Sans Limite pour eux (En Pause)

Chapitre 15 : La comédie.

“La culpabilité est une ombre persistante qui nous suit, nous rappelant les choix du passé et les erreurs commises.”

❁Tokyo❁

- Bonjour officiers, Je suis ici pour rencontrer l'inspecteur Kang, annonçai-je d'une voix assurée, bien que mes nerfs soient en ébullition. Le policier à l'accueil me lance un regard scrutateur avant de m'indiquer le chemin à suivre.

Guidée par ses indications, je m'avance dans ce commissariat spacieux, où l'agitation des agents se mêle au brouhaha des conversations. Les bureaux, méticuleusement alignés, semblent être le cœur névralgique de l'activité incessante qui règne en ces lieux. Parmi les agents affairés, je repère enfin le bureau de l'inspecteur Kang. Son nom, Kang Davis Jinwon, gravé sur une plaque dorée, voisine d'une autre portant le nom de son coéquipier Choi Kyung-Ho les distinguaient des autres bureau sans plaque. Alors que je m'approche, une aura de gravité émane de cet espace, où chaque détail semble avoir sa place. Les dossiers soigneusement empilés sur le bureau de l'inspecteur Kang attirent mon attention, en particulier celui intitulé Enlèvement bébé - Trafic d'enfants, dont la couleur rouge vif éveille ma curiosité. Prenant sur moi d'ignorer l'étiquette de confidentiel, je m'apprête à l'ouvrir lorsque...

- Puis-je vous aidez ?

Une voix m'interrompt, me plongeant dans un état de panique instantané. Mes mains s'agitent maladroitement, faisant choir les dossiers. Je me précipite pour les ramasser, mais je sens soudain une autre main sur le même dossier que moi.

Le contact électrique de cette main inconnue sur la mienne me fait relever les yeux pour découvrir l'inspecteur Kang, dont le regard ébène semblait pénétrer au plus profond de mon âme. Nos fronts se sont probablement heurtés car nous nous sommes baissés au même moment. Pendant un instant, je suis prise de court, le dévisageant ayant l'impression de le voir pour la première fois. Pourtant, je n'ai pas oublié la correspondance de ses yeux avec la forme de son nez et les courbes de son visage. Tout en lui semble être à sa place, je peine à imaginer qu'il ait le moindre défaut facial. Il semblait incarner la quintessence même de l'autorité, avec une allure à la fois intimidante et rassurante.

- Ça va ? Vous ai-je fait mal ? me demande-t-il en regardant mon front.

- N-non. Prenant conscience de ma présence, je m'empresse de me reprendre, balbutiant des excuses tandis que je me relève, une photographie de Chul-Hei sur le sol, attire mon attention, et je la ramasse d'un geste machinal, mes pensées encore troublées par la rencontre avec l'inspecteur Kang. La photo de Chul-Hei semble être un cliché pris de lui dans un poste de police. Il est pris de profil, tenant sa carte d'identité de détenu.

Alors que l'inspecteur Kang achève de classer les documents qu'il a ramassés, nos regards se croisent, instaurant une tension palpable entre nous. Malgré mes tentatives pour dissimuler mon trouble, je ressens son regard pénétrant scruter chaque facette de ma personne. Pour briser ce silence, je choisis de lui adresser un regard déterminé.

- Est-il ici ? Lui demandai-je en lui montrant la photo de Chul-Hei. Son expression demeure imperturbable, mais je discerne une lueur d'empathie dans ses yeux sombres.

- Non, la police surinamaise l'a arrêté pour excès de vitesse, répondit-il d'une voix calme, s'approchant légèrement de moi. Ses paroles m'arrachent un soupir de frustration.

- Excès de vitesse ? C'est tout ? Et où est mon frère ? M'exclamai-je, le visage marqué par l'incompréhension et la colère. L'inspecteur Kang m'expliquer la situation avec une patience qui trahit son expérience dans ce genre de circonstances.