Chapitre 2 : Mes bénédictions.

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Chaque lever de soleil apporte un nouveau récit à la trame du livre de notre existence. Qu'il soit bref ou chargé d'événements, nous sommes destinés à tourner la page et à avancer vers le chapitre suivant.

𓂃Tokyo𓂃


  ♥︎ 


Je décélère en arrivant devant mon immeuble, une amertume serpente ma gorge en voyant la lumière allumée à la fenêtre de mon appartement.

Il est une heure et vingt-deux minutes. À cette heure-là, tout le monde chez moi devrait être endormi.

Toujours pessimiste, j'imagine le pire. Je descends de ma moto, ouvre le coffre et en sors cet objet. Je ne l'ai jamais utilisé, mais je sais que j'en suis capable. Je glisse le bout de métal derrière mon jean.

Mon cœur se calme légèrement en apercevant la silhouette de ma sœur traversant la pièce, mon petit frère dans ses bras.

Je gare ma moto sur le parking, récupère mon sac du coffre, puis y range mon taser.

Je retire mon casque, soupirant en entendant les ronflements de Zazou, le gardien de l'immeuble, qui ne m'a même pas entendue arriver.

Son attitude, bouche entrouverte et mains bien trop confortablement enfoncées dans son pantalon, m'agace profondément.

C’est un véritable luxe d’avoir un vigile dans ce coin perdu. Alors je prends sur moi, résistant à l’envie de lui lancer mon casque en pleine figure.

Pendant ce temps, il étend ses jambes comme si de rien n'était, me forçant à le contourner.

★★★★★★★


L'ascenseur s'arrête.

J'en sors.

Trois portes au bout du couloir, et c'est chez moi !

Je sors mes clés de la poche de mon jean et les insère dans la serrure.

Je pousse la porte et la referme derrière moi, juste à temps pour croiser le regard fatigué de ma petite sœur de dix-sept ans, Cho-Hee, affalée sur le canapé en face de la télévision, qui est allumée, mais le son est bas, diffusant un vieux drama que Cho-Hee a sûrement laissé en fond sonore sans vraiment y prêter attention. Elle traîne souvent sur son téléphone tout en suivant ces séries, un œil sur l’écran et l’autre sur ses notifications.

Sans attendre, elle contourne le canapé avec rapidité pendant que je referme la porte.

휴!! 여기 있습니다. 꼭 받아가세요!! "Hyu!! Yeogi isseubnida. Kkog bad-agaseyo!!" Ouf !! Tu es là, prends-le S'IL TE PLAÎT !! lance-t-elle, en me tendant notre petit frère de cinq mois.

Je pose les clés sur la petite table à l'entrée, puis je m'avance vers un coin discret, juste à côté du porte-manteau, où se trouve une petite étagère avec un flacon de désinfectant. Une habitude depuis la COVID. Je me désinfecte les mains rapidement, mon regard balayant le salon baigné d'une lumière tamisée par les rideaux beige clair. Le désordre est maîtrisé, mais il y a toujours ces petits détails qui trahissent l'existence des enfants en bas âges : une couverture négligemment jetée sur le canapé, des jouets éparpillés ici et là.

Le coin de l'entrée est sobre et fonctionnel. Plusieurs paires de chaussures traînent sous le banc. À ma droite, un crochet suspend quelques vestes, et à côté, un espace où Lucky, mon chien, laisse souvent ses jouets.

Sans Limite pour eux (En Pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant