Chapitre 16 : Ça ira mieux demain, ne vous en faîtes pas.

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Bonjour à tous ! Encore un chapitre un peu court aujourd'hui mais la découpe est nécessaire, réparer un coeur prends du temps. Je suis heureuse de constater au fil de vos retours que l'idée du trouple ne vous ait plus si étrangère, comme quoi, j'ai eu raison de batailler à ce que vous me fassiez confiance ;) 

Merci infiniment pour tout vos encouragements. 

En espérant que ce chapitre vous plaise, 

prenez soin de vous, 

à dimanche prochain :) 

Ps : Bloquez cette foutue extrême droite et allez voter ! 

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C'est avec la sensation d'avoir dormi plusieurs années que Magda se réveilla le lendemain après un dimanche à comater. Ses yeux à peine ouverts, elle grimaça en sentant déjà le poids de la veille s'abattre sur sa poitrine. Son sommeil avait été interrompu et agité. Elle avait bien compris qu'elle n'était plus faite pour dormir seule depuis qu'elle avait rencontré Giulia. C'est la poitrine creuse et le cœur froid qu'elle se redressa sur le canapé. Inutile de dire qu'elle était d'une humeur de chien. Ses yeux brûlaient et elle se sentait faible comme une seconde avant un malaise. Elle scanna l'appartement du regard, vide. Stéphane était probablement parti travailler. Et cette théorie se confirma moins d'une seconde plus tard quand ses yeux glissèrent sur un morceau de papier griffonné laissé sur la table basse.

Je suis au Paradis si tu me cherches. Le frigo est plein. Fais comme chez toi.

Elle sourit en lisant la note qui lui répara un centimètre de cœur. Puis elle saisit son téléphone et eut un haut le cœur rien qu'au nombre d'appels manqués. Elle inspira profondément avant de lancer sa messagerie vocale et entendit avec un amour douloureux la voix de Giulia :

Mon ange, je sais que tu as tous les droits de m'éviter mais on peut en parler. Je t'assure que ça ne compte pas. Rentre à la maison, s'il te plaît, suppliait la belle dame. Ou au moins, rappelle-moi, dis-moi où tu es. Veux-tu qu'on se rejoigne quelque part ? Ne me laisse pas sans nouvelles, s'il te plaît. Je t'aime, conclut-elle d'un timbre un peu brisé.

Et après une énumération de toutes ses options par une voix électronique sans âme, elle passa au message suivant :

Volkov, s'il te plaît, répond. Je comprendrai que tu me détestes mais il faut qu'on en parle. Ce n'était qu'un baiser sans importance. C'est ma faute, n'en tient pas rigueur à Giulia. Elle n'y est pour rien. Un mot de ta part et je m'en vais. Je vais vous laisser toutes les deux mais juste, rentre, ok ? Je ne te demande pas de me pardonner, mais ne fait pas payer à Giulia une de mes erreurs.

Tiens, Émilie endossait toute la responsabilité ? Elle ne savait pourquoi, mais elle soupçonnait que cette histoire était plus compliquée que ça... Elle n'avait jamais cru que le monde était simplement composé de gentils et de méchants, tout n'était pas si simple. Un troisième message ?

Salut ma toute belle, c'est Bob, murmura la voix attristée de son meilleur ami. Écoute Giulia a débarqué comme une dingue chez moi, elle m'a raconté ce qui s'est passé. Je lui ai mis un branle, j'imagine que tu t'en doute. Je comprends que tu aies besoin de temps mais dis-nous au moins où tu es, tu la connais, elle s'inquiète. Passe par moi si tu ne veux pas lui parler. Fais attention à toi, je t'embrasse.

Voilà que Bob prenait des airs de chevalier servant. Ça ne l'étonnait pas mais même après toutes ces années ça restait mignon. Elle aurait pu le rappeler mais elle n'en avait très certainement pas la force. Elle avait besoin de silence, d'une pause, et un peu de se faire désirer aussi. Ce n'est pas aujourd'hui que les mots de Giulia et d'Émilie allaient atteindre son cœur, c'était encore trop tôt, il n'était pas assez brisé. De toute façon, il était inutile de dire qu'elle refusait de se confronter à ça aujourd'hui. Elle était d'un naturel optimiste, se laisser tomber n'était pas vraiment dans ses habitudes. C'était la résilience qui voulait ça. Parce qu'elle faisait partie de ce genre de personnes ayant vécu des épreuves tellement insurmontables que leur degré de douleur face à la vie finissait biaisé. Un peu comme si un complet tétraplégique se cognait le genou contre un meuble, après avoir vécu le pire, la douleur peine à nous atteindre...

32° FahrenheitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant