère que vous allez bien. J'ai bien compris que la fin du dernier chapitre vous avait quelque peu agacé. Aujourd'hui, un chapitre que j'aime tout particulièrement, j'espère qu'il vous plaira également. Je vous remercie pour vos chaleureux retours. 

Je vous embrasse, 

Prenez soin de vous, 

Lou De Peyrac.

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Les trois femmes se toisèrent un instant. Aucune d'elles ne bougea et la tension était si palpable que ça ressemblait à une fusillade sans flingue ni gyrophares. Giulia, après la joie de la retrouver, se dit que l'expression de Magda était tout bonnement indéchiffrable. Était-elle en colère ? Était-elle triste ? En tout cas, son expressive de femme ne souriait pas, ne montrait rien. Elle pensa encore une fois à lui dire à quel point elle était désolée, mais pour une raison étrange, elle sut que ce n'était pas ce que la rousse attendait.

- Je vais vous laisser, déclara Émilie en entamant déjà le geste de sortir de la pièce.

- Non, reste, murmura Magda alors que son regard glissait sur l'avocate et revenait finalement sur Giulia.

Émilie se figea. Ce n'était pas un ordre, même pas une demande et la blonde ne savait à vrai dire pas du tout ce que c'était, ni ce qu'on attendait d'elle. Magda semblait déterminée sous une apparence fragile et l'américaine n'y comprenait plus rien. Giulia questionna sa femme du regard, incertaine de ce qui était en train de se passer. Jugeant qu'il faudrait bien qu'elle se lance un jour, Magda inspira profondément et, tremblante, s'avança et se posta face à Giulia. Émilie, restée légèrement en retrait, vit alors la sorcière fermer les yeux et coller son front à celui de l'italienne. Giulia se laissa faire et profita de ce moment, tellement soulagée à l'idée de la retrouver. Elle glissa ses mains dans celles de la plus jeune avec la sensation de respirer à nouveau.

- Salut, souffla-t-elle en se laissant à sourire un peu.

- Salut, répéta amoureusement la rousse en posant une main sur sa joue. Tu me fais confiance ? demanda-t-elle fébrilement.

Giulia ouvrit les yeux et fronça les sourcils en la voyant soudainement si terrifiée. Elle sentait ses mains trembler et elle la découvrait à deux doigts de pleurer. Elle, qui paraissait si puissante à son arrivée, semblait subitement si vulnérable que Giulia crut le début d'un malaise. L'italienne se contenta de hocher la tête en la voyant si démunie mais cette réponse ne sembla pas convenir à sa compagne. Magda entoura la nuque de la brune de ses mains et la transperça des yeux une seconde.

- Tu m'as dit que tes limites ne seraient jamais un secret pour moi, tu te souviens ?

Le regard de Giulia glissa une seconde sur Émilie tant elle ne savait pas où sa sorcière voulait en venir. Elle ouvrit la bouche, aucun son n'en sortit et hocha la tête bêtement une nouvelle fois.

Oui, mon ange, je me souviens de cette conversation. Mais enfin pourquoi as-tu l'air si triste ? pensa-t-elle en paniquant un peu.

- Ça va être primordial dans les prochaines minutes, parce que je suis terrifiée à l'idée de dépasser l'une de tes limites, murmura Magda en laissant ses mains couler le long du corps de sa femme.

- Pourquoi tu dépasserais une de mes limites ?

Magda ne répondit pas tout de suite mais son visage se brisa de chagrin durant une seconde. Elle parvint à se reprendre bien vite malgré tout et inspira profondément.

32° FahrenheitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant