Chapitre 23 : Vous pourriez m'offrir un verre avant.

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Chapitre court, j'en suis désolée. On se retrouve dimanche prochain, prenez soin de vous ;) 

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Les trois corps étaient si épuisés et courbaturés qu'on aurait pu croire qu'ils avaient fait la guerre. Dans cette chambre d'hôtel aux allures de palace en plein centre de Rome, les souffles étaient apaisés et les cœurs tranquilles dansaient un slow amoureux au fond des poitrines. Il était peut-être trois heures du matin, s'aimer leur avait pris du temps. Se découvrir avait été une aventure qui leur avait coûté quelques grammes d'âme dont se délester avait sonné comme une libération, presque une révolution. Le silence avait été de rigueur après l'amour, comme un besoin de faire en sorte que le monde arrête de tourner une minute. La sensualité avait été leur invitée là où elles avaient laissé la pudeur à la porte. Allongée sur le ventre, les bras repliés sous sa tête, Émilie ne dormait pas et profitait simplement de ce délicieux moment dont la vie lui faisait cadeau.

Ça tenait pourtant à peu de choses, ça voulait dire observer Magda pendant que celle-ci enfilait la chemise de Giulia pour aller fumer à la fenêtre. La lumière de la chambre se reflétait sur sa peau blanche, la chemise tombait de l'une de ses épaules, couvrait à peine ses cuisses, et c'était une vision des plus délicieuses pour les deux femmes restées sur le lit.

- T'es trop belle comme ça, fit remarquer Émilie d'une voix éraillée par la fatigue.

- Elle est trop belle tout le temps, appuya Giulia en laissant sa main courir le long du dos de la blonde comme si elle caressait un chat.

- Arrêtez un peu, sourit la rousse en rougissant parce que leurs mots lui étaient importants.

Un nouveau silence passa durant lequel chacune se dévora un peu des yeux, peinant à revenir sur terre après cette folie nocturne. Dehors on entendait quelques italiens marcher dans les rues en parlant un peu trop fort. L'air était chaud sans être étouffant et un papillon de nuit intrépide volait autour de Magda en la faisant râler un peu. Les yeux d'Émilie peinaient à rester ouverts, hypnotisés par les caresses de Giulia.

- Comment vous vous sentez ? demanda finalement la plus jeune en écrasant sa cigarette au bord de la fenêtre.

C'était une bonne question qui revenait sans cesse sans jamais qu'on y trouve de réponse. Ça ressemblait à la dernière question avant le pactole à qui veut gagner des millions. Émilie soupira un peu en comprenant que Magda, fidèle à ses promesses, voulait tenter de mettre des mots sur tout ça alors qu'elle avait plutôt tendance à les fuir. Même Giulia grimaça en se disant que la pause n'avait été que de courte durée. Mais ne lâchant rien, la belle russe les observait l'une et l'autre en allumant immédiatement une deuxième cigarette comme par mauvaise excuse pour ne pas revenir dans le lit tout de suite.

- J'ai adoré ce premier rencard avec vous, commença finalement Émilie en se redressant un peu. Et j'aime cette nuit avec vous.

- Tu veux essayer de nous parler de ta petite crise de larmes ? proposa prudemment Magda.

- Je t'ai senti te tendre tellement vite...fit remarquer Giulia, pensive. Qu'est-ce qui s'est passé ?

- Je ne sais pas... répondit l'avocate par réflexe.

- Si tu sais, contra tendrement la brune en laissant sa main s'égarer sur ses fesses de manière intime sans être lubrique.

Émilie comprit qu'il serait préférable qu'elle fasse un effort pour s'ouvrir à elles et se retourna pour fixer le plafond. La main de Giulia se posa sur sa poitrine pendant que les yeux de Magda caressaient ses seins et après un silence nécessaire, elle avoua :

32° FahrenheitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant