Chapitre 13 : Les filles...

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Merci de me lire encore et toujours, bon dimanche à tous ;)

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Ce fut la première fois que la sorcière se réveilla sans que son dos ne sente la morsure du froid. Elle remarqua d'ailleurs qu'elle ne se souvenait plus de la dernière fois qu'elle avait si bien dormi. L'esprit brumeux, elle ne savait pas vraiment où elle était mais avait tendance à s'en foutre un peu tant le sentiment de plénitude était grand. Elle sentait son corps reposé, son esprit apaisé et son cœur tranquille. C'était comme si on l'avait mise dans un cocon de soie en lui laissant à boire et à manger. Comme si elle ne manquait plus de rien, comme si toutes ses jauges de besoin étaient dans le vert. Et c'était si réconfortant qu'elle refusait d'ouvrir les yeux, de mettre fin à ce moment dont elle ne connaissait même pas les composants. Encore cinq minutes, s'il vous plaît... pensait-elle en se rendormant par intermittence. Elle n'était même pas certaine d'être pleinement éveillée, naviguant dans cet instant entre sommeil et réalité. Elle percevait des murmures qui chatouillaient un peu son oreille mais rien de vraiment audible. Pourtant, c'était tendre, bienveillant et ça la berçait encore un peu. Qu'on lui pardonne, c'était quelque chose qu'elle ne s'accordait que rarement, mais elle ne voulait pas se réveiller. Pour la première fois depuis longtemps, elle voulait qu'on s'occupe d'elle.

L'italienne sentit une légère caresse sur le haut de sa tête, des doigts qu'on remuait et elle peina à reprendre conscience. Un souffle mourrait au creux de sa poitrine. Un poids reposait sur sa hanche alors qu'un autre entre ses bras et ça lui fit l'effet d'une couverture lestée pour effacer l'angoisse et le froid. Lorsque son esprit chercha à s'extirper du sommeil, elle comprit qu'elle revenait de loin. Depuis combien de temps n'avait-elle pas dormi aussi profondément ? Ces derniers temps, elle avait été accaparée par son travail, des inquiétudes non fondées. Mais ce matin, c'était comme si elle avait remis les compteurs à zéro, avait laissé quelqu'un d'autre se charger de ses soucis. Elle ouvrit les yeux et sourit en rencontrant le visage qu'elle espérait croiser tous les matins. Magda dormait encore profondément au creux de ses bras et elle en fut rassurée. Pourtant, un autre visage, juste derrière celui de sa compagne attira son attention. Coincée entre la rousse et le dossier du canapé, c'était à se demander comment Émilie respirait encore. Giulia s'aperçut que le poids sur le haut de sa tête n'était autre que l'une des mains de l'avocate perdue dans ses cheveux et que celui de sa hanche, l'autre main de cette même avocate dont les bras les entouraient toutes les deux. Entre elles, une jeune russe qui paraissait tout à fait à son aise.

Son nez la démangea, une sensation qu'elle ne connaissait pas, c'est pourquoi la blonde ouvrit les yeux. Elle grimaça quand la lumière lui brûla la rétine et voulut cacher son visage dans la couverture. La démangeaison revint. Elle voulut bouger mais se rendit vite compte qu'elle était immobilisée sans trop savoir pourquoi. C'était étonnant mais pas désagréable. Elle avait plutôt l'impression d'être enfermée dans un sac de couchage efficace pour lutter contre le froid. Elle bougea les doigts alors que son corps reprenait vie peu à peu et toucha quelque chose de doux et soyeux. Elle inspira profondément en se détendant complètement, un mélange de senteurs de fleur lui parvint. De la rose, identifia-t-elle avec certitude. Mais pas seulement, plus loin, lys et vanille. Elle connaissait ses fragrances, et pourtant, toutes ensemble, ça formait une nouveauté tout à fait appréciable. Elle se mit dans la peau d'un parfumeur qui aurait enfin trouvé le parfum qu'il aurait cherché toute sa vie. Souriant un peu à cette idée, elle ouvrit les yeux pour de bon cette fois et comprit que ce qui la chatouillait n'était rien d'autre que les cheveux de Magda. Elle cligna des yeux plusieurs fois en se souvenant vaguement qu'elle s'était endormie sur le canapé hier soir. Reprenant conscience de la réalité, elle croisa avec surprise un regard chocolaté qu'elle connaissait bien. Allongée derrière Magda, Giulia les observait avec une tendresse qu'elle ne lui connaissait pas. Elle sentait le corps de la jeune rousse contre le sien, la hanche de la brune sous sa main et en fut gênée une seconde mais Giulia ne parut pas s'en offusquer.

32° FahrenheitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant