Chapitre 18 : Kang Jinwon.

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– Très bien, ma petite tomate, viens chez moi ce soir. Je te préparerai un bon repas, car je suis sûr que tu ne te souviens même plus de la dernière fois où tu as mangé quelque chose de fait maison, dis-je à Ellie, avec qui je suis au téléphone, une main sur le volant de ma Bugatti Chiron noire et l'autre sur mon oreillette. Je souris en entendant son rire à l'autre bout du fil et sa réponse.

– Mais il y a deux jours, nous étions au restaurant. Ne me dis pas que tu oses te comparer à un chef étoilé !?

– Non, jamais je ne ferais ça. Aucun grand chef n'égale ma cuisine, petite tomate. Je continue à conduire en l'écoutant rire, bien qu'elle sache pertinemment que je suis un cuisinier exceptionnel et qu'elle adore mes plats.

– Déjà, arrête de m'appeler petite tomate. Je ne suis plus la fillette joufflue que j'étais quand nous avions dix ans.

– Ah, parce que tu crois que c'est pour ça que je t'appelle ainsi ? Je lui demande en plaisantant.

– Non ? Et pourquoi alors ?

– Parce que tu me fais penser à une tomate...

어떻게 !  "eotteohge !" (Comment !) S'exclame-t-elle au bout du fil.

– Chut, laisse-moi terminer, dis-je, toujours avec la bonne humeur qui caractérise notre échange téléphonique.

– Tu m'as toujours fait penser à une tomate, car pour moi, il n'y a pas de forme, de couleur ni d'aspect plus beau qu'une tomate. Que je peigne, que je cuisine, peu importe le domaine de mon expertise, je trouve que la tomate a une structure parfaite.

Je n'entends plus que sa respiration dans mon oreillette. Je tourne dans une autre avenue, attendant sa réponse.

– Tu me trouves parfaite depuis qu'on est enfants ? Demande-t-elle, plus sérieusement.

– Sept ans et non dix, je me souviens que la première fois que je t'ai appelée petite tomate, c'était après être revenu de mon cours d'art plastique. J'avais dessiné une salade mixte et pendant toute la séance, je fixais la tomate cerise en me disant qu'elle était belle et parfaite. Dans ma tête de petit garçon, je me suis dit que cette tomate était aussi parfaite que ma meilleure amie, Light. Bien sûr, tu avais et tu as toujours de joues bien rondes, mais ce n'est jamais pour ça que je t'ai appelée ainsi.

– Espèce de menteur, je n'ai pas du tout des grosses joues, tu mens, dit-elle d'une voix très émue.

– Est-ce que tu pleures ?

– Je l'entends renifler puis me répondre :

– N'import... *Docteur, excusez-moi, votre prochain patient est là ! *D'accord, merci Sunhi, fais-le entrer... Jinwon, je te laisse, à ce soir !

– D'accord, Docteur Im Light Ellie. À ce soir !

– Je t'aime, bisous ! Déclare-t-elle avant de raccrocher. Je retire mon oreillette, souris tout en ralentissant, puis m'arrête à un feu rouge.

– J'aimerais t'aimer autant que tu m'aimes, ma petite tomate, dis-je en regardant ma montre pour vérifier si je ne suis pas en retard pour ma réunion avec le nouveau procureur général de la police de Séoul.

– Non, ça va, je suis dans les temps, donc je ne vois pas la nécessité de griller ce feu. J'attends.

Pendant que j'attends, je regarde à travers mon rétroviseur et je vois une moto approcher à vive allure. En voyant la manière dont elle s'arrête, je comprends que c'est uniquement à cause du gyrophare sur le toit de ma voiture qu'elle a respecté le feu. J'observe la motarde et je remarque par ses cheveux dépassant de son casque et son habillement qu'elle a probablement enlevé ses chaussures car s'était des talons. Une grosse voiture arrive et attend également que le feu passe au vert, et j'entends une voix familière...

Sans Limite pour eux (En Pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant