•| 13|| Un sauveur masqué

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Je me mordille la lèvre inférieure, mal à l'aise de la situation. Les yeux dépareillés de Brian descendent lentement sur ma bouche avant de remonter vers mes yeux d'un air électrisant et rempli de sous-entendus, ce qui fait frémir quelque chose dans mon ventre.

- Tu fais quoi, là ? soufflé-je à mi-voix.

- Moi ? chuchote-t-il. Rien, pourquoi cette question ?

Il se laisse tomber sur le côté, son bras collé au mien pour garder un petit contact physique et glisse mine de rien ses doigts sur ma paume, avant de la serrer fort contre la sienne. Ma respiration ne veut pas s'arrêter d'accélérer et mon cœur, lui, refuse de ralentir alors que son pouce caresse le dos de ma main. Des papillons prennent le contrôle de mon corps entier, mes joues rougeoient comme jamais et je le vois me jeter un petit coup d'œil du coin des yeux. Je continue de titiller ma lèvre pour retenir les mots qui voudraient passer la barrière de ma bouche.

- Tu fais quelque chose ce weekend ? lance soudainement Brian, changeant de sujet et se redressant, mais laissant nos doigts entrelacés.

- En principe non...

Mon front se plisse pendant que je me demande ce qu'il prépare et il hausse des sourcils moqueurs dans ma direction sans en dire plus. Je déteste ne rien savoir.

- Ne prévois rien, on a quelque chose de planifié dans ce cas !

Il décide alors de se lever, récupérant ses lunettes qu'il place sur son nez, glissant un cure-dents entre ses lèvres et pressant une dernière fois sa paume contre la mienne pour me laisser seule, assise sur mon tapis, l'esprit assailli de questions toutes de même nature : que vient-il de se passer ?

*

Je fais glisser mes doigts contre ceux de Nolan en guise de rapide check pour le saluer alors qu'il m'ouvre la porte de sa voiture, quelques heures de sommeil plus tard. Je fais mine de ne pas remarquer qu'il essaie de garder le contact plus long que d'ordinaire et m'installe à ses côtés, mon sac posé sur mes genoux.

- Bien dormi ?

- J'ai fait un cauchemar, lui avoué-je en faisant la moue. Donc j'ai passé la moitié de ma nuit en sueur avec ma sœur dans les bras. Mais sinon oui, au top...

Il a dû remarquer mon ton sec car il se passe une main dans les cheveux sans répondre. Quand je dors mal, je suis blessante facilement et je m'en veux de ne pas m'en rendre compte. Le trajet se déroule donc dans le silence, je contemple les arbres qui défilent le long du chemin que je commence à connaître sur le bout des doigts. Après quelque temps, je me rends compte que je ne lui ai pas demandé comment sa nuit à lui s'était passée, alors je le fais pour me rattraper. Il me répond que lui, bien, les yeux rivés sur la route et le visage fermé.

La véritable raison de ma mauvaise nuit n'est pas un cauchemar, mais ça, c'est secret. En réalité, je réfléchissais hier soir à la façon d'annoncer mon amitié avec Brian à Luna. J'ai promis à mon ami de le faire aujourd'hui, et je ne compte pas défaillir à ma promesse. Mon cœur se fend d'avance à l'idée de la possible réaction de ma meilleure amie. Car il y a là deux possibilités : soit elle disparaît de ma vie à jamais, soit elle s'éloigne de moi pour un certain temps le temps de se faire à l'idée que j'aime la personne qu'elle haït le plus au monde.

C'est le regard vide que je descends de la voiture, vêtue d'un jogging témoignant de ma fatigue et mon envie de rester au lit pour la journée. Je décide d'aller danser en attendant ma première heure de cours, dans plus de cinquante minutes.

Théa : Je suis arrivée.

Brian : Je sais.

Mon ami a toujours été discret et observateur. En pivotant sur moi-même, je le vois quelques mètres derrière moi, se dirigeant à pas lents vers le lycée, les yeux levés vers les miens derrière ses lunettes en verre glacé. Je me dirige vers le gymnase consacré à la danse et il m'emboîte discrètement le pas, se décidant à marcher à ma hauteur seulement lorsque nous sommes seuls.

Je m'engouffre dans les vestiaires tandis qu'il m'attend en compagnie de mes affaires dans la salle principale. Lorsque je ressors enfin, vêtue d'un haut moulant, d'un legging et les chaussons roses engoncés à mes pieds, il a le nez plongé dans un journal familier.

- Ferme ça s'il te plaît.

Il s'agit du carnet dans lequel je relate mes journées, pas question qu'il le lise ! Surtout que la page consacrée à hier est remplie de questions à moi-même dans le genre « Pourquoi mon cœur battait si fort ? Quels sont ces sentiments qui me prennent par la poitrine et me coupent le souffle ? ».

Brian lève les yeux au ciel de façon exagérée et repose le cahier au fond de mon sac, examinant attentivement chaque étirement que j'exécute pour m'échauffer.

- Tu y vas doucement aujourd'hui, la Miss, m'annonce-t-il dans un souffle. Je ne veux pas avoir à te ramasser à la petite cuillère et devoir te ramener chez toi en plein milieu de la journée aujourd'hui !

Je presse mes paupières pour refouler le souvenir de mon corps engourdi par la fatigue qui avait lâché dans ses bras la semaine dernière. Durant un saut je m'étais écroulée le dos au sol, me paralysant tout entière. Autant dire qu'il avait complètement pété les plombs, parce que c'était la deuxième fois que je me faisais vraiment mal en moins d'un mois. Il s'était énervé en me disant que je n'arrivais pas à faire attention à moi et à gérer ma fatigue, que j'étais incapable de m'empêcher de danser si je n'étais pas en capacité physique de le faire. En bref, je m'en étais pris plein la tête, mais il avait totalement raison - je peux compter sur les doigts de la main les fois où Brian a tort. En homme véritable, il m'avait ramenée chez moi la semaine dernière quand Nolan en était incapable à cause des cours qu'il lui restait.

Depuis, il me suit partout, à chacun de mes entraînements, et je peux être sûre que s'il sent une once de fatigue apparaître dans mon comportement, il m'arrête dans mon élan et nous allons faire un tour à pied tous les deux pour remplacer mes entrechats.

Je ne dois pas laisser partir ce genre de personne. Brian est un jeune homme d'une gentillesse imprenable, et je suis bien heureuse de le compter dans mon entourage proche. Je ne compte pas le lâcher de vue, ça c'est sûr...

 Je ne compte pas le lâcher de vue, ça c'est sûr

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L'Enfer c'est toi #2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant